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CANCER DU COL DE L’UTÉRUS: La vaccination dans les hôpitaux en discussion

Le ministère de la Santé et les experts discutent actuellement de la vaccination contre le cancer du col de l’utérus dans les hôpitaux et dispensaires. C’est ce qu’a indiqué au Mauricien le Dr Gopee, Director of Health Services. « Nous sommes en présence de nouvelles données scientifiques à l’issue de la conférence internationale des registres de cancer qui s’était déroulée à Maurice en octobre. Nous avons plusieurs aspects à examiner… » a-t-il déclaré.
Le vaccin contre le cancer du col de l’utérus est disponible actuellement uniquement dans le secteur privé de la santé. Commercialisé à Maurice depuis 2009, le Cervarix coûte Rs 1 200 la dose. L’immunisation contre le papillomavirus humain (PVH), qui est responsable de ce cancer, nécessite trois doses.
150 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont répertoriés chaque année à Maurice. Ce type de cancer représente annuellement 10 % des cas diagnostiqués chez les Mauriciennes. Il tue 50 femmes par an dans le pays. Il est le deuxième cancer le plus répandu dans le monde et la troisième cause de décès sur la planète.
Dave Dyall, porte-parole du laboratoire GlaxoSmithKline (GSK) importateur du Cervarix, soutient que « la vaccination est préférable au traumatisme subi par une femme atteinte d’un cancer du col de l’utérus et par ses proches ». La première dose du vaccin est administrée à l’adolescence, la deuxième un mois après et la dernière dose six mois après la première vaccination.
110 pays
Le Dr Patrick How, généraliste et président de la Private Medical Practioners Association (PMPA), recommande de se faire vacciner à l’adolescence avant le début de la vie sexuelle. La vaccination est ainsi conseillée avant l’exposition au PVH pour une protection optimale. « Une femme peut se faire vacciner plus tard, mais la protection risque de ne pas être garantie à 100 % », indique le médecin.
De son côté le Dr Premisha Naidoo, Medical and Regulatory Affairs Manager de GSK en Afrique du Sud, affirme que « le vaccin est sûr et efficace ». Il soutient que le vaccin Cervarix est commercialisé dans 110 pays, dont les 27 pays de l’Union européenne. En France, il est remboursé à 65 % par la Sécurité sociale.
Sa mise sur le marché a été également approuvée en Australie, aux États-Unis, au Japon, au Brésil, en Corée du Sud et à Taiwan. GSK et Sanofi Pasteur MSD, fabricant du vaccin Gardasil, ont obtenu les contrats lors des appels d’offres aux fournisseurs du vaccin préventif du col de l’utérus du Swedish National Immunization Programme (NIP) et du NIP de Belgique où le choix du vaccin est déterminé par région, dit le Dr Naidoo.
Pharmacovigilance
Répondant aux appréhensions observées chez les femmes à propos du vaccin, le Medical and Regulatory Affairs Manager précise que le site officiel de l’Afssaps, organisme régulateur français sur la sécurité des médicaments, ne fait mention d’aucune alerte (security alert) contre les vaccins Cervarix et Gardasil. « La surveillance des médicaments après leur autorisation de mise sur le marché est une pratique courante de pharmacovigilance », fait ressortir le Dr Naidoo. Il indique qu’une étude réalisée sur 30 000 femmes âgées de 10 à 72 ans et de différentes ethnies a démontré que Cervarix n’entraîne aucun effet secondaire sérieux à ce jour par rapport à un autre groupe témoin qui n’était pas vacciné.
« De nombreuses études cliniques ont démontré son innocuité. Le vaccin est approuvé par l’Organisation mondiale de la santé », explique le Dr Naidoo. Et d’ajouter : « Une étude de GSK sur les vaccins composés de l’adjuvant AS04, dont le Cervarix, montre qu’il n’y a aucune corrélation entre le AS04 et les désordres auto-immunitaires. » Il précise aussi que le vaccin du col de l’utérus est déconseillé pendant la grossesse.

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