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Cold Case par excellence – Un nouveau test judiciaire pour le meurtre de Kistnen

Le panel Avengers en passe de solliciter de la Cour suprême un Writ of Mandamus pour forcer la police à enquêter sur les Findings de la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath

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Un premier High Profile Politico-Criminal Probe pour le nouveau DPP, Me Rashid Ahmine

Le panel d’avocats Avengers compte maintenir la pression sur la police, notamment le Central CID et la Major Crime Investigation Team (MCIT), au sujet du meurtre de Soopramanien Kistnen, aussi connu sous le nom de Kaya, ex-agent politique MSM de Quartier-Militaire/Moka (No.8).  Des consultations sur le plan légal, enclenchées en vue de solliciter un Writ of Mandamus de la Cour suprême, ont atteint un stade bien avancé en cette fin d’année. Cet ordre, recherché auprès de l’instance suprême du judiciaire, aurait pour objectif de contraindre les autorités d’enquête à dépoussiérer des aspects critiques liés au meurtre de Kaya survenu le 18 octobre 2020 et de faire la lumière sur les Findings de la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath – qui a présidé la Judicial Inquiry instituée par le Bureau du Directeur des Poursuites Publiques.

Les recoupements d’informations effectués par Le Mauricien auprès des sources concordantes indiquent dans les prochains jours ou tout au plus au début de la nouvelle année, les instances judiciaires compétentes seront saisies de cette démarche prévue dans la loi. Ainsi, les Avengers, menés par Me Rama Valayden, comptent revenir à la charge sur les dessous politico-électoraux du meurtre de l’agent du MSM Kaya Kistnen qui reste non-élucidé après plus de deux ans en ayant recours à la Cour suprême pour l’obtention d’un Writ of Mandamus, soit un ordre pour que les autorités d’enquête viennent s’expliquer sur les avancées réalisées ou encore s’expliquer pourquoi certains aspects de cette affaire n’ont toujours pas encore été pris en compte.

Le panel, qui comprend également Mes Sanjeev Teeluckdharry et Anoup Goodary, serait en passe de boucler la préparation de ce recours légal – avec aussi l’avoué Pazhany Rangasamy dans le coup –pour les besoins des soumissions des affidavits. Il est avancé d’emblée qu’à ce jour, soit depuis octobre 2020, la CID de Quartier-Militaire/Moka et par la suite la MCIT auraient tout fait pour que cette enquête soit sans issue. Cette étape devra également permettre au nouveau DPP, Me Rashid Ahmine, de se prononcer sur cette affaire avec des ramifications sur le plan politique, notamment le volet des fuites du rapport de l’enquête du tribunal de Moka, dont la teneur n’a pas été démentie officiellement jusqu’ici.

Les Avengers mettent en avant qu’en dépit de toutes les informations mises à la disposition des responsables des Casernes centrales, l’enquête pour retrouver les traces et identifier le ou les assassins de Kaya Kistnen piétine visiblement. Le panel d’avocats déplore que les enquêteurs de la police ayant la charge de cette affaire semblent ne pas vouloir bouger de la thèse initiale de suicide et n’auraient visiblement pas fait d’efforts pour fouiller dans d’autres directions qui peuvent être des motifs de l’assassinat de l’agent politique du No 8.

Cette situation, fait-on ressortir, a prévalu avec deux commissaires de police en poste, notamment l’actuel Anil Kumar Dip et son prédécesseur Khemraj Servansingh, qui n’auraient pas pu influencer les enquêteurs sur ce dossier HighProfile, étant donné les ramifications politiques. Les hommes de loi sont très critiques contre la force policière après que la promesse de Reward Money de Rs 500 000 n’a pas joui de publicité adéquate du côté des Casernes centrales. L’on souligne également que l’ancien ministre du Commerce Yogida Sawmynaden n’a jusqu’ici pas été inquiété par la police en dépit de nombreux « pointers » présumés en sa direction, découlant de sa relation avec le défunt Kaya Kistnen.

Les Avengers sont d’avis que le Bureau du DPP « has been taken for a ride » par la police avec les nombreuses tergiversations mises en relief dans le sillage des interrogatoires des protagonistes qui sont « highly relevant » dans cette enquête de meurtre. La position publique affichée et exprimée par le Premier ministre et leader du MSM Pravind Jugnauth, qui accorde visiblement tout son soutien à son colistier, a également été critiquée.

Les avocats sont aussi remontés par les propos du chef du gouvernement qui, pour eux, serait en train de « condone the indifference of the police » lorsqu’il a publiquement laissé entendre que des enquêtes de meurtre dans le pays sont restées non-élucidées jusqu’à présent. Ils mettent en perspective que pas moins de trois correspondances du DPP à l’attention de la police à la suite des Findings de la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath sont restées lettres mortes. D’autant plus, fait-on ressortir, que l’un des enquêteurs principaux de l’affaire Kistnen à la MCIT serait « heavily linked  à Yogida Sawmynaden et que rien n’a été fait pour changer cette perception de parti-pris.

Selon les informations que disent détenir les avocats du panel Avengers, les dépositions des proches du MSM cités dans l’affaire Kistnen ont été recueillies à leurs domiciles. Il manquerait des Footages CCTV cruciales au dossier, notamment celles auprès d’une banque mais aussi les Itemised Bills des échanges téléphoniques de l’ancien ministre Sawmynaden, qui n’ont jusqu’ici pas été recherchées par la police.

L’on envisage de soumettre dans cette application pour cet ordre Mandamus des éléments jugés cruciaux, notamment en ce qui concerne l’utilisation de la clé électronique du bureau de l’ancien ministre du Commerce, d’autant plus que l’Occurrence Book faisant état des entrées et sorties des clés du ministère en question, aurait disparu du poste de police.

Les Avengers comptent attirer l’attention de la Cour suprême à l’effet que les gardes du corps de Yogida Sawmynaden n’ont pas été entendus ni leurs téléphones vérifiés à ce jour. Ce recours pour un Writ of Mandamus de cette envergure avait été enclenché pour faire la lumière sur la mort du chanteur Kaya en 1999 par Me Jacques Panglose et cela avait donné lieu à une enquête judiciaire.

Affaire à suivre en prévision de la nouvelle année…

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