Les hommes de loi des deux frères, Jonathan et Josué Dardenne, par l’entremise d’une correspondance signée Me Rouben Mooroongapillay, attirent l’attention du Chairperson du Bar Council, Me Narghis Bundhun, SC, sur « l’épreuve vécue par certains membres du barreau de Maurice le samedi 22 août 2020 au CCID ».
Me Mooroongapillay rappelle que les Dardenne ont été arrêtés par des limiers de la CID de Flacq sur les instructions du CCID. L’homme de loi explique que ses clients ont été transférés aux Casernes centrales sans être informés du motif de leur arrestation et qu’aucun mandat d’arrêt n’avait été présenté par la police. Les avocats avaient en effet été refusés tout accès à leurs clients samedi dernier alors que ces derniers avaient été embarqués de chez eux pour une affaire d’assault with premeditation après les vifs échanges en direction des partisans du MSM vendredi dernier dans l’enceinte de la Cour de Mahébourg.
« Vers 9 heures, nos clients étaient déjà au CCID et ils ont été délibérément placés en cellule spéciale du CCID, à Line Barracks. Ils ne pouvaient pas se prévaloir d’une représentation juridique, car les conseils étaient délibérément en attente sans donner aucune information sur la raison de l’arrestation ou sur l’identité de l’enquêteur », avance la correspondance de Me Mooroongapillay au Bar Council. Les hommes de loi des deux plaisanciers de Trou D’eau Douce étaient surpris de la rapidité du CCID qui agissait sur la base d’une déposition enregistrée à presque 1h du matin et que l’arrestation en question allait intervenir à 5h du matin.
« The indecent haste with which Police acted for the arrest and transfer of a simple case of assault to the CCID overnight, within 5 hours and by withholding information to Counsel and refusing the exercise of the fundamental constitutional right to legal representation of our clients, and purposely dragging their feet while making them wait in vain at the Special Cell, without recording their defence statements, knowingly that it was a Saturday and that Bail and Remand Court remains open until 14h30, so as to have them thereafter detained overnight or for other reasons best known to them speak volumes of the continuing mala fides and improper motives with which the Police deliberately acted in an unconstitutional and subversive manner to subvert our clients’ fundamental constitutional rights », dénonce l’avocat auprès du Bar Council.
Pour l’homme de loi, la séquence des événements démontre le même modus operandi que celui adopté dans le cas de Rachna Seenauth, la secrétaire de l’ancienne Présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim.
Selon Me Mooroongapillay, la police a délibérément agi de manière inconstitutionnelle pour subvertir les droits constitutionnels fondamentaux des frères Dardenne. Il demande ainsi au Bar Council d’examiner cette affaire et de prendre position.