- Flagrante absence de compétences pour faire face aux défis se profilant à l’horizon
Après que le Chief Executive Officer Charles Cartier a été traité de « néophyte de l’aérien » par la presse spécialisée des voyages en France, sans que les communicants de haut vol d’Air Mauritius, proches de l’Honorable Taper Latab et généralement si prompts à se présenter devant les caméras de la MBC, ne s’en émeuvent, le nouveau Chief Commercial Officer remplaçant Laurent Recoura fait, lui aussi, l’objet d’inquiétudes au Paille en Queue Court. Certains s’interrogent au sujet de ses réelles compétences pour occuper ce poste hautement stratégique d’une compagnie aérienne.
Des employés estiment que le nouveau CCO n’aurait aucune expérience des marchés internationaux. Ce qui le mettrait en posture délicate face aux gros tour-opérateurs étrangers avec lesquels Air Mauritius a l’habitude de négocier. Le business de l’aviation est ultra compétitif, nécessite des compétences pointues et une expertise spécifique, font comprendre certains cadres de la compagnie, ajoutant que « être un nominé politique ne fait surtout pas partie des compétences requises pour mener Air Mauritius vers la croissance. »
Pire, à l’heure où la puissante compagnie aérienne indienne IndiGo s’apprête à desservir Maurice, avec des vols quotidiens au départ de Bombay, on peut se demander si Air Mauritius sera capable de réagir et surtout conserver ses parts de marché… C’est la question qui taraude les spécialistes de l’aviation et du tourisme à Maurice ces jours-ci. « IndiGo est dirigée par un grand professionnel hollandais, en l’occurrence Pieter Elbers, mais au niveau de MK l’équipe est loin de faire le poids ! Puisqu’on a décidé de suspendre le CCO, Laurent Recoura, se privant ainsi de 30 ans d’expérience des marchés étrangers, pour le remplacer par quelqu’un dont la seule expérience dans l’aviation est d’avoir géré le centre d’appels Airmate, sous-traitant d’Air Mauritius » , fait-on comprendre en parlant des réservations de sièges pour le nouveau CEO et sa famille pour leurs vacances en Afrique du Sud et d’être proche d’un Top chef de Lakwizinn bruyant au Parlement et adepte de la langue de Molière.
Voilà donc un manager, qui serait sans expertise pointue de l’aérien et de la complexité des marchés étrangers, au service d’un CEO lui-même « néophyte de l’aérien », comme qualifié par la très réputée publication française TourMag. « Cette équipe va mener la compagnie droit dans le mur », disent des employés. L’inquiétude grandit au fur et à mesure que les défis se présentent à Air Mauritius. Après l’arrivée du géant IndiGo sur la ligne Bombay-Maurice, à partir de septembre, faisant de lui le troisième transporteur international à exploiter cette destination, après Emirates, Saudi Airlines et Turkish Airlines, d’autres défis complexes sont au menu d’Air Mauritius dans les prochains mois.
Le très lucratif trafic passager et cargo provenant de Madagascar et transitant par Maurice à destination de l’Europe sera très bientôt « entre les mains d’Emirates Airlines » qui lance un vol Dubai-Madagascar, à partir du 3 septembre. « Comment une équipe commerciale dirigée par l’inexpérimenté CCO – fraîchement promu pour services rendus au CEO – pourra contrer l’offensive d’Emirates ? » se demandent des professionnels.
À ce rythme, et si Air Mauritius continue d’être dirigée par une petite clique qui a d’autres priorités que la croissance de la compagnie ou la bonne gouvernance en matière de nominations, « on se demande si l’argent des contribuables ne devra pas à nouveau prendre le chemin des caisses percées d’Air Mauritius ! »