446 macaques saisis à Jinfei : de puissants groupes internationaux exhortent le PM à les libérer

Intervenant sur une radio privée, mardi, dans une émission consacrée à la capture et l’exportation des macaques à des fins d’expérimentations, l’ancien Attorney General Rama Valayden a condamné la capture et l’exploitation commerciale des primates non humains, les pratiques inacceptables pour ces animaux dans les laboratoires et l’impact négatif de ces pratiques sur le tourisme à Maurice.

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De leur côté, de puissants groupes internationaux de la protection animale des États-Unis, de l’Inde et de l’Europe s’unissent pour exhorter le Premier ministre mauricien, Pravind Jugnauth à ordonner la libération des 446 singes saisis récemment à Jinfei et confiés à la ferme de Biosphere Trading à Closel, Tamarind Falls.

La situation n’avait jamais été aussi critique. Les macaques à longue queue, déjà répertoriés comme espèce en voie de disparition sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) continuent d’être capturés partout autour de l’île pour approvisionner les laboratoires médicaux ou d’expérimentation. Représentant une manne financière non négligeable, ils rapportent plus de Rs 2 milliards (chiffres 2022) au pays.

S’exprimant sur la loi autorisant l’exportation des singes lors d’une émission où étaient conviés quelques militants des droits des animaux, l’avocat et l’ancien Attorney General, Rama Valayden a déploré ce commerce juteux pour Maurice au détriment du sort terrible et de la misère de ces êtres sentients, ajoutant que cette pratique finira par avoir un impact négatif sur le tourisme. « Nous ne devrions pas tolérer ces pratiques immorales et nuisibles pour le secteur du tourisme. Si les gens voyaient ces images insoutenables des singes dans les laboratoires, ils seraient choqués ! Le Mauricien doit rester constant dans son approche et ne pas réagir juste lorsqu’il y a un événement », a-t-il déclaré.

Les Ong internationales de la protection animale des États-Unis, de l’Inde et de l’Europe s’unissent pour exhorter le PM mauricien à ordonner la libération des 446 singes saisis en mars dernier à Jinfei et détenus dans les installations de Biosphere Trading à Closel, Tamarind Falls, l’une des six sociétés d’exportation de primates de Maurice.
Ces organisations incluent People for the Ethical Treatment of Animals (PETA), la plus grande organisation animale au monde, avec plus de 9M de partisans, et Wildlife SOS en Inde, l’une des plus grandes organisations fauniques d’Asie du Sud-Est.

« Plus de 28,000 partisans de PETA ont contacté les autorités mauriciennes »
En collaboration avec des groupes à travers l’Europe – Action for Primates (Royaume-Uni), One Voice (France), LAV (Italie), ADDA et Abolición Vivisección (Espagne) et Doctors Against Animal Experiments (Allemagne) –, demandent à l’État mauricien de faire preuve de compassion envers ces macaques en les libérant dans la nature où ils retrouveront leurs congénères.

Ces groupes de protection animale demandent également la publication d’informations sur la situation actuelle et les conditions de détention de ces 446 macaques, exhortant les autorités à autoriser la visite d’un représentant d’un groupe de protection des animaux à Biosphere Trading Ltd. Le Dr Lisa Jones-Engel, primatologue à PETA, a déclaré : « Plus de 28,000 (https://support.peta.org/page/50908/action/1?locale=en-US) partisans de PETA ont contacté les autorités mauriciennes, demandant qu’une enquête immédiate, approfondie et transparente soit menée et qu’un représentant d’un groupe de protection des animaux soit autorisé à évaluer l’état de ces macaques à longue queue en voie de disparition. Permettre à un individu ou à une entreprise d’enlever illégalement des macaques à longue queue de leur habitat nous rapproche un peu plus de l’éradication de cette espèce entière de la planète. »

Muriel Arnal, présidente de One Voice, affirme que « Ces 446 macaques sauvés du trafic illégal doivent être relâchés, et non envoyés dans une autre ferme spécialisée dans l’expérimentation animale à Maurice, même si elle était légale ! Les macaques à longue queue sont en voie de disparition sur la liste rouge de l’UICN Ils doivent pouvoir retourner librement dans la nature et ne pas être utilisés comme modèles pour les laboratoires en Europe, où plus d’un million de citoyens européens ont demandé l’arrêt de ces méthodes cruelles (ICE Save Cruelty Free Cosmetics), et où 74% des Français se déclarent favorables à l’interdiction de l’expérimentation animale (sondage IPSOS/One Voice d’avril 2023). »
Pour Sarah Kite, co-fondatrice du mouvement Action for Primates, « la capture de singes sauvages suscite une inquiétude mondiale généralisée, en particulier en raison de la cruauté et de la souffrance causées par le retrait forcé des animaux de leur habitat naturel et de leurs groupes familiaux. Pourtant, à Maurice, cette pratique inhumaine se poursuit et des singes sauvages sont capturés pour être exportés vers des laboratoires ainsi que pour des installations d’élevage. Ces 446 macaques à longue queue ont déjà assez souffert, et nous appelons le Premier ministre à ordonner leur remise en liberté dans la nature à laquelle ils appartiennent. »

« La réputation de Maurice continue d’être ternie »
Le commerce de macaques à longue queue à Maurice s’est développé ces dernières années, avec notamment une recrudescence alarmante de singes capturés dans la nature pour être exportés vers des entreprises et des laboratoires de transformation de primates non humains aux États-Unis. Maurice a exporté près de 12,000 macaques en 2022, dont plus de 7,000 vers les États-Unis et près de 2,500 vers l’Espagne qui est, désormais, devenue le principal importateur européen de macaques mauriciens. Action for Primates explique que la plupart des macaques exportés vers les États-Unis et l’Europe sont destinés à être utilisés dans des tests de toxicité (empoisonnement) controversés, l’un des domaines les plus cruels de l’expérimentation animale et celui qui implique des souffrances considérables car les singes sont dosés avec divers médicaments ou produits chimiques pour voir s’ils causent la maladie. Selon le mouvement, les singes qui survivent à ces tests sont généralement tués pour une étude plus approfondie. « Maurice se targue d’être une destination de vacances paradisiaque, mais les souffrances épouvantables infligées à nos cousins primates non humains sont en contradiction avec ce qui est présenté dans les brochures de vacances sur papier glacé. La réputation internationale de Maurice continue d’être ternie par son rôle dans le commerce mondial brutal de la vie des singes », déclare la co-fondatrice du mouvement.

Une nouvelle loi pour ouvrir la voie à des méthodes alternatives
Pour Action for Primates, il existe des arguments moraux et scientifiques convaincants contre l’utilisation des primates dans la recherche et les tests. « Les macaques à longue queue sont principalement utilisés dans les tests réglementaires de toxicité ou d’empoisonnement, l’un des domaines de recherche qui inflige les plus grandes souffrances aux animaux. Les tests sont effectués pour évaluer les effets indésirables des médicaments ou des produits chimiques. Cependant, différentes espèces réagissent différemment à un médicament ou à un produit chimique et les résultats des tests de toxicité sur les animaux ne peuvent pas être extrapolés de manière fiable aux humains. »

En revanche, explique Sarah Kite, il existe de nombreux tests alternatifs qui peuvent être utilisés au lieu de soumettre les singes à une telle détresse, souffrance et mort. « Il y a eu un développement majeur aux États-Unis avec l’adoption récente par le Congrès de la FDA Modernization Act, qui mettra fin à un mandat obsolète qui exige que les médicaments expérimentaux soient testés sur des animaux, avant de pouvoir être utilisés sur des personnes dans le cadre d’essais cliniques. Le projet de loi permettra aux sociétés pharmaceutiques d’utiliser à la place des méthodes alternatives, humaines et pertinentes pour l’homme, et ouvrira la voie à des méthodes d’expérimentation non animales pour établir l’innocuité et l’efficacité d’un médicament à utiliser, y compris les cultures de cellules, de tissus et d’organes humains, le microdosage, la modélisation informatique sophistiquée et d’autres méthodes d’essai basées sur la biologie humaine. »

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