La famille d’Annick Dohoroo, à Canot, remue ciel et terre pour réunir les Rs 800 000 nécessaires afin d’envoyer cette mère de trois enfants qui souffre de troubles neurologiques fonctionnels en Inde pour une opération vitale. « En 2024, les spécialistes indiens m’avaient donné quelques mois avant que mon état ne dégénère. Ce qu’ils m’ont dit commence à s’avérer », se désole la jeune femme. Face à l’urgence de la situation et au coût élevé de l’intervention, sa famille, de condition modeste, multiplie les appels à l’aide pour lui offrir une chance de recouvrer une meilleure qualité de vie. Elle a pu réunir Rs 400 000. Âgée de 38 ans, Annick Dohoroo est alitée depuis août 2024, après plusieurs séjours à l’hôpital et de nombreux traitements entre les hôpitaux A.G. Jeetoo et Candos.
Paralysée, elle est atteinte d’une protrusion discale affectant plusieurs vertèbres cervicales. Après sa dernière hospitalisation, les médecins ont confirmé qu’elle souffrait également de troubles neurologiques fonctionnels. En plus de ces complications, Annick Dohoroo est diabétique, a de l’hypertension et elle est atteinte d’une dyslipidémie, ce qui aggrave encore son état de santé. Elle présente également des épisodes de convulsions. Aujourd’hui, seule une partie de son visage et certaines zones de son torse réagissent encore. Totalement privée de la mobilité de ses membres, elle ne ressent plus rien dans ses muscles ni dans ses pieds. Depuis, elle vit un véritable calvaire.
Selon Annick Dohoroo, les différents médecins qui l’ont examinée à l’hôpital se seraient, à un moment donné, renvoyé la balle quant à la nécessité d’une intervention chirurgicale. « Le médecin qui me suit pour ma colonne vertébrale m’a dit que mon état ne nécessitait pas d’opération », explique-t-elle. En février dernier, à son retour chez elle après une nouvelle hospitalisation, on lui a confirmé qu’aucune intervention chirurgicale ne serait envisagée. « J’ai envoyé mon dossier à trois hôpitaux en Inde à la fin de l’année dernière. Contrairement aux médecins de Maurice, les spécialistes indiens estiment qu’une opération est possible, à la fois au niveau des disques cervicaux et de la région lombaire de ma colonne vertébrale. Ils m’ont toutefois précisé que cette intervention comporte un certain risque. »
Un diagnostic inquiétant
D’après les spécialistes indiens des hôpitaux Krishna Institute of Medical Science, Zydus, Marengo Asia et du chirurgien reconnu S. K Rajan, Annick Dohoroo souffre de plusieurs affections graves. Notamment une maladie discale cervicale multivertébrale avec compression nerveuse : une dégénérescence ou des dommages aux disques intervertébraux à plusieurs niveaux de la colonne cervicale (région du cou), entraînant une compression des nerfs. Et une maladie discale et facettaire cervicale et lombaire multiple : des problèmes touchant à la fois les disques intervertébraux et les articulations facettaires dans les régions cervicale et lombaire. Selon les rapports que les Indiens ont envoyé à la famille Dohoroo, la jeune femme est opérable. Devant l’espoir que leur offre l’Inde, les Dohoroo sont dépités. Ils disent ne pas comprendre pourquoi les médecins à Maurice insistent sur le fait qu’Annnick Dohoroo ne nécessite pas d’intervention chirurgicale.
Depuis août 2024, la vie de cette mère de famille de Canot a basculé.
Des engourdissements, des vertiges et une perte de connaissance se sont révélés être les signes annonciateurs de complications qui allaient la paralyser. Alors qu’elle tenait une boutique dans la cour familiale et s’occupait de son benjamin âgé de huit ans, Annick Dohoroo se retrouve désormais incapable de bouger ses membres inférieurs ou même de s’asseoir. C’est sa fille cadette, âgée de 17 ans, qui s’occupe d’elle. L’adolescente a interrompu sa scolarité pour rester au chevet de sa mère.
« Elle s’est occupée de moi quand j’étais bébé. Aujourd’hui, les rôles se sont inversés : je lui donne à manger, je lui fais prendre son bain… Ma mère, celle qui marchait et s’asseyait à table pour nos repas, me manque, tout comme nos discussions et disputes », confie-t-elle en sanglots.
Par ailleurs, Annick Dohoroo a de plus en plus de mal à manger, ce qui inquiète d’autant plus sa fille. La famille Dohoroo ne dispose pas de moyens financiers nécessaires pour assurer la prise en charge de la malade en Inde. Seuls son époux, chauffeur, et son fils aîné travaillent. À 73 ans, la belle-mère d’Annick Dohoroo prend son courage à deux mains et va frapper aux portes des commerçants pour solliciter de l’aide en faveur de la jeune mère.