Changement climatique : les requins des Chagos au coeur d’une étude sur le réchauffement

L’archipel des Chagos se retrouve ces jours-ci à la Une de l’actualité à Maurice et sur le front international non seulement par rapport à l’exercice de la souveraineté de Maurice sur cette partie du territoire de la république. Ainsi, les eaux de l’archipel ont fait l’objet d’une étude scientifique, menée par des spécialistes de l’université de Lancaster au Royaume-Uni depuis 2013 en vue de déterminer les répercussions sur la faune et la flore marines du réchauffement de l’océan. Faisant état des principales conclusions dans son édition d’hier, le quotidien britannique, The Guardian, tire la sonnette d’alarme en affirmant que “sharks are deserting coral reefs as oceans heat up.”

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Damian Carrington, Environment Editor du quotidien britannique, avance que “climate crisis is driving key predators from their homes and threatening an already embattled ecossystem.” Se basant sur les Findings du Dr David Jacoby, Lecturer en Zoology de cette université britannique et Leader de ce projet de recherches, probablement dans le cadre de la Marine Protected Area sous le contrôle des Anglais le changement climatique “is likely to harm the sharks, which are already endangered, and their absence could have serious consequences for the reefs, which are also struggling. The reef sharks are a key part of the highly diverse and delicate ecosystem, which could become dangerously unbalanced without them.”

Pour les besoins de ces recherches scientifiques en plein coeur de l’océan Indien, et dans une zone qui fait l’objet de convoitises militaires sans commune mesure, les universitaires ont suivi de 2013 à 2020 un banc de 120 « grey reef sharks living on the remote coral reefs of the Chagos archipelago in the central Indian Ocean. » Le premier constant est que « as reefs became more stressed, particularly during the major ocean-warming El Niño event of 2015-16, the sharks spent significantly less time here. They failed to return to normal residency for up to 16 months after a stress event. »

En contrepartie, l’étude de l’université de Lancaster attire l’attention sur le fait que « the sharks actually spent more time on a minority of the coral reefs. These reefs were healthier and more resilient, due to factors including the eradication of invasive rats and higher populations of birds, which help fertilise the reef. The researchers said this showed that increasing the protection of coral reefs from human-caused damage may help sharks remain on their home reefs. »

Le Dr Jacoby fait comprendre à The Guardian que « sharks are cold-blooded and their body temperature is linked to water temperature. « If it gets too hot, they’re going to need to move. We think many are choosing to move into offshore, deeper and cooler waters, which is concerning. Some of the sharks were disappearing entirely from the reef for long periods of time. »

Tirant la sonnette d’alarme sur les effets dévastateurs du réchauffement climatique, l’étude est catégorique à l’effet que « reef sharks are already absent from nearly 20% of coral reefs globally, partly through [overfishing], and this new finding has the potential to exacerbate these trends. » L’Environment Editor de The Guardian ajoute avec raison que « tropical coral reefs are spectacular and incredibly biodiverse ecosystems, hosting a quarter of all marine fish, and they are being badly damaged by the heating of ocean waters, overfishing and pollution. The vast majority could be lost if global heating reaches 2C and most are projected to suffer from severe bleaching events every year by mid-century, even if the pledges from the Paris climate change deal are fulfilled. At least 500 million people rely on coral reefs for their food and livelihoods. »

L’environnement est un facteur incontournable dans la Realpolitik autour de l’archipel des Chagos, avec la décision unilatérale de Londres de créer un Marine Protected Area dans cette partie stratégique de l’océan Indien pour contourner les droits de Maurice sur son territoire. Le gouvernement mauricien conscient de l’enjeu de l’écosystème marin aux Chagos, en fait une de ses priorités avec la conclusion du processus de décolonisation et le Resettlement des Chagossiens dans leurs îles natales. Les conclusions de l’étude de l’université de Lancaster devront peser de tout leur poids dans les décisions à venir.

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