Les bateaux de pêche mauriciens sont rentrés bien avant l’arrivée de Belal. Ils sont à l’abri dans le port, mais les compagnies ne savent quand ils pourront reprendre leur campagne, laissant ainsi planer le doute.
Avec Belal dans les parages de Saint-Brandon depuis quelques jours, tous les bateaux de pêche mauriciens sont rentrés à Port-Louis. Judex Rampaul, président du Syndicat des Pêcheurs, explique que les coopératives de pêche qui gèrent les bateaux semi-industriels, ont fait rentrer leurs équipages afin de ne prendre aucun risque. « Depuis deux semaines déjà, nous suivons l’évolution du cyclone et nous avons jugé plus raisonnable de faire rentrer les bateaux tôt. Tous sont à l’abri, ainsi que nos équipages », explique-t-il.
Le groupe Hassen Taher Seafood a préféré ne pas sortir les bateaux. C’est ce qu’indique Feroze Taher, le directeur. « Nous sommes dans une période cyclonique et nous savions que Belal allait s’approcher de notre région. Nous avons préféré laisser les bateaux au port afin de ne prendre aucun risque », fait-il comprendre.
Même si une telle décision affecte inévitablement les activités, il précise que « la vie humaine compte avant tout ». On sait que par le passé, Hassen Taher Seafood avait déjà été frappé par un malheur, avec deux bateaux et leurs équipages portés disparus.
Judex Rampaul, pour sa part, ne cache pas son inquiétude concernant le sort des pêcheurs obligés de rester à quai. « Contrairement aux pêcheurs côtiers, ils n’ont aucune allocation en cas de mauvais temps. À plusieurs reprises nous avons formulé une demande d’aide lorsqu’ils ne peuvent sortir en mer pour travailler, mais notre requête est restée lettre morte jusqu’à ce jour », s’insurge-t-il.
Pourtant, ajoute-t-il, les autorités ont toutes les données nécessaires au sujet de l’organisation des campagnes de pêche sur les bancs. « Pour sortir en mer, il faut avoir le Clearance du service de l’Immigration et celui de la Pêche. Tous les noms sont répertoriés. On sait donc qui sont ces personnes. On aurait pu leur donner une allocation. Cela existait déjà dans le passé », fait-il comprendre.
Même après le passage du cyclone, les coopératives et compagnies de pêche devront attendre l’aval des autorités pour savoir quand ils pourront à nouveau quitter le port pour mettre le cap sur les bancs et reprendre leur campagne de pêche.