L’Association Les Amis d’Agalega traverse actuellement des difficultés financières significatives affectant le fonctionnement de son centre d’accueil, situé à Roche-Bois. Ce centre est dédié aux Agaléens dans le besoin, qui n’ont pas de logement pendant leur séjour à Maurice pour diverses raisons, telles que des démarches administratives ou des traitements médicaux dans le service public. Actuellement, huit personnes (quatre adultes et quatre enfants) y sont hébergées en attendant leur retour dans l’archipel.
Un malheureux concours de circonstances a empêché cette organisation, qui œuvre pour le bien-être des Agaléens, de soumettre à temps son dossier de financement à la National Social Inclusion Foundation (NSIF). Ce retard involontaire a des répercussions sur le budget de fonctionnement de la maison d’accueil. Ainsi, Laval Soopramanien, président de l’Association, lance un appel aux Mauriciens, y compris ceux établis à l’étranger, pour obtenir une aide temporaire en attendant les subventions de la NSIF, dont le versement sera retardé en raison de la campagne électorale.
« Cela fait plusieurs années que nous bénéficions de l’aide financière du NSIF, et nous avons toujours soumis nos propositions de financement dans les délais fixés. Malheureusement, pour des raisons indépendantes de notre volonté, nous n’avons pas pu envoyer notre dernier dossier à temps », explique Laval Soopramanien. L’association devra faire preuve de patience, car sa demande de financement ne sera examinée qu’après les prochaines élections générales.
Les habitants de l’archipel se déplacent vers Maurice pour divers besoins : accouchements, traitements médicaux, démarches administratives, achats essentiels, visites familiales, etc. Souvent, leur séjour est prolongé, car leur retour dépend de la disponibilité de la desserte maritime et du calendrier des voyages du MV Trochetia ; le navire ne mettant le cap sur Agaléga qu’à des dates précises. Malheureusement, certains se retrouvent sans solution de logement et se tournent alors vers Les Amis d’Agalega pour obtenir de l’aide.
« Certains Agaléens peuvent loger chez des proches ou des amis, mais d’autres doivent se débrouiller pour trouver des possibilités d’ hébergement. Nous ne pouvions rester indifférents face à la détresse de ceux qui n’avaient nulle part où aller. Après discussions avec nos membres et nos collaborateurs habituels, nous avons donc décidé d’aller de l’avant avec un projet de centre d’accueil » explique Laval Soopramanien. « Ce n’est pas le grand luxe mais nous leur proposons un lieu décent. Nous accueillons pratiquement des personnes tout au long de l’année, pour des séjours temporaires, et nous les hébergeons gratuitement », ajoute le président de l’association. Ce centre peut accueillir un maximum de 10 à 12 personnes.
Ces résidents temporaires s’organisent pour la nourriture, et l’Association apporte un soutien à ceux qui font face à des difficultés financières. Cependant, le fonctionnement de la maison d’accueil entraîne des coûts importants, comprenant : le loyer, les factures d’électricité et d’eau, l’accès à Internet, la nourriture, l’entretien du bâtiment, le matériel administratif, les frais de transport, le personnel de soutien, l’organisation d’activités, ainsi que l’aide aux Agaléens résidant à Maurice et en situation de vulnérabilité.
Laval Soopramanien souligne que l’apport financier de la NSIF est crucial pour le fonctionnement du centre d’accueil. En attendant cette assistance de l’État, les responsables de l’Association Les Amis d’Agalega comptent sur la solidarité des Mauriciens pour les aider à boucler ces derniers mois de l’année sereinement. « Nous sommes dans une situation difficile, que j’espère temporaire. Nous lançons un appel aux Mauriciens d’ici et d’ailleurs, ainsi qu’aux entreprises ayant un volet social dans leurs objectifs, pour nous apporter leur soutien », implore le président de cette organisation.