Barkly et Richelieu : Les détenus initiés aux techniques de greffe de jacquiers et de fruits à pain

Les détenus de la prison ouverte de Richelieu et celle de Barkly s’initient aux nouvelles techniques de greffes de jacquiers et de fruits à pain, après une formation dispensée par des experts du Food and Agricultural Research and Extension Institute.

- Publicité -

« Nous allons concentrer tous nos efforts pour rendre nos établissements pénitentiaires autosuffisants et pour que nous n’ayons pas à investir gros pour satisfaire les besoins de 2 500 détenus dans nos centres pénitentiaires. Et en même temps, baisser le coût des dépenses liées à l’achat de légumes », a expliqué Josian Babet, responsable de la communication des prisons.

Le fruit à pain, particulièrement très apprécié à Maurice, est un fruit exotique dont l’arbre pousse partout aisément dans le jardin. Le jacquier, riche en sucres et fibres, peut s’allier avec d’autres aliments riches en protéines végétales et peut être dégusté cru comme d’autres fruits. « Nous avons déjà une bonne quantité de ces deux fruits, qui peuvent dans un avenir très proche contribuer à assurer la production », dira Josian Babet.

Le rôle des formateurs à la prison ne se limite pas à la production de légumes pour la consommation dans les centres pénitentiaires mais ils aident aussi les détenus à acquérir des techniques en agriculture et en élevage pour améliorer leurs conditions de vie et faciliter leur réinsertion sociale.

C’est la raison principale pour laquelle, a confié le responsable de la communication des prisons, l’accent est mis sur la formation qui reste un vecteur essentiel pour préparer la sortie des détenus qui ont fait preuve de bonne conduite ou qui sont en phase de retrouver la liberté. « Il est important pour nous de montrer aux détenus qu’ils peuvent faire quelque chose d’utile pour la société et pour eux-mêmes. L’objectif est, bien sûr, d’acquérir les techniques mais surtout de réadapter, de reprendre le rythme, se lever à l’heure, écouter et respecter les consignes », fait-il comprendre. Car les prisons ne devraient pas être considérées comme une forme de punition, mais plutôt par leur capacité à réhabiliter à travers le développement social.

Ainsi, la New Wing de la prison de Beau-Bassin a créé un espace agricole qui a été inauguré la semaine dernière par Jaganaden Rungadoo, l’adjoint au commissaire, en présence d’autres hauts gradés. L’objectif est d’initier les détenus à l’agriculture, plus particulièrement à la culture bio avec de nouvelles techniques.

Josian Babet rappelle que les prisons sont autosuffisantes à pratiquement 100% en ce qui concerne la production d’œufs. Et chaque prison de l’île est dotée d’un potager où sont cultivés divers légumes. « Bien entendu, chaque prison a ses caractéristiques propres et n’offre pas les mêmes opportunités aux détenus. » Par exemple, la prison ouverte de Richelieu où sont détenus ceux ayant eu une bonne conduite et arrivés pratiquement au bout de leurs peines.

Les femmes détenues ne sont pas négligées dans le programme de réinsertion. « Nous n’avons pas cessé de mettre en place, avec le soutien de l’association Kinouete, des projets pour les prisonniers et élaboré un plan d’action pour leur fournir des services complets afin de faciliter leur réintégration sociale. »

Après 20 ans d’existence, l’association Kinouete a proposé un plan déterminant des cadres pour accompagner les personnes dans leur réintégration sociale, a expliqué un membre de l’association, qui croit qu’avec un bon encadrement, toute personne peut avoir une vie normale après son incarcération. Les principales réalisations de Kinouete sont la mise en place du groupe d’écoute et de la parole à la prison des femmes, la formation professionnelle en coiffure, esthétique et artisanat.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -