Chagos : Deal almost Done et Special Cabinet demain

  • — « Good Progress and Discussions On-Going », confirme le Joint Statement émis hier à Londres et à Port-Louis par rapport à l’accord devant être signé avant le 20 janvier

La mission Glover à Londres, au cours de la semaine écoulée, aura permis de déblayer les ultimes obstacles sur la base des counter-proposals de Maurice du 31 décembre au sujet de la restitution de la souveraineté de Maurice sur l’archipel des Chagos et le bail de 99 ans de Diego Garcia pour les besoins de la base militaire et nucléaire américaine dans l’océan Indien. En effet, après un nouveau briefing complet hier sur les dernières retombées dans le dossier des Chagos, le Premier ministre, Navin Ramgoolam, a pris la décision de convoquer un Special Meeting of the Cabinet of Ministers pour prendre connaissance des principaux détails de l’accord devant être signé avec Londres avant le 20 janvier. C’est ce qu’a appris Le Mauricien en fin de journée d’hier de sources généralement bien informées.

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Ce Conseil des ministres spécial en vue d’avaliser cet accord s’inscrit dans la logique du statement du Premier ministre et Leader of the House, qui avait donné, lors de la première séance consacrée à la prestation de serment des parlementaires, la garantie que tout accord sur les Chagos avec le Royaume-Uni ferait l’objet de délibérations au niveau du Conseil des ministres. Très probablement, un communiqué par le Cabinet Office demain pourrait donner des indications sur ce qui est présenté comme la fin du processus de décolonisation de Maurice, soit 57 ans après l’indépendance ou encore bientôt 60 ans depuis l’excision de l’archipel des Chagos du territoire mauricien, soit le 8 novembre 1965.

« It’s a deal almost done, qui présenté au Conseil des ministres », laissent entendre des sources proches de ce dossier. D’ailleurs, dès le week-end dernier, où il avait été question d’un nouveau Joint Statement entre Port-Louis et Londres, information révélée par Week-End, les indications étaient qu’un dénouement dans les échanges à haut niveau était imminent, même si chacune des deux parties avaient évité de franchir le pas de toute déclaration formelle en ce sens. La teneur du Joint Statement émis par Londres et Port-Louis, tôt hier matin, laissait la porte ouverte à la signature d’un accord formel à ce sujet avant le 20 janvier, date de l’investiture de Donald Trump en tant que 47e président des États-Unis.

Toutefois, en dépit de ces avancées, que ce soit du côté de l’Hôtel du Gouvernement à Port-Louis ou au 10 Downing Street, Londres, l’extrême prudence était toujours de mise. Au Treasury Building, on se gardait officiellement de faire tout commentaire complémentaire à la teneur du communiqué conjoint d’hier. Par contre, du côté du Royaume-Uni, l’on prenait le risque d’avancer qu’il restait encore l’étape de la signature de l’accord formel à conclure.

Le Financial Times, qui avait broken the news mercredi dernier du frontloading de la compensation de 90 millions de livres annuellement pour le bail de Diego Garcia, rapportait dans son édition d’hier les propos des plus optimistes des sources britanniques, qui reprenaient l’expression « good progress, with a crucial 14th round of talks scheduled ahead of Trump taking office as US president on January 20 ».

« There’s a sense that we need to get signatures on paper before January 20 — that is the aspiration », a déclaré un porte-parole britannique au Financial Times, qui fait aussi état d’un commentaire du United Kingdom Foreign Office à l’effet que : « Good progress has been made and discussions are ongoing to reach an agreement that is in both sides’ interests. » Soit les termes exacts du Joint Statement.

« Both countries reiterated their commitment to concluding a treaty providing that Mauritius is sovereign over the Chagos Archipelago ; and that would ensure the long-term, secure and effective operation of the base on Diego Garcia », conclut également le Joint Statement, reconnaissant l’intégrité territoriale de Maurice sur l’ensemble de l’archipel des Chagos et garantissant l’existence de la base militaire des États-Unis à Diego Garcia.

« A sign of relief »

Mais en ce début de semaine, aucune indication officielle n’est disponible quant au timing de l’étape de la signature de l’accord ou encore des modalités agréées entre les deux parties. Faisant état de ce dernier développement, le Financial Times avait souligné dans la matinée d’hier que « Britain and Mauritius are mounting a last-minute effort to finalise a deal over the sovereignty of the Chagos Islands — and a crucial UK-US military base — as concerns grow that the inauguration of Donald Trump next week could throw it into doubt ». Mais Londres tient à faire comprendre que « while a deal is there to be done, it’s not done yet ».

Néanmoins, deux éléments, soit une meilleure visibilité politique et diplomatique de la souveraineté « less restrictive » de Maurice sur l’archipel des Chagos et la concession de Londres au profit de Maurice pour un frontloading de la compensation annuelle de 90 millions de livres, soit le versement d’un montant plus conséquent à l’étape initiale de la mise à exécution du Chagos Deal en faveur de Maurice, ont permis aux deux pays de s’aligner en vue de régler ce différend historique.

D’autre part, Londres prend comme « a sign of relief » le fait que « Donald Trump did not raise the issue in a pre-Christmas call with UK Prime Minister sir Keir Starmer ». C’est ce qu’avance encore le Financial Times.

Mais d’ici à la signature du much better deal sur les Chagos réclamé par le Premier ministre, Navin Ramgoolam, par rapport au Draft Political Statement du 3 octobre de l’année dernière, soit à la veille de la dissolution de l’Assemblée nationale pour les dernières élections générales, à Port-Louis, le mot d’ordre est de « keep fingers crossed », même si le mood de No Rush avait été évoqué à la fin de l’année dernière.

Réagissant à ces développements, Dame Priti Patel, la Shadow Foreign Secretary, a déclaré hier que « the Government must urgently come clean on what exactly this surrender is going to cost us ». Elle ajoute : « The surrender of our sovereignty over Chagos not only leaves us exposed to greater security threats, but it is economically illiterate. At a time when public spending is under serious pressure, they are also signing up to spend billions of pounds of taxpayers’ money leasing back a site that is currently under our sovereignty. »

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