L’Association des Hôteliers et Restaurateurs de l’Ile Maurice (AHRIM) a fait part de ses préoccupations au ministre des Finances, Renganaden Padayachy, notamment concernant la reprise de l’accès aérien, un élément crucial pour atteindre l’objectif de 1 million de touristes pour l’année en cours. C’était, mercredi après-midi dans le cadre des consultations budgétaires.
À l’issue de la réunion, Désiré Elliah, président de l’AHRIM a déclaré que « nos propositions au ministre dans le cadre du budget sont en voie de finalisation. Nous avons eu l’occasion de faire part de notre principale préoccupation. Elle porte bien entendu sur la reprise du secteur ralentie en raison de l’environnement économique mondial incertain et des conditions qui demandent encore à être réunies. Il reste un gros travail à accomplir sur le plan de la connectivité aérienne. »
L’AHRIM plaide aussi pour des efforts soutenus concernant l’image de la destination et son positionnement face à une concurrence féroce à l’international. Il fait comprendre qu’il faut consacrer davantage de fonds à la visibilité de la destination Maurice . « Nous nous attendons que le pays investisse de manière conséquente dans la visibilité de la destination et dans le rétablissement de nos réseaux de partenaires commerciaux. La relance est certes entamée mais il y a encore des conditions qui doivent être créées pour pouvoir atteindre notre objectif d’accueillir un million de touristes en 2022 », fait-il comprendre.
Pour l’heure, les opérateurs affirment être toujours dans une posture délicate, devant composer avec des revenus réduits et une situation financière lourdement impactée par un endettement croissant et dix-huit mois presque sans activité. « Nous demandons aux autorités de continuer à faire preuve de flexibilité et de soulager les opérateurs des contraintes d’échéances de taxes et de loyers, entre autres, jusqu’à un réel retour à la normale », poursuit Désiré Elliah.
Outre l’AHRIM, diverses autres associations du secteur touristique ont pu faire entendre leurs voix lors des consultations avec le ministre Padayachy, dont l’Association des Hôtels de Charme, la Tourism Promotion Association, la Federation of Pleasure Craft Operators, l’Association of Inbound Operators, l’Association of Tourism Professionals et l’Association of Tourist Operators.
Daniel Saramandif, président de l’Association of Tourism Professionals (ATP), a fait état de la nécessité de la mise sur pied d’un Tourism Council. « Comme le ministre du Tourisme nous reçoit deux fois par an, ce Tourism Council permettra de regrouper tous les opérateurs du secteur, incluant le ministère des Finances et celui du Tourisme. Nous souhaitons qu’il se réunisse deux fois par mois, afin de voir quels moyens mettre en œuvre pour assurer la mise en application du Master Plan et des stratégies annoncées pour le secteur. »
L’ATP, a fait d’autres propositions au ministre des Finances, surtout dans un contexte ou de nombreux jeunes quittent le secteur touristique pour aller travailler à l’étranger. « Les salaires sont trop faibles dans le secteur. Nous avons demandé un minimum de Rs 15 000 à Rs 25 000 comme salaire de base dans le secteur touristique, et une aide du gouvernement à ce niveau. Car il est important d’encourager les jeunes à rester dans le secteur touristique. S’ils touchent Rs 10 000 ou Rs 11 000 comme salaire de base, ce n’est pas suffisant, c’est pour cela qu’ils préfèrent aller travailler sur des bateaux ou à l’étranger »,ajoute-t-il.
Il a aussi évoqué la flotte de 10 000 à 12 000 véhicules qui sont utilisés dans le secteur, par les tours operateurs et compagnies de location de voitures notamment. « Nous demandons des facilités au gouvernement, pour au moins un an, afin de nous permettre de faire l’acquisition de voitures électriques, surtout avec les prix du carburant qui grimpent. Cela nous permettra de renouveler notre flotte et de devenir vraiment une sustainable island », indique-t-il.