La Consumers’ Eye Association (CEA) demande qu’une table ronde soit organisée avec les autorités et les partenaires concernés en vue de discuter des possibles solutions « pour soulager les consommateurs » après la nouvelle hausse des prix de l’essence et du diesel. Le secrétaire de l’association, Claude Canabady, estime qu’il existe « beaucoup de solutions, mais on n’entend aucune proposition, si ce n’est qu’on annonce des augmentations ». Avant, dit-il « on mettait tout sur le dos du Covid-19, et maintenant, on met tout sur la guerre en Ukraine », regrette-t-il.
« C’est un vrai désastre et la situation ne fera que se détériorer davantage, avec les devises étrangères et l’inflation qui prennent la courbe ascendante de jour en jour. On ne peut rien espérer de bon à l’horizon », constate Claude Canabady. Pourtant, considère-t-il, les solutions ne manquent pas pour réduire le coût de la vie. Il préconise ainsi d’abord, comme d’autres l’ont suggéré, de « revoir la taxe sur les produits pétroliers ». Il rappelle ainsi que le prix de l’essence ne coûte réellement « qu’environ Rs 25 le litre à son arrivée » à Maurice « C’est avec toutes les taxes que le prix arrive à Rs 60. Il faut donc voir quelles sont les taxes qu’on peut enlever, comme celle mise pour l’achat de vaccins. La majorité de la population est maintenant vaccinée aujourd’hui. »
Le porte-parole de la CEA propose par ailleurs de « voir si on peut réduire la TVA sur les produits de base utilisés par les consommateurs au quotidien ». Pour cela, « le barème des impôts doit être progressif et non un taux de 15% pour tous les contribuables ». Il poursuit : « Ceux qui ont plus de moyens doivent payer plus. On aurait pu ainsi réduire les taxes sur les produits importés et augmenter les impôts de ceux qui ont plus. Ailleurs, il y a la Wealth Tax. Il y a beaucoup de millionnaires et de milliardaires à Maurice. Éventuellement, on peut considérer une Windfall Tax sur des compagnies qui font d’énormes profits à Maurice. »
S’il reconnaît que le pays ne peut être autosuffisant à 100%, au moins peut-on encourager la production locale, dit-il. « Il faut encourager les gens à avoir un petit potager chez eux. » Il rappelle la réalité à laquelle fait face le consommateur aujourd’hui : « Au supermarché, le prix qu’il payait il y a deux ans a doublé. Le panier de provisions qui coûtait Rs 2 000 il y a deux ans coûte aujourd’hui Rs 4 000. Par ailleurs, ce qu’on constate aussi, c’est que certains produits ont gardé le même prix, mais que la quantité a diminué. C’est ce qu’on appelle la Shrinkflation. Les gens ne s’en rendent pas toujours compte. Quand le consommateur achète des produits, il ne regarde pas forcément la quantité, mais le prix. Il se dit que ce produit n’a pas augmenté, mais en réalité… ».
La CEA en appelle au gouvernement pour la convocation d’une table ronde en vue de discuter des solutions à prendre dans l’intérêt des consommateurs. « On reste optimiste à l’effet que les autorités convoqueront une table ronde en vue de soulager les consommateurs. Il faut vraiment considérer ceux au plus bas de l’échelle. »