Il est reproché aux Éditions Le Printemps Ltée, aux Éditions de l’océan Indien et à Edu Books Co Ltd d’imposer le prix de revente aux librairies qu’elles fournissent
La Competition Commission a mené une enquête sur les pratiques concernant la vente de manuels scolaires. Les trois principaux éditeurs et importateurs ont été pris en flagrant délit d’infraction aux dispositions de la Competition Act, plus particulièrement en ce qui concerne la prohition against resale price maintenance.
Les Éditions Le Printemps Ltée, Éditions de l’océan Indien et à Edu Books Co Ltd sont les principaux éditeurs et importateurs de manuels scolaires à Maurice. Chacune opère aussi des librairies. L’enquête a révélé qu’elles imposent les prix qu’ils pratiquent à la revente aux autres librairies.
Les Éditions Le Printemps, dont le siège est à Vacoas, comptent également plusieurs Bookshops à travers l’île. La société Les Éditions de l’Océan Indien, rachetée par le groupe Hassamal, gèrent également les librairies Bookstore qui comptent également plusieurs antennes. Edu Books Co Ltd est associée à BM Book Centre avec pignon sur rue à Curepipe. En tant que principaux éditeurs et importateurs de manuels scolaires, ces compagnies fournissent également les autres librairies indépendantes à travers l’île.
Ces petites librairies achètent les livres en gros. Au terme de la Competition Act, elles devraient avoir la liberté de décider librement de leur prix à la revente. Or, l’enquête de la Competition Commission a déterminé que tel n’était pas le cas. Les éditeurs imposeraient les mêmes prix pratiqués dans leurs librairies aux autres revendeurs. Ce qui est au détriment de la clientèle et des revendeurs eux-mêmes. La Competition Commission indique ainsi : « this practice was found to distort resellers’ commercial independence in setting their own retail pricing, yielding uniform retail prices for secondary school books on the market. »
De plus, des Contractual Agreements sont négociés entre les fournisseurs et les revendeurs, basés sur les prix de la vente en gros et la revente, en période de pointe. La Competition Commission a ainsi sommé les trois éditeurs de mettre fin à cette pratique. Elles devraient laisser la liberté aux revendeurs d’afficher leurs propres prix. Ce à quoi elles ont agréé afin d’être en conformité avec la loi.
L’article 43 de la Competition Act stipule ainsi : « an agreement between a supplier and a dealer with the object or effect of directly or indirectly establishing a fixed or minimum price or price level to be observed by the dealer when reselling a product or service to his customers. »
La Commission n’a toutefois pas infligé d’amende aux trois éditeurs, compte tenu de leur engagement à collaborer et à mettre fin à cette pratique. Deshmuk Kowlessur, directeur exécutif de la Competition Commission, indique que le marché de manuels scolaires à Maurice est un secteur très sensible, étant donné que cela touche à l’accès à l’éducation.
« C’est très dur pour les parents de trouver des milliers de roupies pour acheter des manuels chaque année. Pour cette raison, je condamne le mécanisme en place pour fixer le prix à la vente.
Les revendeurs devraient pouvoir jouer pleinement leur rôle afin d’offrir un meilleur service et une compétition saine, qui serait à l’avantage des clients », dit-il. Il souhaite que les étudiants aient dorénavant plus de choix lors de l’achat de leurs manuels.