Atteinte de troubles neurologiques fonctionnels, Annick Dohoroo, 38 ans, n’avait pas marché depuis août 2024. Alors qu’à Maurice, des médecins de l’hôpital auraient estimé que son état ne nécessitait pas d’intervention chirurgicale et qu’elle resterait alitée, des chirurgiens en Inde n’étaient pas du même avis. Malgré l’insistance de sa famille pour une meilleure prise en charge par le service hospitalier mauricien, l’état de cette mère de famille, souffrant de multiples complications et paralysée, empirait.
Hospitalisée à l’hôpital Marengo Asia, en Inde, depuis le week-end dernier, Annick Dohoroo a pu faire quelques pas ce mercredi après l’administration de baclofène, un médicament myorelaxant qui agit sur le système nerveux central. Il est principalement utilisé pour traiter la spasticité musculaire causée par des affections neurologiques, dont elle souffre.
« J’ai pu marcher pour la première fois depuis tellement longtemps. Depuis août dernier, je ne m’asseyais plus. C’était un moment extraordinaire, je n’ai pas de mots pour exprimer ce que je ressens. J’ai marché à 15 heures précises, je m’en souviendrai longtemps », nous confie-t-elle depuis l’hôpital où elle attend d’être opérée. Et c’est là que réside le problème. En effet, pour bénéficier d’une opération, Annick Dohoroo doit débourser un peu plus d’un million de roupies. Ayant réagi positivement au baclofène, qui agit lentement sur sa colonne vertébrale, cela a confirmé qu’elle souffre d’une myélopathie non compressive ( ce problème provoque une spasticité sévère de la colonne vertébrale, entraînant des douleurs et affectant à la fois les membres supérieurs et inférieurs. Il commence également à altérer les fonctions de la vessie, les fonctions urinaires et entraîne des difficultés à uriner.) De ce fait, l’installation d’une pompe à baclofène permanente peut avoir lieu. Cette intervention coûte 22 000 USD. Après avoir réuni Rs 800 000 pour financer ses frais d’hospitalisation en Inde, y compris les différents tests médicaux, Annick Dohoroo doit cette fois rassembler un peu plus d’un million de roupies pour espérer marcher à nouveau. D’origine modeste, l’habitante du village de Canot lance un appel aux Mauriciens pour lui venir en aide.
« Je me retrouve dans une situation où je dois à nouveau compter sur la générosité de mes compatriotes. Je ne comprends pas pourquoi je ne bénéficie pas d’une aide de l’État. Cette intervention ne peut pas se faire à Maurice. Et de leur côté, les médecins qui m’ont suivie pour ma colonne vertébrale m’ont toujours dit qu’il n’y avait pas de raison valable de m’opérer. Je suis devenue invalide. Mais je n’ai pas baissé les bras, je me suis renseignée, et dès que des chirurgiens indiens m’ont confirmé le contraire, ma famille s’est mobilisée, alors que le gouvernement avait annoncé que toutes les personnes inopérables à Maurice seraient prises en charge », confie Annick Dohoroo, la gorge nouée. En Inde, elle est accompagnée de son époux Videsh, chauffeur de profession.
Les Mauriciens souhaitant leur venir en aide peuvent contacter Videsh Dohoroo via WhatsApp au 59466238.