L’ancien OIC, Siven Chellen, suspendu pour « Gross misconduct », devant un comité disciplinaire prochainement
L’accord salarial qui a valu la suspension de l’ancien Officier-In-Charge (OIC) d’Airports of Mauritius Ltd (AML), Siven Chellen, dont le cas a été référé à un comité disciplinaire pour “gross misconduct”, a été avalisé par le nouveau conseil d’administration d’AML, sous la présidence du nouveau chairman, Raouf Gulbul, la semaine dernière. Les quelque 800 employés d’AML et d’ATOL percevront — comme préconisé par le précédent accord signé et présenté le mois dernier par Siven Chellen — 12,4% de hausse salariale pour la période du 1ᵉʳ janvier 2021 au 31 décembre 2024 et 10,2% d’augmentation quant aux allocations. Cela avec effet rétroactif à compter du 1er janvier 2021 et versé à partir de la fin du mois d’octobre sur leurs comptes en ce qui concerne les allocations. La révision salariale a elle déjà pris effet depuis la fin du mois de septembre. Le collective agreement a été ratifié par le nouveau CEO d’AML, Rajeev Lollbeharree, et Netraj Sewduth, président du syndicat.
Alors que l’ancien OIC doit faire face à un comité disciplinaire pour avoir usurpé les pouvoirs du board d’AML en procédant, le 30 août dernier, “without mandate” à la signature du collective agreement avec l’Airports of Mauritius Ltd Employees’ Union (AMLEU), le board d’AML a accepté une hausse de salaire de 12,4%. L’accord a été signé lundi dernier et prévoit “on average an increase of 12,4% on salaries and an average increase of 10,2% on benefits and allowances, with effect as from 01 January 2021.” Il est indiqué aux employés que “the payment of arrears on salaries will be effected by end of September 2022, whereas arrears on benefits and allowances will be included in the October 2022 payroll.”
Effet rétroactif
Un dénouement que le négociateur syndical Deepak Benydin, président de la Federation of Parastatal Bodies and Other Unions (FPBOU), estime comme “une grande victoire”, voire “un accord historique”. D’autant que dans le sillage des derniers événements, dans une missive en date du 9 septembre et signée par le nouveau CEO d’AML, Rajeev Lollbeharree, le management avait signifié aux employés d’AML et d’ATOL que “the board has in its own wisdom approved an interim increase of 8% on salary and benefits for all staff, effective as from September 2022.” Cette mesure temporaire, jusqu’à ce qu’une décision finale ne soit arrêtée, avait été mal digérée par les employés, jugeant cette décision “arbitraire” et “inacceptable”, et menacé de prendre des actions au détriment des passagers. Ainsi, l’annonce en début de semaine dernière d’un accord à 12,4% pour les salaires et 10,2% pour les allocations est largement appréciée par l’ensemble du personnel, satisfait que les arrérages de cette augmentation seront payés à compter de janvier 2021
« Letter of Charges »
Parallèlement, l’ancien OIC, suspendu depuis de ses fonctions, aurait pris connaissance de la letter of charges à son encontre et devra comparaître devant un comité disciplinaire et rendre des comptes sur ce qui s’est passé en ce qui concerne le collective agreement de 12,4% qu’il a ratifié avec l’AMLEU, sa manière de procéder ayant, selon le board de la compagnie, « potentially exposed AML to significant financial liabilities ».
Il a été indiqué à Siven Chellen que « you were not mandated to finalise any agreement between AML and AMLEU ». Du fait notamment que les membres du board d’AML avaient, lors d’une réunion le 17 août à laquelle l’ancien OIC avait participé, clairement fait ressortir qu’il fallait « plus de temps » pour étudier les recommandations sommaires de BCA Consulting, qui s’est penchée sur une révision salariale et structurelle au sein d’AML, avant qu’une décision finale ne soit prise.
Au niveau du management, on soutient ainsi que l’accord collectif signé par Siven Chellen n’a jamais été présenté au board « for consideration and approval ». Autre charge contre l’ancien OIC est d’avoir, le 30 août dernier, informé les employés d’AML que le paiement des arrérages en relation avec l’augmentation de salaire de 12,4% pour la période du 1er janvier 2021 à août 2022 serait effectué en septembre de cette année. Ce qui aurait potentiellement exposé AML à des risques importants tenant compte que le délai de paiement de ces arrérages n’était alors ni envisagé ni approuvé par le conseil d’administration. AML considérant les agissements de Siven Chellen comme un cas de « gross misconduct », il a été suspendu de ses fonctions et devra répondre devant le comité disciplinaire.