La Confédération des Travailleurs du Secteur Privé (CTPSP) préconise l’introduction temporaire du contrôle des prix au détail pour lutter contre le mercantilisme et les abus des commerçants. « Nous subissons actuellement une hausse de prix sans précédent.
Les commerçants sont en train de faire des profits sur le malheur du peuple. Il est temps que le ministère du Commerce vienne de l’avant avec une politique de contrôle de prix, même si cela est temporaire », déclare le président de la CTSP, Reeaz Chuttoo, au cours d’une conférence de presse, au siège de la CTSP à Rose-Hill.
Il est vrai, dit-il, qu’en raison de la guerre en Ukraine et du Covid-19, les prix des commodités sont impactés. Mais il est quand même absurde de constater qui « enn pake bred sorti Rs 10 pou vinn Rs 25 alors qu’il pleut. Nous avons constaté également que des matériaux fabriqués avec du métal ont accusé une hausse de 150 %. Nous demandons donc au ministre du Commerce, Soodesh Callichurn, d’agir au plus vite et à la State Trading Corporation d’importer des produits de première nécessité,dont le lait ». Il demande aux consommateurs de ne pas hésiter à venir dénoncer les abus quant aux prix.
Par ailleurs, Reeaz Chuttoo s’est attardé sur la non-publication du rapport sur la correspondance salariale des travailleurs du secteur privé après l’introduction du salaire minimal. Puisque ce rapport tarde à paraître, la CTSP a pris la décision de saisir la justice pour que la grille salariale du secteur privé soit réajustée comme cela a été le cas pour les fonctionnaires dans le dernier rapport du Pay Research Bureau.
« Préférence aux fonctionnaires… »
Le président de la CTSP a aussi qualifié de discriminatoire la décision prise par le gouvernement de laisser partir plus tôt les fonctionnaires lors de grosses averses. Cette décision aurait dû être appliquée lundi dernier pour les travailleurs du secteur privé. Pour lui, il appartient à Business Mauritius de décider qui sont les employés du secteur privé qui devraient rentrer. Cette organisation, dit-il, ne représente pas la majorité des travailleurs dans le pays. C’est pourquoi le gouvernement doit venir de l’avant avec une politique nationale et non-discriminatoire.
À ce chapitre, la secrétaire générale de la CTSP, Jane Ragoo, trouve aberrant que le gouvernement accorde une préférence aux fonctionnaires alors que tout le monde sait que ce sont les travailleurs du secteur privé qui paient leurs salaires à travers des taxes. « Ki, travayer sekter prive bizin kontinie kravase alor ki zot zot pe al boner. Gouvernman bizin vinn ek enn protokol ek trans enn fwa pour tout lorla », souligne-t-elle.
La secrétaire générale de la CTSP a aussi plaidé en faveur d’un contrôle sur les caméras de surveillance dans les entreprises. Elle affirme qu’il y a un abus dans ce sens. Même dans des cantines on retrouve des caméras de surveillance, dit-elle.
Elle affirme que les caméras de surveillance sur les lieux du travail ont une incidence psychologique sur les travailleurs en souhaitant voir le gouvernement venir de l’avant avec une loi pour limiter le recours à des caméras de surveillance sur les lieux du travail. Elle révèle qu’elle connait une entreprise qui a installé pas moins de 200 caméras de surveillance pour soi-disant surveiller les équipements. Ces caméras sont finalement utilisées pour surveiller les salariés, estime-t-elle.