Après les années Covid – la fête de Divali : les diyas s’illuminent plus fort que jamais

La lumière sur les ténèbres… Aujourd’hui, les Mauriciens de foi hindoue célébreront la fête de Divali en toute piété et convivialité. Synonyme de partage, Divali c’est aussi les traditionnels gâteaux indiens qui seront partagés partout à travers l’île, après avoir été soigneusement préparés par des milliers de petites mains, tard la veille. Divali, c’est aussi les lampes en argile remplies d’huile, les maisons illuminées et décorées pour accueillir, selon la croyance, le dieu Ram après son long exil. Week-End était hier dans les rues de Port-Louis, notamment à l’incontournable Bombay Sweets Mart et à Alleck Shop à la rue Corderie pour s’imbiber de la magie de Divali. Après les années Covid, les gens ont décidé de célébrer comme il se doit cette victoire du bien sur le mal. Reportage.
10h15. Une fine pluie tombe sur la capitale, ce qui n’a pas pour autant découragé les clients attendant patiemment, voire en file indienne, devant la boutique spécialisée en confiseries indiennes Bombay Sweets Mart. Si certains sont venus récupérer leurs commandes de gâteaux passées un mois à l’avance, d’autres sont venus acheter, in extremis, les petites douceurs manquantes de leurs boîtes ou sachets de Divali. Il les partageront aujourd’hui avec leurs proches et voisins de fois confondues… L’acte ultime de partage et de foi.
“Nous avons beaucoup à faire, mais nous avons l’habitude”, nous confie Jaya Bajnathsingh, responsable de Bombay Sweets. Son équipe et elle travaillent d’arrache-pied depuis un mois pour répondre à l’appel des clients. “C’est toute une organisation, mais c’est ce que nous faisons depuis des années et nous le faisons avec joie”, dit-elle. Ainsi, pour mieux gérer la vente des gâteaux, le rez-de-chaussée est réservé à ceux qui sont venus acheter sur place, tandis que le premier étage a été aménagé pour ceux qui sont venus récupérer leurs commandes.

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Grande demande pour les gâteaux moins sucrés

Chez ce confiseur spécialisé en gâteaux indiens, tous nos sens sont en éveil. Les plateaux remplis de gâteaux de toutes les couleurs et de toutes les saveurs sont soigneusement installés par les employés qui s’empressent de servir les clients, dans une bonne humeur contagieuse. Après tout, lorsqu’on est ainsi entourés de sucreries et de douceurs, ce n’est pas la joie qui manque ! Bref, plus d’une quarantaine de gâteaux sont proposés… de quoi ravir les gourmands. Par ailleurs, Jaya Bajnathsingh indique que, généralement, les gens commandent des gâteaux qu’ils n’ont pas le temps de préparer à la maison. “Beaucoup gardent la tradition de préparer eux-mêmes leurs gâteaux et achètent des gâteaux qu’ils vont ajouter à leurs boites, comme notre best-seller, le jalebi (ndlr : le “gato moutay” imbibé de sirop), barfi ou encore les kaju, etc.”
De plus, Jaya Bisnathsingh nous confie que beaucoup de clients font de plus en plus attention à leur santé. Ainsi, les gâteaux moins sucrés sont très en demande ces derniers temps, dont les kaju à base de noix et les Kaju Moon qui sont sugar-free. C’est aussi ce que nous indique Ajeev Natoo. Passionné de pâtisserie, cet habitant de Petit Raffray a eu cette année fort à faire pour la fête de Divali. “C’est ma passion, et il y a deux ans, j’ai décidé de prendre des commandes”, nous confie-t-il. Cette année, il nous explique que les commandes ont afflué, notamment d’entreprises qui sont de plus en plus nombreuses à célébrer Divali. Lui aussi nous avoue avoir eu des demandes de clients pour mettre moins d’huile et de sucre dans les gâteaux. “Je préparais déjà mes gâteaux sans mettre trop d’huile ou de sucre, et les gens ont trouvé cela bon. Aujourd’hui, ils en redemandent. Ce qui est une bonne chose pour la santé aussi.” Ajeev Natoo remarque aussi que cette année, il a reçu “pas mal de commandes de gâteaux patate, alors que généralement les gâteaux patate sont traditionnellement faits maison. Je pense que les gens n’ont plus autant de temps et ont plus envie de passer plus de temps en famille.”

Lampes en argile v/s lampes modernes à capteur

Nous continuons notre reportage. Direction la rue Corderie. Colorée à souhait, la rue est remplie de monde. Les gens s’affairent à faire leurs dernières emplettes, soit les vêtements neufs qu’ils porteront aujourd’hui ou encore les derniers ingrédients ou items de prière, mais surtout des lampes. Nous nous arrêtons devant Alleck Shop. Ce magasin spécialisé en produits indiens est une vraie caverne d’Ali Baba, recelant de petits trésors. Les employés nous accueillent avec le sourire. “Cette année, la nouveauté ce sont les lampes sensor. On en vend en grande quantité depuis une semaine”, nous confie Pratima. En effet, cette petite lampe en plastique a la cote cette année. Il suffit d’y ajouter un peu d’eau pour qu’elle s’allume. “C’est beaucoup plus économique, car les clients n’ont pas besoin d’utiliser de l’huile, de la ficelle, etc”, ajoute-t-elle. “Cependant, les lampes en argile se vendent toujours autant. C’est la tradition.”
En effet, la tradition c’est la tradition. À Arsenal, Sunil Meetah livre ses dernières lampes pour cette période de l’année. Propriétaire d’Arsenal Pottery, il est l’un des rares céramistes à perpétuer cette tradition vieille de plusieurs millénaires. “Nous faisons cela tous les ans, depuis des années”, nous dit-il. Artisans hors pair, son équipe et lui s’attellent depuis des mois à confectionner la centaine de milliers de diya qui illumineront ce soir les maisons mauriciennes. “Il est vrai que les gens aiment acheter des luminaires ou des lampes en plastique, mais il y aura toujours un diya en argile dans un foyer. C’est la tradition”, dit-il.

Pétards et feux d’artifice : Des célébrations tout feu tout flamme

Outre les gâteaux moins sucrés adaptés aux besoins des consommateurs et des lampes avec capteur pour faire quelques économies d’huile, nous avons observé une autre nouveauté : l’engouement légèrement plus prononcé pour les pétards et les feux d’artifice. Même s’il est vrai que les feux d’artifice et autres ont toujours été utilisés pour égayer les rencontres familiales pour le plus grand plaisir des enfants, cette année, il semblerait que la vente de pétards a augmenté. Ainsi, les supermarchés n’ont pas manqué d’en exposer à l’entrée. « Sa lane-la, nou’nn anvi fete bien. Nou’nn pas 2 an dan mare nwar. Nou bizin kapav remersie bondie ki li’nn sap nou depi sa move leprev-la », nous lance un client.

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