Catering des avions – EIH Flight Services : flou total pour une centaine d’employés

  • La compagnie a changé de propriétaire sans discussions préalables au sujet de la situation des membres du personnel

EIH Flight Services, filiale du groupe indien Oberoi, en opération à Maurice depuis 2007, change de main. En mars de cette année, le conseil d’administration a pris la décision de vendre la compagnie au groupe français Newrest, basé à Toulouse, pour la somme de Rs 325 millions.

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Alors que l’accord vient d’être conclu entre les deux parties, les employés, au nombre d’une centaine, sont dans le flou concernant leur avenir. Leur représentant, Atma Shanto, confirme qu’il n’y a eu aucune discussion concernant leurs années de service et le paiement du boni de fin d’année. Le ministère du Travail a été alerté sur la situation.

Engagé dans le service traiteur pour les avions, desservant le Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport, notamment auprès d’ Air Mauritius, au cours de ces dernières années, EIH Flight Services avait fait une entrée fracassante sur le marché mauricien, forçant le groupe Beachcomber, qui assurait ces services à l’époque, à revoir ses activités. Mais après 15 années d’opération, le groupe indien Oberoi a préféré céder la compagnie à des intérêts français. C’est ce que révèlent plusieurs articles de presse, notamment en Inde.

Il faut dire que Newrest Group International n’est pas totalement inconnu à Maurice puisque sa branche sud-africaine assurait déjà le Catering d’Air Mauritius à Johannesburg depuis octobre 2021. Le groupe, incorporé à Toulouse, France, est présent dans 56 pays et compte environ 30 000 employés. Ses chiffres d’affaires pour l’année 2020/21 s’élèvent à 816,9 millions d’euros.

Ce profil ne rassure toutefois pas les employés d’EIH Flight Services à Maurice. Atma Shanto regrette que jusqu’ici il n’y a eu aucune négociation avec le syndicat concernant leur emploi. « Dès que nous avons pris connaissance de cette vente, en mars dernier, nous avons écrit au ministre du Travail pour réclamer son intervention. Il n’y a rien eu. La vente vient d’être conclue et le directeur indien, M. Karthik Sukumar, qui quitte le pays cette semaine. Nous n’avons toujours aucune assurance sur la préservation de l’emploi », ajoute-t-il avec appréhensions.
Une nouvelle lettre a ainsi été envoyée au ministère du Travail la semaine dernière. Mention est faite d’une réunion tenue le 5 octobre dernier, où le directeur a confirmé la vente d’EIH Flight Services à Newrest Group International. « Cependant, rien n’a été mentionné concernant les conditions d’emploi, le temps de service et le boni de fin d’année », indique Atma Shanto.

Ce dernier rappelle également au ministère que la Hotel, Private Club and Catering Workers Union, qu’il représente, est un syndicat reconnu par EIH Flight Services devant l’Employment Relations Tribunal. « Le fait que la compagnie n’ait pas engagé de discussions avec le syndicat concernant cette vente représente une infraction à l’article 67 de la Workers Rights Act, sur l’Employment Following Transfer of Undertaking  », dénonce-t-il.

Le syndicaliste se demande ainsi pourquoi le ministère n’a pas agi, laissant la centaine d’employés, dont des membres du Management, dans le flou total. Il souhaite que les autorités réagissent cette fois, « surtout que nous sommes à deux mois des festivités de fin d’années et que des pères et mères de famille craignent pour leur emploi », dit-il. « Le fait qu’il n’y a eu aucune réponse du ministère depuis tout ce temps ne fait que rendre la situation d’autant plus stressante pour ces travailleurs. »

Le syndicat attire également l’attention sur le départ imminent du directeur indien et se demande qui rendra des comptes si la centaine d’employés se retrouvent sur le pavé à la veille du Nouvel an.

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