- Face au rise-pouse dans la presse britannique au sujet de la compensation, Port-Louis rétorque : « We have said sovereignty is the most important matter »
L’Attorney General, Gavin Glover, Senior Counsel du gouvernement de l’Alliance du Changement, se trouve actuellement à Londres pour des ultimes échanges avec les autorités britanniques portant sur les Fine Prints du Chagos Deal. Ainsi, devant la pression dans la presse britannique au sujet du montant de la compensation agréée pour le bail de Diego-Garcia avec la base militaire des Américains, Port-Louis maintient sa position sur le volet la souveraineté. C’est ce qu’ont fait comprendre au Mauricien des sources autorisées à l’Hôtel du Gouvernement en début de semaine. De son côté, Gavin Glover, intervenant dans la presse à Londres, a tenu à saluer le poids du président des Etats-Unis, Donald Trump, dans la conclusion de ces négociations sur les Chagos.
« They are saying this so that we react. We have said sovereignty is the most important matter », affirment des sources autorisées à Port-Louis, approchées par Le Mauricien, devant les spéculations persistantes d’une demande de Maurice pour une révision du montant de la compensation pour le bail de Diego-Garcia. Toute en revenant sur le fait que Maurice a déjà rejeté deux des trois options proposées par les Britanniques sur le plan légal, ces mêmes milieux n’ont pas voulu s’aventurer pour faire le point formellement sur ces échanges anglo-mauriciens presqu’à la veille d’une annonce officielle de l’accord du traité bilatéral. Le retour de Gavin Glover à Maurice est attendu avec une certaine fébrilité politique au conseil des ministres.
Rapportant une déclaration de l’Attorney General dans sa dernière édition du jour, le quotidien britannique The Telegraph affirme : « The talks over the agreement had entered their final phase and had been hastened along with the support of the US president. » Et Gavin Glover d’avancer : « We are working on the finer details to complete the deal to which both the UK and Mauritius are committed. We are not going to have a running commentary on what is happening. Suffice to say that the support from the Trump administration has helped along the process, which is nearing completion. »
Dans cette même edition, The Telegraph croit savoir que « negotiators are battling over the details of Britain’s lease payments (higher lease payments for the base and additional development funding, beyond the reported £ 9 billion) already on the table for the Diego Garcia air base, which is on the largest of the Chagos Islands and is shared with the US ». De son côté, le Lead Negotiator pour Maurice ne s’est pas laissé emporté par des conjectures. « The financial part is a secret until it is signed », a-t-il répondu promptement au Telegraph.
Même presque au moment de cette annonce formelle, mettant fin à 60 ans d’occupation illégale d’une partie du territoire de la république de Maurice, excisée à la veille de l’accession à l’indépendance, la partie la plus rétrograde des anciens colonisateurs refuse d’admettre la nouvelle réalité, marquée par la conclusion du processus de décolonisation de Maurice. À Londres, ces milieux avaient cru bénéficier de l‘appui des ultras à Washington.
En février dernier, lors de la première rencontre avec le Premier ministre britannique, sir Keir Starmer, Donald Trump avait balayé d’un revers de la main les objections du nouveau secrétaire d’Etat, Marco Rubio, et de l’US National Security Adviser, Mike Waltz, au sujet de la l’ombre de la Chine sur les Chagos.
La déclaration de Donald Trump (« We’re going to have some discussions about that very soon, and I have a feeling it’s going to work out very well. ») leur est restée au travers de la gorge. Même si le leader de l’UK Reform Party, Nigel Garage, et autres Kemi Badenoch, leader de l’opposition à la Chambre des Communes, ont depuis pris des Backseats dans l’offensive contre le Chagos Deal, des tirs politiques et diplomatiques se font entendre de manière systématique à la Chambre des Communes.