Maintes fois étrillé, le système d’éducation a certes de grandes carences, comme l’indiscipline, la pénurie d’enseignants, ou encore un système vouant les académiquement plus faibles à l’échec… Les Assises de l’éducation, en avril prochain, sont en ce sens très attendues. « Il ne faut pas se leurrer : l’enseignant d’aujourd’hui, tant au primaire qu’au secondaire, se sent désarmé et impuissant devant la complexité des cas qu’il est appelé à gérer sur les plans social, émotionnel et psychologique. »
Déjà un premier défi que met en avant Pascal Nadal, directeur adjoint et coordonnateur de la formation au SeDEC. Il juge primordiale la revalorisation du métier d’enseignant « pour que l’attrait principal ne soit pas les vacances ». Le pédagogue estime en outre que ces Assises ne doivent pas se cantonner à un rassemblement ponctuel mais « que les praticiens du monde éducatif puissent échanger entre eux en permanence de façon circulaire ». Son souhait le plus cher : « un système éducatif qui réponde premièrement aux besoins de notre pays et qu’on cesse de se targuer de bien figurer dans toutes sortes de classements comparatifs internationaux. »
Alors que c’est le Curriculum qui devrait agir comme moteur pour orienter et faire progresser l’ensemble du système, Faizal Jeeroburkhan, ancien formateur au MIE, constate avec regret que ce sont davantage les examens « qui agissent comme force motrice, d’où l’inefficacité du système avec le business des leçons particulières en prime ». Il estime impérative la mise sur pied d’un National Curriculum Development and Research Centre, « généreusement équipé en ressources appropriées pour remanier les programmes scolaires au niveau du préprimaire, primaire et secondaire ». Il met l’accent sur la formation des enseignants, martelant que l’instituteur n’est plus le dispensateur passif du savoir. « Les enseignants ont besoin d’une formation initiale solide (3-5 années) suivie d’une formation continue régulière. » Son vœu : la consolidation et la modernisation de la formation pour les enseignants.
Pour Kisto Yugeshwur, président de la Government Secondary School Teachers’ Union (GSSTU), il est impérieux de repenser le mode d’évaluation. Il considère le système « trop axé sur les examens, créant une pression excessive tant sur les élèves que sur les enseignants ». Il revient sur l’importance d’une attention particulière à la santé mentale des enseignants et des élèves. Tout aussi importantes, dit-il, sont la reconnaissance et la valorisation de la diversité des talents. « Chaque élève est unique, avec ses forces et ses défis. Notre système doit être plus flexible. Il faut un système éducatif qui ne sacrifie pas le bien-être à l’autel de la performance académique. Les deux sont intimement liés et doivent être développés en parallèle. » Le plus beau cadeau aux enfants, conclut-il, serait de leur permettre « non seulement de réussir, mais aussi d’être heureux ».
PASCAL NADAL (directeur adjoint SeDEC) :
« Pour un système qui réponde d’abord aux besoins du pays »
« Un modèle éducatif à visage humain. » C’était la thématique de la première séance de travail avec les partenaires du secteur en amont des Assises de l’éducation, en avril prochain. Dans les grandes lignes, un modèle éducatif à visage humain devrait comprendre quoi à votre avis ?
C’est un modèle qui prend acte de l’écosystème dans lequel l’apprenant est appelé à évoluer en société, avec les attraits, les exigences et les imperfections de cette société. Certes, l’éducation ne devrait pas viser à imiter, mais à transformer. Toutefois, je ne retiens pas que la dimension rousseauiste du terme « humain ». Un modèle éducatif qui ne prépare pas l’apprenant à la rigueur de la société humaine n’est en lui-même pas très humain…
C’est comme lorsque quelqu’un avec trois Credits va jusqu’à entreprendre des études universitaires de deuxième cycle et qu’il réalise qu’il n’y a pas de mécanisme d’équivalence par rapport aux règlements de la Public Service Commission en termes de SC Requirements pour lui permettre de devenir aspirant enseignant du primaire dans le public. C’est pour cela que je pense qu’un écosystème d’apprentissage à visage humain devrait être le but ultime.
Quels sont les défis principaux du secteur qui doivent impérativement être pris en compte lors de ces prochaines Assises, et avec quel objectif final ?
Il serait difficile de les énumérer tous ici. Disons que depuis quelque temps, l’accent est mis sur les améliorations à apporter au secondaire, eu égard aux nombreux obstacles rencontrés : l’échec de l’Extended Programme, le manque d’enseignants généré par les amendements à l’Education Act, le financement des collèges Grant-Aided, les questions de discipline liées à l’utilisation du téléphone portable à l’école, etc.
Fondamentalement, beaucoup de problèmes liés à l’apprentissage sont simplement transférés du primaire au secondaire. Il faudrait donc que le secteur primaire ait toute l’attention qu’il mérite pour qu’en amont, moins de problèmes soient générés ou que les personnes-ressources soient proprement outillées pour faire face aux nombreux défis.
Il ne faut pas se leurrer : l’enseignant d’aujourd’hui, tant au primaire qu’au secondaire, se sent désarmé et impuissant devant la complexité des cas qu’il est appelé à gérer sur les plans social, émotionnel et psychologique.
Aussi, il faut sérieusement songer à revaloriser la profession d’enseignant pour que l’attrait principal ne soit pas les vacances. Nous ne pouvons pas décider de devenir enseignant principalement en raison des périodes de l’année pendant lesquelles nous n’enseignerons pas…
Dans l’idéal, il faudrait que les prochaines Assises de l’éducation ne soient pas qu’un événement ponctuel, mais un état d’esprit qui fait que les praticiens du monde éducatif peuvent échanger entre eux en permanence de façon circulaire.
Votre vision pour améliorer le bien-être des jeunes ?
Il faut les écouter et les impliquer dans les prises de décisions qui les concernent. L’une des premières actions fortes de Mgr Jean-Michael Durhône dans le domaine éducatif a été justement d’aller à la rencontre des jeunes concernés par l’échec scolaire pour les écouter et entendre ce qu’ils ont à dire à propos de leur avenir.
Il est intéressant que le nouveau ministre de l’Education parle souvent de la nécessité d’intégrer les jeunes dans les équations. Certes, il y a toujours le risque que ces rencontres soient davantage pour la forme que pour le fond, mais les jeunes ont aujourd’hui tous les moyens voulus pour se faire entendre si jamais les canaux formels ne donnent pas les résultats escomptés.
En contrepartie, quels sont les aspects du système qui ont fonctionné et que vous garderiez ? Le pays a quand même produit des esprits brillants…
Effectivement. Nous cochons déjà pas mal de cases en termes de bonnes pratiques pédagogiques. Il y a beaucoup de praticiens de l’éducation qui se documentent formellement ou informellement ; essaient des choses, innovent, observent, réfléchissent, réajustent et au final obtiennent des résultats probants entre les quatre murs de leurs classes ou au niveau de leur établissement.
Ils font cela par pure conviction et par amour pour la profession, sans réclamer un quelconque titre de Champion Teacher ou de Champion School Leader. Il faudrait encourager de telles initiatives au niveau de chaque établissement, sans vouloir tout centraliser.
Le frottement entre élèves issus de milieux différents est aussi une force sur laquelle nous devrions capitaliser. Chacun a quelque chose à apporter au développement de l’autre, que ce soit par rapport au cursus scolaire ou à la vie en général. Or, ce frottement est parfois perçu comme un frein à un apprentissage souple. Nous préfèrons s’instruire entre semblables. Je crois au contraire que les esprits brillants auxquels vous faites référence ont souvent émergé au contact de cette différence qui les a enrichis. Ce constant ne s’applique pas qu’à Maurice.
L’ancien journaliste français et politicien, Robert Ménard, disait sur un plateau télé cette semaine qu’une école composée à 80% d’enfants issus de l’immigration ne rend pas service à ces enfants eux-mêmes en premier lieu. Nous avons notre diversité culturelle comme un atout à Maurice. Sachons en tirer profit à l’école également.
Votre souhait le plus cher pour le système éducatif à Maurice ?
Mon souhait le plus cher, c’est que nous puissions arriver à avoir un système éducatif, répondant premièrement aux besoins du pays et que nous cessions de nous targuer de bien figurer dans toutes sortes de classements comparatifs internationaux qui ne veulent pas dire grand-chose au bout du compte.
Nous devons savoir ce que nous voulons. Nous ne pouvons pas, d’un côté, formuler comme priorité dans la plupart de nos Educational Policy Documents le développement de l’apprenant mauricien en un Global Citizen, mais de l’autre nous lamenter lorsque plus tard ce jeune Mauricien quitte nos côtes insulaires pour explorer le monde qui s’offre à lui.
Au cours des 20 dernières années, le pourcentage de la population mauricienne âgée de 60 ans et au-delà a plus que doublé. C’est le devoir du système éducatif d’outiller la société pour qu’elle sache comment faire face à ces réalités inéluctables.
FAIZAL JEEROBURKHAN (ex-formateur MIE) :
« Le curriculum doit être le moteur du système et non les examens »
« Un modèle éducatif à visage humain. » C’était la thématique de la première séance de travail avec les partenaires du secteur en amont des Assises de l’éducation, en avril prochain. Dans les grandes lignes, un modèle éducatif à visage humain devrait comprendre quoi à votre avis?
Dans un modèle éducatif à visage humain, l’élève en tant qu’individu est le point focal du processus d’apprentissage. Le développement de l’élève doit tenir compte ses forces et ses aspirations aussi bien que ses faiblesses et ses appréhensions. Le programme d’études doit valoriser ses qualités, ses besoins, ses ambitions. Il lui faut un encadrement pédagogique flexible et interactif adapté à son rythme d’apprentissage et qui s’efforce à promouvoir son autonomie, son intelligence émotionnelle, sa communication écrite et orale, sa capacité à résoudre les conflits aussi bien que sa pensée critique et sa créativité.
Le sport et d’autres activités extrascolaires, dont le jardinage, l’élevage, etc., lui permettent de développer les valeurs telles que l’empathie, la discipline, la patience, la persévérance, l’effort, le respect, l’honnêteté, qui lui serviront de base pour réussir sa vie actuelle et future.
Pour cela, il faudrait des enseignants spécialement formés et capables de jongler avec des méthodes d’enseignement participatives, expérientielles, interactives et inclusives dans des contextes concrets et significatifs pour les élèves. L’évaluation des élèves doit se faire à partir des projets, des enquêtes, des dossiers, des ateliers de travail, etc. tout au long du cursus scolaire plutôt que dans une salle d’examen pendant 1-2 heures à la fin du cycle.
L’environnement scolaire, y compris l’infrastructure, l’administration, les ressources pédagogiques doit s’adapter aux exigences de ce modèle éducatif.
Quels sont les défis principaux du secteur qui doivent impérativement être pris en compte lors de ces prochaines Assises, et avec quel objectif final ?
Les défis sont nombreux, mais la priorité doit revenir aux défis majeurs. Personnellement, je pense que nous nous attardions trop sur des défis mineurs tels que les trois Credit pour passer en Grade 12. Il faut d’abord s’appesantir sur le fonctionnement du système éducatif dans son ensemble. Le système éducatif comprend essentiellement le curriculum (MOE, MITD), la formation des enseignants (MIE), les examens et la certification (MES), la gestion des institutions scolaires (MOE, SeDEC & PSEA) et les parents (PTA).
Dans ce système, le curriculum doit, comme dans d’autres pays, agir comme moteur pour orienter et faire progresser l’ensemble du système. Les autres instances doivent suivre le pas et s’aligner dans la même direction pour faire fonctionner le système efficacement.
À présent, il semble que ce sont les examens qui agissent comme la force motrice, d’où l’inefficacité du système avec le business des leçons particulières en prime. De plus, les autres instances fonctionnent en isolement, et souvent en désaccord créant une cacophonie au niveau du système.
Dans ce contexte, il faut impérativement mettre sur pied un National Curriculum Development and Research Centre généreusement équipé en ressources appropriées pour remanier les programmes scolaires au niveau du pré-primaire, primaire et secondaire.
Le curriculum doit être revu à intervalles réguliers pour mieux l’adapter aux besoins. Il faut aussi un comité national où les dirigeants de différentes instances – aussi bien que les autres acteurs comme la PTA – peuvent se retrouver régulièrement pour harmoniser leurs stratégies en fonction de la philosophie éducative nationale. L’objectif final est d’avoir un système éducatif qui fonctionne harmonieusement et efficacement.
En contrepartie, quels sont les aspects du système qui ont fonctionné et que vous garderiez ? Le pays a quand même produit des esprits brillants…
L’éducation obligatoire et gratuite aux niveaux pré-primaire, primaire et secondaire, combinée à la gratuité des manuels scolaires, du transport, des frais d’examen, etc. doit être maintenue aussi longtemps que l’économie le permet.
Cependant, avec la baisse de la population estudiantine et l’engouement pour les écoles privées, un audit du système éducatif dans son ensemble est nécessaire pour évaluer l’efficacité d’un investissement de Rs 21 milliards prévu pour l’éducation dans le budget 2024-25.
Les aides financières aux élèves économiquement défavorisés doivent être maintenues et consolidées. La formation des enseignants et des dirigeants scolaires doit se poursuivre tout en l’améliorant. Nous devons maintenir la diversité linguistique qui est un atout sur le plan professionnel, social et culturel. Nous devons certainement continuer à produire des « esprits brillants », mais pas au détriment des milliers de jeunes qui sont rejetés par un système éducatif défaillant et sans espoir de se rattraper.
Votre souhait le plus cher pour le système éducatif à Maurice ?
Mon vœu le plus cher, c’est la consolidation et la modernisation de la formation pour nos enseignants. Ces derniers ont un rôle décisif à jouer dans le développement futur du pays. Ils ont la lourde responsabilité de former les citoyens de demain sur le plan politique, économique, social, environnemental, scientifique, technologique et culturel. Ils ont un rôle aussi important, voire plus important que les médecins, les ingénieurs, les comptables, etc.
L’enseignant n’est plus le dispensateur passif du savoir. Il doit jouer plusieurs rôles pour favoriser un apprentissage actif, collaboratif et centré sur l’élève. Les enseignants ont besoin d’une formation initiale solide (3-5 années), suivie d’une formation continue régulière et d’un traitement professionnel de faveur pour rehausser leur statut social.
Les programmes de formation à la MIE doivent être revus pour ce qui est de leurs contenus, leur durée, leur méthodologie et leur évaluation, surtout par rapport aux problématiques contemporaines et aux technologies digitales.
Les sessions de formation regroupant des centaines d’aspirants enseignants dans une salle bondée pour suivre des cours magistraux d’un conférencier souvent monotone pendant quelques heures sont révolues. Il faut à la place des sessions interactives en petit groupe avec des supports numériques, des enquêtes, des recherches innovantes et des présentations en équipe utilisant les nouvelles technologies.
La majeure partie de la formation doit se faire dans les sessions pratiques en classe avec un professeur reconnu pour sa compétence et son engagement, qui agirait comme mentor. L’évaluation de l’enseignant doit se faire prioritairement en classe et non pas par écrit dans une salle d’examen conventionnelle.
KISTO YUGESHWUR (GSSTU) :
« Un système permettant à l’enfant surtout d’être heureux »
« Un modèle éducatif à visage humain. » C’était la thématique de la première séance de travail avec les partenaires du secteur en amont des Assises de l’éducation, en avril prochain. Dans les grandes lignes, un modèle éducatif à visage humain devrait comprendre quoi à votre avis ?
C’est avant tout un système qui place l’épanouissement de l’être humain au centre de toutes ses actions. Il est impératif de repenser notre approche de l’évaluation. Le système actuel, trop axé sur les examens, crée une pression excessive tant sur les élèves que sur les enseignants. Nous devons évoluer vers une évaluation plus équilibrée.
Ensuite, il faut prendre en compte le bien-être psychologique. Cela signifie des classes à effectif raisonnable ; la présence systématique de psychologues dans nos établissements ; un environnement scolaire propice à l’apprentissage ; une attention particulière à la santé mentale des enseignants et des élèves. Il faut reconnaître et valoriser la diversité des talents. Chaque élève est unique, avec ses forces et ses défis. Notre système doit être plus flexible.
Un système à visage humain doit assurer une formation continue ; offrir des conditions de travail dignes ; donner aux enseignants l’autonomie nécessaire pour innover, tout en reconnaissant leur expertise et professionnalisme. Aussi, nous devons renforcer le partenariat école-famille-communauté. Enfin, il est essentiel d’intégrer les nouvelles technologies de manière réfléchie, non pas comme une fin en soi, mais comme un outil au service de l’humain.
Quels sont les défis principaux du secteur qui doivent impérativement être pris en compte lors de ces prochaines Assises, et avec quel objectif final ?
Les défis sont multiples et interconnectés. Au niveau de la disparité croissante entre les Star Schools et les autres et l’accès inégal aux ressources technologiques, il importe de garantir une équité réelle dans l’accès à une éducation de qualité.
S’agissant de la crise des vocations enseignantes, il faut revaloriser la profession enseignante et créer un environnement de travail motivant. Quant à l’inadéquation du système d’évaluation, il convient de développer un système d’évaluation plus holistique. Le Curriculum est devenu obsolète avec des programmes souvent déconnectés des réalités du monde moderne. Il faut moderniser le Curriculum pour qu’il réponde aux exigences actuelles et futures.
L’objectif final de ces Assises doit poser les fondements d’un système éducatif plus équitable, plus humain, plus performant, plus adapté aux défis du XXIe siècle et plus respectueux du bien-être de tous les acteurs.
Votre vision pour améliorer le bien-être des jeunes ?
Il convient de réduire la pression académique ; apporter un soutien psychologique et émotionnel ; créer l’environnement scolaire propice en vue de l’épanouissement personnel. En outre, activer des programmes de sensibilisation aux drogues, réseaux sociaux et harcèlement. Il faut un système éducatif qui ne sacrifie pas le bien-être à l’autel de la performance académique. Les deux sont intimement liés et doivent être développés en parallèle.
En contrepartie, quels sont les aspects du système qui ont fonctionné et que vous garderiez ? Le pays a quand même produit des esprits brillants…
En effet, il serait malhonnête de ne pas reconnaître les forces de notre système éducatif. Les aspects positifs qui méritent d’être préservés et même renforcés sont l’excellence académique ; la gratuité de l’éducation ; notre corps enseignant ; le niveau élevé de qualification ; une capacité d’adaptation aux changements ; notre multiculturalisme et la diversité linguistique.
Cette richesse culturelle constitue un atout majeur dans un monde globalisé. Toutefois, reconnaître ces forces ne signifie pas qu’il faille les maintenir telles quelles. Notre approche à la GSSTU est de préserver ce qui fonctionne tout en l’adaptant aux réalités actuelles ; moderniser sans perdre notre identité éducative ; renforcer l’excellence tout en la rendant plus inclusive ; maintenir les standards tout en réduisant la pression excessive.
L’enjeu est de construire sur nos acquis pour rendre le système plus équitable ; réduire le stress tout en maintenant l’excellence ; préserver la rigueur tout en favorisant l’innovation et garder nos traditions tout en embrassant la modernité.
Votre souhait le plus cher pour le système éducatif à Maurice ?
Mon souhait le plus cher est de voir émerger à Maurice un système éducatif qui soit à la fois performant et profondément humain. Un système qui fait honneur à notre tradition d’excellence tout en s’assurant que chaque enfant, sans exception, peut y trouver sa voie vers la réussite.
Concrètement, je rêve d’un système où l’excellence académique coexiste harmonieusement avec l’épanouissement personnel ; où chaque enfant arrive à l’école avec le sourire et l’envie d’apprendre ; où les enseignants sont valorisés, motivés et fiers de leur mission.
La réussite ne se mesure pas uniquement par les notes mais par le développement global de l’individu. Je souhaite voir des salles de classe où règnent la créativité et la joie d’apprendre ; des enseignants qui ont les moyens et la liberté d’innover ; des élèves qui développent leur esprit critique et leur confiance en soi ; une collaboration étroite et constructive entre tous les acteurs de l’éducation ; une véritable égalité des chances, pas seulement sur le papier.
Mon souhait est aussi que notre système éducatif puisse former des citoyens équilibrés, responsables et engagés ; préparer notre jeunesse aux défis du XXIe siècle ; préserver notre identité culturelle tout en s’ouvrant sur le monde ; devenir un modèle d’excellence et d’humanité pour la région.
En tant que président de la GSSTU, je m’engage à œuvrer sans relâche pour transformer ce souhait en réalité. Car l’éducation n’est pas simplement une question de programmes et de résultats, c’est avant tout une question de valeurs et de vision pour l’avenir de la société. L’éducation est et restera toujours le plus puissant levier de transformation sociale. À nous de nous assurer qu’elle transforme notre société dans la bonne direction – celle de l’excellence, de l’équité et de l’épanouissement de chacun. Car au final, le plus beau cadeau que nous puissions faire à nos enfants, c’est un système éducatif qui leur permette non seulement de réussir, mais surtout d’être heureux.