Le cardinal Maurice E. Piat a participé au premier plan à la partie initiale de l’ordination pastorale de Mgr Jean-Michaël Durhône. Présentant le nouvel évêque de Port-Louis, il a balisé le chemin parcouru. Ci-dessous, des extraits de son intervention avant de passer le témoin à son successeur à l’évêché :
Partenariat : « Je voudrais dire ma gratitude envers les autorités de l’État, qui ont soutenu l’Église dans des moments difficiles, par exemple pendant le Covid, mais aussi dans des moments de joie, comme lors de la visite du pape François ou à l’occasion de ma nomination comme cardinal.
De son côté, l’Église a toujours voulu servir le peuple mauricien dans son ensemble. C’est ainsi qu’elle a été amenée à nouer avec l’État un partenariat dans l’éducation primaire et secondaire, et plus récemment dans l’éducation technique et celle des enfants porteurs d’un handicap. Dans ce même esprit, nous avons travaillé à l’accueil des tout-petits dans des centres d’éveil, et avons introduit l’alphabétisation fonctionnelle à l’école pour répondre aux besoins des enfants défavorisés.
Au niveau des logements sociaux, nous facilitons l’accès à ces logements pour ceux qui ont très peu de moyens. Nous participons également à l’accueil temporaire des demandeurs d’asile, ainsi qu’à la réhabilitation des toxicomanes et des sans-abri. »
Relations Église/État : « Comme il arrive souvent entre partenaires, nous avons eu quelquefois des tensions, des différences d’approche sur certains sujets, et nous les avons exprimés franchement, mais toujours dans un respect mutuel. Je voudrais rendre grâce ici pour ce partenariat, et souhaiter qu’il se développe sous l’épiscopat de Mgr Jean Michaël Durhône, pour le plus grand bien de la population mauricienne. »
Maurice et les îles : « Avant de me retirer, je voudrais dire aussi combien j’ai été heureux de servir le peuple de Dieu qui est à Maurice, à Rodrigues, où je me rendais régulièrement et avec bonheur, en visite pastorale avant l’avènement de l’autonomie et du vicariat apostolique. À Agaléga aussi, dont je salue les habitants à travers la télévision, faute d’avoir pu aller leur dire au revoir en présentiel. Sans oublier mes frères et sœurs chagossiens. »
Le clergé : « Ma profonde reconnaissance, à vous mes frères prêtres, à vous les religieux(ses), à vous tous mes fidèles collaborateurs, vous qui avez travaillé à l’évêché, dans les services diocésains, les écoles, les paroisses, les mouvements, les institutions.
Je rends grâce à Dieu pour tout ce qu’il nous a été donné de vivre ensemble, pour votre amitié, votre participation active et joyeuse, et votre créativité, toujours en éveil, pour chercher les meilleurs moyens de faire résonner l’évangile en parole et en actes dans la société mauricienne. Cela a été un grand bonheur de marcher avec vous à la suite du Christ au service du peuple mauricien.
Merci d’avoir été patient avec moi. J’ai rencontré parmi vous des trésors de foi vivante et agissante. J’ai croisé des exemples édifiants de générosité, de don de soi, de service gratuit. Vous m’avez porté beaucoup plus que je ne vous ai portés. C’est beau une église qui poursuit son chemin humblement à la suite du Christ, avec patience et persévérance, par beau temps comme par mauvais temps. Ce beau chemin, vous le poursuivrez avec bonheur, j’en suis sûr, sous la houlette de Mgr Jean Michaël Durhône. »
Les fléaux sociaux : « Le cœur de Jésus saigne encore aujourd’hui quand il voit un homme, une femme, un jeune en train de s’égarer dans le brouillard de la drogue et de l’alcool, ou lorsque certains se laissent abrutir par la soif de l’argent, ou intoxiquer par l’attrait du succès mondain.
Son cœur de berger saigne quand il voit ceux qui dépérissent dans la solitude du rejet, de l’exclusion, accablés par l’indifférence environnante. Il veut nous réveiller tous, nous guérir de tout ce qui nous paralyse pour nous entraîner à sa suite sur le chemin de la solidarité fraternelle. »