La victoire du bien sur le mal et la victoire de la lumière sur les ténèbres. Ce jeudi, des centaines de milliers de Mauriciens de foi tamoule et hindoue célébreront le Deepavali et le Divali. Un moment de recueillement et de convivialité, axé autour du partage, notamment de savoureux gâteaux préparés avec soin. Campagne électorale ou pas, la vie continue pour le citoyen lambda qui se prépare déjà à célébrer en famille et avec ses voisins. Comme tous les ans à cette occasion, Week-End est allé en vadrouille dans les rues de la capitale, notamment du côté de la rue Corderie, pour voir comment se passe ce dernier week-end de shopping.
S’il est vrai que la campagne électorale prend, ces derniers jours, beaucoup d’espace, la vie, elle, suit son cours sous les tropiques et les citoyens mauriciens vaquent à leurs occupations, entre préparatifs et achats, notamment. « Oui, il s’agit d’un moment important dans le pays, mais notre vie ne s’arrête pas à cela ! Je dois me préparer pour Divali, qui est une fête importante pour la famille », nous confie B., que nous avons rencontrée aux abords d’un magasin vendant des lampes de Divali, à Port-Louis. Comme elle, ils étaient nombreux dans la capitale à faire leurs emplettes, le sac rempli de lampes, de vêtements neufs et autres.
En effet, à quelques jours de la fête de la lumière, les préparatifs vont bon train. Le grand nettoyage pour accueillir le Dieu Ram dans son foyer et illuminer son chemin a ainsi déjà commencé chez plusieurs familles mauriciennes. « La maison doit être propre pour accueillir le Dieu Ram comme il se doit, nous devons aussi éclairer son chemin en allumant des lampes, soit des diyas », poursuit B. Une tradition qui perdure, malgré les nouvelles tendances.
Les diya LED remplacent les diya en argile
Outre le grand nettoyage et les vêtements neufs, c’est aussi l’occasion de sortir ses diyas et de les laver. « Chaque année, après la fête, je nettoie mes diyas en argile et je les mets à sécher au soleil. Puis je les ramasse dans une boîte, à l’abri de la poussière et de l’humidité », nous explique B. Si les diyas gardent toujours une place importante lors de cette fête, force est de constater que depuis quelques années, les lampes traditionnelles en argile se font de plus en plus rares.
« Il doit absolument avoir une lampe en argile dans la maison pour Divali. C’est la tradition, mais il est vrai que c’est bien plus pratique et économique d’utiliser des lampes avec batterie ou des lampes LED. Avec les lampes traditionnelles, vous devez utiliser beaucoup d’huile. » D’ailleurs, le big craze du moment est le water sensor diya. S’allumant au contact de l’eau, le diya est en plastique et se décline sous toutes les formes et couleurs. Le water sensor diya donne l’illusion d’une vraie lampe, et fait surtout le plaisir des tout-petits.
Outre le business des luminaires qui fonctionne à plein régime en cette période, et ce, pour tous les budgets, Divali c’est surtout et avant tout les gâteaux ! Comme chaque année, sur les réseaux sociaux, les commandes affluent de prestataires différents, et les principales confiseries roulent à plein régime. « Nous avons déjà passé notre commande depuis deux mois, donc bien avant les élections », nous confie Simran D., femme au foyer. « Même si je prépare mes gâteaux moi-même, il y a certains gâteaux comme les barfis, ou les gâteaux pomme que je préfère commander », ajoute-t-elle. En effet, le très connu confiseur spécialisé en gâteaux indiens, Bombay Sweets Mart, indiquait, vendredi, qu’il ne prenait plus de commandes et que les gâteaux allaient être uniquement en vente sur place.
Des gâteaux vegan, moins sucrés
L’on notera aussi que les gâteaux Divali sont bien moins sucrés qu’avant. Une pratique de plus en plus courante, nous dit-on, pour s’adapter aux demandes des clients eux-mêmes. Certains pâtissiers utilisent même du miel à la place du sucre pour une option plus healthy. Ainsi, des gâteaux vegan et sans gluten sont proposés, avec pour ingrédients principaux des noix et des variétés différentes de lait d’origine végétale. « C’est une manière aussi de montrer que l’on care pour nos voisins et nos proches. Beaucoup sont diabétiques ou ont des intolérances alimentaires, ce serait dommage de les priver des gâteaux Divali » nous explique Simran D.
Quant au prix des gâteaux, ils ont légèrement augmenté, mais « ce n’est pas grave, car on fête Divali une fois l’an. On peut se faire plaisir, surtout les enfants. » Ainsi, les supermarchés affichent des promotions pour l’huile, la farine et les fruits secs essentiels à la préparation des gâteaux et autres. Les patates douces, quant à elles, se vendent entre 25 Rs et 30 Rs le demi-kilo. L’autre élément à ne pas oublier lors des fêtes, c’est les boîtes. Si avant l’on recevait nos gâteaux dans de petits sacs en plastique — ce qui laissait entrevoir les trésors qu’ils renfermaient — désormais, ce sont des boites en carton, personnalisables, de toutes les tailles et de toutes les couleurs. « Nous faisons tous les ans nos boites à nous. C’est-à-dire que nous personnalisons nos boîtes de Divali avec notre nom de famille et notre design. Une manière pour nous de partager », confie Priya R.
D’ailleurs, sur les réseaux sociaux, les entreprises d’impression se concurrencent, proposant les plus beaux design et les meilleurs prix, surtout !
Bref, à quelques jours de la fête de Divali, malgré le brouhaha de la campagne électorale, et malgré la modernité qui peut paraître envahissante, la tradition perdure et ils seront nombreux à fêter ensemble et avec leurs voisins la victoire universelle du bien sur le mal.