Après avoir partagé avec la presse et mis en ligne le témoignage audio d’une ancienne employée incriminant la ferme où elle travaillait, dénonçant les méthodes sauvages de capture et les infractions sévères à l’Animal Welfare Act, Linley Moothien a présenté, jeudi, un schéma élaboré illustrant le fonctionnement d’un système parfaitement organisé, reliant différents acteurs entre eux, protégé par les organismes régulateurs et garants de l’application de la loi. Il a déploré le silence du gouvernement, les conflits d’intérêts et l’opacité entourant ce business.
Linley Moothien, en compagnie des autres activistes de la cause animale, dont Reda Chamroo et Mansa Daby, a commenté le témoignage qu’il a recueilli d’une ex-employée d’une ferme d’élevage. Sur la vidéo, une voix féminine donne des indications sur des méthodes de capture : trous artisanaux, utilisation de filets où s’entremêlent singes terrorisés et paniqués, utilisation de singes blessés ou morts et servis comme appâts pour attirer le reste de la troupe, utilisation de pinces et de bâtons. En somme, les différentes étapes initiales de la capture à la mise en cage, des infractions à la loi sur le bien-être animal.
Le témoin a confirmé également que l’exportation des primates prélevés directement de la nature existe bel et bien, et cela de façon intensive. Le président de l’ONG Quatre Tilapat annonce qu’une série de vidéos suivra prochainement et sera par la suite compilée sur clef USB pour être remise au Premier ministre, au leader de l’opposition et aux différentes autorités du pays.
« Très bientôt, nous allons déposer une plainte à la police concernant cette compagnie en fournissant toutes les preuves indiscutables : nom, date, lieu, etc. Nous demanderons à toutes les Law Enforcement aAgencies”, à la DVS, à la police, à la Mauritius Society for Animal Welfare d’initier une enquête afin de fermer cette compagnie », a déclaré ce dernier.
Tout en déplorant ce système et ce commerce qui « abuseraient massivement de nos ressources naturelles », Linley Moothien a présenté à la presse un schéma élaboré, illustrant le fonctionnement d’un système bien organisé avec une protection mise en place. Appelé l’ADN du Goliath, le schéma énumère les différentes compagnies et comment elles sont associées les unes avec les autres ainsi que leur lien avec des proches de certains partis politiques. « Cela démontre comment la politique actuelle ne pourra jamais changer les choses, elle ne pourra rien faire pour les singes », regrette-t-il.
Faisant une analyse des propositions du parti Travailliste sur le Monkey Business” le 1er mai, il a déclaré : « parmi ses réformes, le leader du PTr a affirmé qu’il mettra fin au braconnage. Mais ce n’est pas ce qu’il faut. Nous demandons la fermeture de ces fermes qui ont d’ailleurs les moyens de redéployer leurs employés . »
L’activiste a lancé un appel pour que tous les grands groupes politiques jurent des affidavits avant les élections, notamment sur ce que sera leur position par rapport au business des singes une fois au pouvoir.