Comme à chaque épisode de pluies diluviennes : Canal Dayot… zone hautement sinistrée !

•Romy Mootoosamy (habitant): “Dizan finn pase me sitiasion katastrof mem !” •Florelle Michel, 85 ans, perd ses effets personnels pour la deuxième fois

Canal Dayot se retrouve hautement sinistrée après le passage du cyclone tropical Belal. Les habitants de cette agglomération à la sortie Sud de la capitale sont littéralement à genoux depuis lundi soir. Comme Romy Mootoosamy, ce jeune retraité de la région, de nombreux pères et mères de familles disent avoir “une nouvelle fois, vu la mort en face, avec la montée ultra-rapide, en seulement une vingtaine de minutes, des eaux du canal…”
Stupeur, colère, fatigue extrême et questions sans réponses : ces habitants de Canal Dayot, rencontrés mercredi matin, disent ne plus savoir « à quelle porte frapper… Pourtant, mardi , la ministre Dorine Chukowry s’est déplacée pour venir à notre rencontre. Li tousel inn vini, pann ena okenn polisye ni pompier, malgre ki nou’nn aple enn kantite fwa. Kot zot ete ? Ki zot pe fer ? Canal Dayot enn zone sinistre, sa !. »

- Publicité -

Comme consolation, Dorine chuckowry, qui est également députée, aurait conseillé aux familles sinistrées de consigner des dépositions à la police. « Or, quand nous sommes arrivés au poste de police, les officiers nous ont fait comprendre qu’ils n’avaient reçu aucune consigne en ce sens ! Nous sommes donc rentrés chez nous bredouilles, sales, puisque nous étions en train d’enlever de la boue de nos maisons, remontés et découragés », font-ils comprendre, encore amers de ce qu’ils ont encore vécu.
Habitant la rue James Mercier, à Canal Dayot, Romy Mootoosamy dit devoir son salut « à un voisin qui me conseillait à un certain moment de déplacer ma voiture, car la pluie tombait abondamment depuis de longues minutes et que l’eau du canal avait commencé à monter sur la route. » Sans doute sur la base de la traumatisante expérience du 30 mars 2013.

Et lundi dernier, le niveau de l’eau était monté dramatiquement à Canal Dayot. « En une vingtaine de minutes, nous avons vu l’eau traverser les rochers et commencer à entrer dans nos maisons… », raconte Romy Mootoosamy qui habite au premier étage de la maison occupée par sa belle-mère. « Le temps de sortir, je découvrais, avec stupeur, que l’eau s’était déjà engouffrée au rez-de-chaussée.Di zan finn pase, me sitiasion touzour katastrof mem !” confie-t-il.

- Publicité -

Avec l’aide des voisins, « nou finn kas laport mo belmer ek nou’nn rantre. Die mersi nou’nn fer sa sinon nou ti kapav perdi li ! » Pour cause, dans la maison de Florelle Michel, 85 ans, « ti ena fasilman kat-sink pous delo… Nous avons sorti ma belle-maman de là, mais pour les meubles, les appareils électroménagers, l’alimentation… tout cela était déjà sous les eaux. »

« En 2013, déjà, ma belle-mère avait tout perdu ! Avec la compensation de Rs 100 000 que l’État lui avait donné, elle avait acheté de nouveaux meubles et refait la maison. Alala ankor enn fwa li re perdi tou ! » dénonce-t-il.
Hier matin, la plupart de ces habitants de Canal Dayot étaient toujours affairés à « tir delo ek labou depi nou bann lakaz. » Cela avant d’établir le constat des dégâts matériels en tous genres, des équipements électroménagers aux manuels scolaires…

- Advertisement -

Le mur de soutènement de la discorde…

Des habitants de Canal Dayot sont “très remontés contre d’autres qui se sont opposés à l’érection d’un mur de soutènement. Le projet date de 2022 et aurait coûté Rs 13,5 millions. Les autorités concernées avaient déjà déposé les matériaux nécessaires pour construire ce mur d’un mètre de haut. « Cependant, quand les officiers sont venus pour la mise à exécution des travaux, quelques habitants s’y sont opposés et le projet est tombé à l’eau. Les matériaux sont toujours sur place mais ont rouillé et ont été abîmés avec le temps. Nous demandons aux autorités de mener une enquête pour savoir pourquoi ce projet a été abandonné… », disent les familles affectées encore une fois par les effets des pluies torrentielles.

BELAL

Lalit constate une Total Loss à son QG de GRNO

Le siège du parti de gauche, Lalit, situé à Grande-Rivière-Nord-Ouest (GRNO) a été affecté par les débordements, après le passage de Belal. « 5 a 6 pie delo anba ek nou lakwizinn ! Inutile de dire que tout ce qui se trouvait dans ces pièces est Total Loss’ ! », partage avec amertume l’infatigable Lindsey Collen. Une quinzaine d’autres membres du parti de même que des bénévoles, sont à pied d’oeuvre ce mercredi matin pour le grand nettoyage du local.

« De plus, la présence d’un mur, compris dans une structure en béton, un Shelter, appartenant à l’État, a empiré la situation, freinant le cours de l’eau, l’a refoulé vers notre bâtiment… Nous avons déjà initié une action légale à cet effet. Et le juge qui siégeait avait recommandé qu’une Gate (porte d’entrée) soit installée. Mais cela n’a nullement empêché l’eau d’entrer pleinement ! Comme la topographie du terrain qui abrite le siège consiste en une sorte de bassin, inévitablement le bas du bâtiment prend l’eau… » , poursuit Lindsey Collen.

« Mardi après-midi, après la levée des alertes, nous avons constaté de visu des dégâts. Comme en 2013, avec les inondations meurtrières, nous avions déjà eu cette désagréable expérience, nous pensions déjà, après les grosses pluies de lundi, que notre siège allait être affecté. Mais depuis 2013, nous avons pris le soin de transférer nos documents importants, dont nos archives, et d’autres éléments qui nous sont très chers, de même que des disques durs, et d’autres outils de travail à l’étage supérieur. De ce fait, nous avons protégé nos ressources », rassure-t-elle.

Elle ajoute que « ces dernières semaines, précédant le passage de Belal, nous avons eu quelques personnes qui ont consulté nos archives et documentations. Ces éléments sont restés au rez-de-chaussée, sur les tables où nous recevons les visiteurs. Hélas !, ces items ont été totalement endommagés, de même que nos tables et chaises en plywood, par exemple. »

Quand ils arrivent sur place, mardi après-midi, les membres de Lalit sont surpris par la quantité d’eau qui avait envahi le local. Un volume d’eau qui était très conséquent”, ajoute Lindsey Collen. D’ailleurs, les marques sur les murs de l’immeuble en témoignent.
Ce n’est pour autant une occasion de larmoyer sir son sort. Ils ont mis la main à la pâte en se rappelant que Lotta Continua (la lutte continue). Lindsey Collen explique que les activités de Lalit ne sont pas pour le coup renvoyées ou perturbées.

Avec les autres membres du parti, elle lance un appel “à tous ceux qui souhaiteraient nous venir en aide, car les travaux de nettoyage sont loin d’être finis. « Chacun peut aider comme il le pense, que ce soit pour remettre de l’ordre, retaper ce qui peut l’être, entre autres.” Ceux qui souhaitent soutenir l’action de Lalit peuvent prendre contact avec Lindsey Collen sur le 5781 6256 ou Alain Ah Vee sur le 5932 9002 », dit-elle.

- Publicité -
EN CONTINU
éditions numériques