Ce lundi marque la reprise dans le secteur de l’éducation.Le Covid-19 et le confinement ont poussé les institutions vers l’enseignement à distance. Toutefois, une dose de face-à-face est aussi préconisée pour garder un contact avec les élèves. Le Blended Learning se présente comme un moyen efficace.
À l’Université de Maurice, la politique, dit-on, a toujours été d’adopter le Blended Learning Mode. « Nous avons toujours misé sur le mode d’apprentissage mixte, et de nouvelles pédagogies comme la salle de classe alternée – où les cours peuvent être dispensés en ligne ou préenregistrés -, tandis que le temps passé en classe est utilisé plus efficacement pour les discussions, les tutoriels et les échanges », fait comprendre le pro-vice chancelier de l’institution, Mohammad Santally en ajoutant que les pratiques se déroulent toujours en présentiel.
Mohammad Santall souligne que les technologies numériques font partie intégrante du système d’enseignement et d’apprentissage de l’UoM, car il s’agit de préparer les jeunes à l’avenir du travail. « L’expérience pédagogique des étudiants ne se caractérise pas seulement par le fait d’entrer dans une salle de classe, mais aussi par le fait d’aller à l’école, de s’engager dans un système social et de se développer de manière holistique – en s’impliquant dans les sports, les activités extrascolaires et en apprenant des matières spécifiques liées au programme », dit-il.
Par ailleurs, a-t-il fait ressortir, le sénat de l’UoM n’a jamais agi contre la politique du gouvernement ou contredit la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun. Et l’UoM œuvre pour soutenir le politique du gouvernement pour le bien de la population et des étudiants.
À l’UoM, tous les cours dispensés dans toutes les facultés et le CILL se dérouleront en ligne. Les travaux pratiques, les exercices en laboratoire et les projets se dérouleront en face-à-face sur le campus de l’UoM. Les travaux dirigés se dérouleront en mode mixte. S’agissant de certains programmes de maîtrise, où les cours et les travaux dirigés ne seront pas dispensés séparément, une certaine flexibilité sera accordée au personnel académique pour planifier le mode présentiel.
À l’Université de Technologie de Maurice, les cours se poursuivront jusqu’au 28 février. C’est à partir du prochain semestre, soit en avril, que l’institution mettra en pratique le Blended Learning. « L’UTM s’engage à offrir un enseignement et un apprentissage de qualité à tous ses étudiants : à temps plein, à temps partiel, locaux et internationaux. Tous les programmes ont été élaborés par les enseignants pour être dispensés en face-à-face ou à distance. Pour le prochain semestre, nous sommes prêts pour le mode d’apprentissage en face-à-face et/ou à distance. En d’autres termes, nous sommes prêts à mener les programmes en mode mixte », affirme le directeur général de l’institution. Et d’ajouter que l’enseignement et l’apprentissage mixte offrent plus de flexibilité aux étudiants.
« Mais l’apprentissage mixte n’est pas une simple réponse à la nouvelle normalité engendrée par la pandémie. Il permet de mettre en œuvre la meilleure pédagogie qui soit, en fonction des besoins et des dispositions des étudiants », dit le Dr Keith Thomas. Mais aller vers l’enseignement et l’apprentissage en ligne nécessite des ressources, comme le confirme le directeur général. « Jusqu’à présent, nous nous sommes admirablement débrouillés avec les budgets existants. Pour que les universités puissent continuer à développer leurs pratiques dans ce domaine essentiel, des investissements futurs sont nécessaires », rappelle-t-il.
Ayant une longue expérience dans le domaine de l’enseignement supérieur, il est d’avis que les universités du monde entier doivent avoir accès à davantage de logiciels, de technologies et, si possible, de matériel. La collaboration et le partage, selon lui, doivent être la voie à suivre et les universités doivent travailler au-delà des frontières dans l’intérêt de tous les apprenants. « Le personnel de l’UTM continue de travailler en collaboration pour développer son enseignement et son apprentissage mixtes en utilisant la recherche basée sur la pratique. Et l’utilisation du retour d’information des étudiants est au cœur de notre approche », assure le Dr Keith Thomas.
La reprise des classes en présentiel constitue une bouffée d’air frais pour beaucoup, estime Subheer Ramnoruth, directeur de la Whitefield Business School. Comme d’autres institutions, il se réjouit d’accueillir à nouveau les élèves dans les salles de classe. Toutefois, il lance aussi un appel à toutes les personnes concernées pour qu’elles adoptent un comportement responsable et assurent leur propre sécurité et celle des autres.
Cette reprise des classes est importante, selon lui. Et d’ajouter que l’impact du Covid-19 sur le bien-être psychologique des élèves a été conséquent. D’ailleurs, une étude, poursuit-il, effectuée en France a démontré que les conditions de vie durant le confinement ont eu un impact sur la santé mentale des étudiants français postsecondaires.
Pour assurer la sécurité des étudiants et atténuer les effets du Covid-19 sur ces derniers et le personnel académique et non-académique, des protocoles de sécurité conformes aux directives de l’OMS ont été mis en place et doivent être respectés par chacun. Les directives se concentrent sur trois domaines, soit la présence, l’hygiène/le nettoyage et la distanciation sociale.
Toutefois, selon Subheer Ramnoruth, l’ouverture des institutions pour l’apprentissage en face-à-face requiert une responsabilité collective. « Des questions ont été soulevées quant à savoir si le pays est prêt à s’ouvrir à l’apprentissage en face-à-face, et dans ce contexte, nous croyons fermement qu’il s’agit d’une responsabilité collective qui inclut l’institution, les apprenants, le ministère et toutes les parties prenantes concernées pour assurer une réouverture plus sûre. » Par ailleurs, à cause de la pandémie, la Whitefield Business School a revu sa stratégie.