Association des Boulangers de Maurice : « Pas de pain maison ni de baguette… à partir du 30 »

Le risque d’un dur réveil de la population se profile. L’Association des Boulangers de Maurice (ABM) a décidé de ne plus confectionner le pain-maison, le pain rond et la baguette, soit les pains dont les prix sont contrôlés. Cette décision devra entrer en vigueur à compter du 30 juin. Raison évoquée : la situation financière des boulangers qui est dans le rouge.

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Cette nouvelle constitue aussi un coup dur pour le gouvernement, qui ne pourrait plus faire la sourde oreille et qui se retrouve de nouveau avec du pain sur la planche. Interrogé, hier, le président de l’AMB, Nasser Moraby, a confirmé que les 150 membres de l’association ont décidé de ne plus vendre les pains dont les prix sont contrôlés.
«  Nous avons informé le Premier ministre, Pravind Jugnauth, par le biais d’une lettre de notre intention de ne plus vendre les pains dont les prix son contrôlés par le ministère des Prix. Malgré une insistance permanente de notre part en vue d’une rencontre avec le ministre du Commerce, Soodesh Callichurn, pour expliquer cette situation rien n’a été fait », a fait ressortir le président de l’APB.

La mesure prise dans le dernier budget vise à offrir une subvention de Rs 591,25 sur un sachet de 25 kg de farine. Ce qui fait que les boulangers continueront à payer Rs 108,75 au lieu de Rs 700 pour le sac de 25 kg de farine. Cette mesure coûte à l’État Rs 1,4 milliard.

Pour le président de l’AMB, cette mesure ne change en rien leur demande pour une hausse du prix du pain-maison à Rs 4,10.

« La fabrication d’un pain maison coûte Rs 4,10 et cette dernière mesure gouvernementale ne fait que réduire le coût du pain de 15 sous seulement. C’est pourquoi nous réitérons notre demande pour une hausse du prix de Rs 1.50. La dernière augmentation du prix du pain remonte à 2012. Deza nou pe roul lor zant. Zant la mem pre pou disparet », affirme-t-il.

À ce jour, explique-t-il, une dizaine de boulangers ont déjà mis la clef sous le paillasson. Au vu de la décision prise par l’ABM, certains auront à se rabattre sur la fabrication de pains spéciaux et de la pâtisserie pour continuer à opérer. D’autres n’auront d’autre choix que de fermer boutique car les coûts du carburant et du transport sont devenus conséquents pour les opérateurs; et des boulangers sont déjà endettés auprès des institutions bancaires.

L’annonce de ne plus vendre les pains maison et rond ainsi que la baguette à compter du 30 juin prochain risque d’impacter les étudiants, les salariés et les personnes qui les consomment à domicile. Ces derniers auront alors à se rabattre sur les grandes surfaces qui en fabriquent. Là encore, la situation n’est pas gagnée compte tenu des heures d’ouverture des grandes surfaces contrairement aux boutiques du coin, qui ouvrent leurs portes avant six heures du matin dans les différents quartiers pour permettre la vente du pain pour le petit-déjeuner, voire le reste de la journée.

Selon des membres de l’APM, dans l’éventualité que des boulangers cessent de fabriquer le pain maison, la baguette et le pain rond comme annoncé, certains propriétaires de grandes surfaces feraient une demande au gouvernement pour acquérir cette farine qui bénéficie de la subvention accordée aux boulangers.

Affaire à suivre…

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