Une mère sur cinq allaite exclusivement son bébé pendant les premiers six mois
Le ministère de la Santé ambitionne de définir les paramètres juridiques nécessaires pour promouvoir, protéger et soutenir l’allaitement maternel, conformément au Code international de commercialisation des substituts du lait maternel. C’est l’objectif d’un atelier de travail, qui a débuté, jeudi.
Des acteurs d’institutions publiques et privées ainsi que des organisations non gouvernementales et des associations civiles participent à cet événement organisé pour commémorer la Semaine mondiale de l’allaitement maternel 2024. Célébrée chaque année du 1er au 7 août, elle a pour but de sensibiliser le public à l’importance de l’allaitement maternel et du lait maternel. Le thème de cette année est : « Combler les lacunes : Soutien à l’allaitement pour tous ».
En 1981, lors de sa 34e session, l’Assemblée mondiale de la Santé a adopté le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel. Ce dernier est un ensemble de recommandations visant à réglementer la commercialisation des substituts du lait maternel, des biberons et des tétines, comme exigence minimale pour protéger et promouvoir une alimentation appropriée pour les nourrissons et les jeunes enfants. Selon l’OMS, ce code vise à mettre fin à la commercialisation agressive et inappropriée des substituts du lait maternel.
Le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, avance que le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel a été établi pour protéger les mères qui allaitent. Cependant, ces dernières sont souvent la cible d’un marketing agressif des substituts, et ce, même avant la naissance de leur enfant. « Le marketing du lait maternisé et des autres substituts du lait maternel peut influencer les choix des mères et entraîner une baisse des taux d’allaitement », dit-il.
Le ministre a donc affirmé que la restriction de la commercialisation des substituts du lait maternel était essentielle pour préserver les intérêts des mères qui allaitent, mais aussi pour protéger la santé ainsi que l’avenir de leurs enfants. Il a mis en évidence l’importance d’un engagement multipartite en faveur de la protection, de la promotion et du soutien à l’allaitement maternel. Il a toutefois déploré qu’en dépit d’un taux élevé d’initiation à l’allaitement dans les hôpitaux publics, seules 20 % des mères mauriciennes allaitent exclusivement leurs enfants pendant six mois.
Ainsi, le ministre de la Santé fait état de la nécessité de mettre en œuvre le National Action Plan on Breastfeeding 2022-2027. Ce plan vise à augmenter le taux d’allaitement pour atteindre l’objectif de 50 % d’enfants allaités d’ici 2027. Il a énuméré plusieurs initiatives lancées dans le cadre du plan d’action. Celles-ci concernent la formation des professionnels de la santé, tels que les médecins, les sages-femmes, les infirmières, les agents de santé communautaires et les représentants des ONG sur l’allaitement; des campagnes de sensibilisation régulières au sein de la communauté, sur les lieux de travail, dans les écoles ainsi que l’intégration de sessions de sensibilisation dans les « Classes de Préparation au Mariage » ; des stratégies visant à garantir un maximum de soutien aux mères pour initier et maintenir l’allaitement dans les hôpitaux, telles que le contact peau à peau et l’évaluation de la prise du sein ; et la mise en place de coins d’allaitement et de salles de conseil en lactation dans divers établissements médicaux.
En outre, il indique que l’unité de recherche du ministère entreprend un Contraceptive Prevalence Survey 2024 afin de dresser un constat des pratiques d’allaitement au cours des cinq dernières années et d’évaluer les progrès réalisés en termes de taux d’allaitement à Maurice depuis le lancement du National Action Plan en 2022. « Par ailleurs, le ministère de la Santé, en collaboration avec GEM (Groupe Enfant et Mères) va bientôt conduire une enquête pour déterminer le taux d’allaitement exclusif et évaluer les obstacles à l’allaitement », a-t-il annoncé.