Avec la reprise de la desserte aérienne : Un plan de relance du tourisme en partenariat avec le GM régional

L'ATR prévoit d'accueillir 55 000 touristes cette année, dont 5 000 en ce seul mois d'avril alors que le commissaire au Tourisme parle de 6 400.

L’Association du Tourisme réunie (ATR), passant   en revue les réalisations, les lacunes et les perspectives pour les années à venir dans le secteur du tourisme, mise sur un plan de relance. Aurèle André, président de l’association, rappelle que les activités du tourisme à Rodrigues se sont retrouvées au point mort depuis 2021 du fait de la pandémie de Covid-19. « Il est temps maintenant de s’atteler à la relance de cette industrie, en partenariat avec les nouvelles autorités régionales », fait-il comprendre.

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Aurèle André note que la fermeture de l’aéroport régional de Plaine-Corail du 6 mars 2021 au 4 mars 2022 est un événement sans précédent dans les annales de l’industrie touristique rodriguaise. « Li osi san presedan depi kinn koumans laviasion dan Rodrig. Premie fwa ki nou gayn enn si long period dizolman an se kil sazi de bann vol komersio. Ce qui fait que l’industrie touristique fait face à plusieurs défis », explique-t-il.

Il cite à cet effet les deux ans de pandémie, mais aussi la guerre en Europe. Et, tout récemment, un changement au niveau du gouvernement régional, ce qui, selon lui, doit être considéré comme une opportunité. « À partir du 1er avril, il y a trois vols par jours. Ce qui semble indiquer que l’industrie touristique bouge dans la bonne direction. La pandémie nous a permis de revoir les fondements de l’industrie touristique, car nous ne pouvons plus faire les choses comme avant. Avec les Assises du tourisme, tenues en juillet 2020, nous avions déjà commencé a y réfléchir sérieusement », indique-t-il.

En outre, la décision du nouveau gouvernement de migrer vers un tourisme durable et soutenu est de bon augure, estime-t-il. « Ces trois aspects doivent être des opportunités, et non des contraintes. Si l’industrie touristique rodriguaise a pu tenir pendant deux ans, même s’il a fallu faire des concessions, nous sommes confiants que s’il ne se présente pas d’autres aléas, nous sortirons de cette situation encore plus forts », reprend avec force le président de l’ATR.

Les derniers chiffres, qui remontent à 2019, démontrent qu’en avril 2019, Rodrigues avait accueilli 7 164 visiteurs étrangers. Pour avril 2022, l’ATR s’attend à accueillir quelque 5 000 visiteurs. « Avec cette tendance, nous pensons terminer cette année avec 55 000 touristes à Rodrigues. Ce qui représente une belle avancée, car nous recommençons de zéro. En 2019, il y a eu 77 780 visiteurs. Et en 2023, nous nous attendons a une situation semblable, sinon mieux », prévoit Aurèle André.

Ce dernier souligne qu’avec la pandémie, il y a une nouvelle manière de faire les choses. Il s’explique : « dans notre marketing sera intégrée la question de la sécurité, de la santé et de l’hygiène. Car aujourd’hui, les visiteurs sont beaucoup plus sensibles à ces aspecte de la vie. Dans le concept du tourisme durable prôné par l’Assemblée régionale de Rodrigues, nous mettrons l’accent sur le tourisme utile, le tourisme responsable. Nous adhérons totalement avec le concept “one visitor, one tree”, où chaque visiteur devra mettre en terre une plante, avec pour objectif de créer une forêt », dira encore Aurèle André.

Il souligne également qu’avec une cinquantaine de membres, l’ATR représente presque 85% du poids de l’industrie touristique rodriguaise. Aussi lance-t-il un appel pour une unification des opérateurs touristiques « afin de pouvoir prendre le train en marche et avancer vers un meilleur avenir ».

Parlant de visibilité, Aurèle André soutient que pendant deux ans, Rodrigues a disparu de la carte mondiale en tant que destination, car il n’y a pas eu de promotion. De ce fait, il estime urgent de réfléchir sur ce que Rodrigues compte présenter au marché régional et international. « Le commissaire de tutelle a annoncé des campagnes promotionnelles sur Maurice et La Réunion bientôt, deux marchés qui représentent 70% de notre tourisme. Et nous avons discuté avec les autorités régionales sur les possibilités que Rodrigues redevienne une Duty Free Island, comme c’était le cas dans le passé. Ce qui avait grandement bénéficié au secteur. L’ATR va donc grandement soutenir les négociations dans ce sens. Il est important de rester soudés », estime-t-il.

Pour lui, il faut cibler les marchés niches à travers des propositions pointues, telles que La société des écrivains ou La société des artistes, où les artistes peuvent venir enregistrer à Rodrigues avec des techniciens rodriguais, dit-il en guise d’exemple. Aurèle André regrette ainsi qu’à ce jour, Rodrigues n’ait pas de réelle identité en matière de Branding. « Rodrigues est connue pour être une île paradisiaque et antistress, une île authentique. Mais aujourd’hui, il faut un slogan qui accroche, un Brand frappant l’imagination et l’imaginaire. L’ATR doit profiter d’un maximum d’opportunités offertes par les autorités pour donner aux visiteurs un accueil fantastique », s’appesantit-il.

Le président de l’association a remercié l’Assemblée régionale d’avoir été à l’écoute depuis la pandémie en accordant son soutien aux opérateurs. Dans le même sens, il félicite la nouvelle équipe dirigeante, tout en souhaitant que le dialogue prime entre les opérateurs touristiques et les autorités, et que le dialogue soit traduit en projets concrets, allant dans le sens du tourisme durable, tout en encourageant les jeunes à intégrer ce secteur.   

À une question de la presse sur l’éventualité de promouvoir Rodrigues comme destination à part entière, Aurèle André soutient que cette décision doit être discutée entre les autorités centrales et régionales. « L’ATR n’a pas la latitude nécessaire pour discuter de cela. Nou bizin krwar dan nou mem. Il ne faut pas que Rodrigues devienne la fin d’une tournée. Sur les trois îles des Mascareignes, l’ATR a proposé que Rodrigues fasse partie d’un circuit circulaire en intégrant les trois îles. Il faut désenclaver Rodrigues. Nous allons en discuter avec les autorités régionales », prévoit Aurèle André.

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