La Confédération des Travailleurs des Secteurs Public et Privé (CTSP) dénonce le recours aux services des travailleurs étrangers pour coller des affiches, installer des banderoles et des oriflammes en marge des prochaines élections générales. Le président de la CTSP, Reeaz Chuttoo, affirme que ce sont des contracteurs du secteur privé en particulier qui s’adonnent à une telle pratique.
« Je tiens à dénoncer cela car ses travailleurs risquent d’être agressés sur le terrain. Aussi, leurs passeports risquent d’être saisis par les autorités, car une telle pratique est illégale. D’après mes informations, Rs 5 sont accordées à un travailleur étranger pour coller une affiche. Je conseille donc aux travailleurs étrangers de mettre un terme à cette pratique », met-il en garde.
Reeaz Chuttoo devait aussi déclarer qu’il peut comprendre pourquoi certains contracteurs ont recours à des travailleurs étrangers pour coller les affiches. La raison, dit-il, est simple : des Mauriciens refusent maintenant d’apposer des affiches par crainte de démêlées avec les autorités.
Des internautes ayant eu vent que des travailleurs étrangers sont sollicités ont commencé à faire circuler des vidéos sur des réseaux. Certains de leurs commentaires rappellent les controverses qui ont suscité la participation des travailleurs étrangers pour le décompte des voix et leur présence dans les meetings politiques en vue de grossir la foule. Des travailleurs ont été filmés et certains parlent même de Bangladeshis du MSM.
Le syndicaliste Fayzal Ally Beegun, qui défend la cause des travailleurs étrangers, demande aux politiciens de ne pas utiliser des travailleurs étrangers pour grossir les foules ou pour des tâches politiques ingrates sur le terrain, car cela peut mettre en péril leur sécurité. Se référant à une vidéo sur les réseaux sociaux faisant état d’étrangers plaçant des oriflammes en face de la résidence d’un ex-ministre dans la circonscription No 10 (Montagne-Blanche/Grande-Rivière-Sud-Est), il a déclaré qu’il y a une limite à tout.
« Nous savons tous qu’il y a une tension dans le pays durant la campagne électorale. Comment peut-on mettre en danger la sécurité des Bangladeshis qui font ce travail de façon innocente pour gagner quelques sous ? » s’est insurgé le syndicaliste.
« C’est le comble », a pour sa part, fait ressortir Fayzal Ally Beegun. Il devait ajouter que les contracteurs vont jusqu’à payer Rs 500 à Rs 1 500 par jour aux travailleurs étrangers pour placer des affiches, installer des banderoles et des oriflammes dans certains cas. « Ces contracteurs ne se rendent pas compte qu’il y a des adversaires politiques sur le terrain en cette période électorale », a-t-il conclu.