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Alimentation — Journée mondiale : Bien choisir les plats et les méthodes de cuisson

La Journée mondiale de l’Alimentation, célébrée chaque 16 octobre, suscite une prise de conscience quant à la nécessité d’une sécurité alimentaire et d’une alimentation nutritive pour tous. Laquelle alimentation implique un régime équilibré en termes d’apport énergétique, satisfaisant les besoins en nutriments tout en limitant les aliments malsains. Or, comme le fait remarquer la diététicienne, Vanesha Bhogun, le mode alimentaire des Mauriciens « a changé de façon spectaculaire au cours des dernières décennies. Il y a une tendance à privilégier les aliments caloriques et gras en se restaurant à l’extérieur ». D’où la pertinence de cette journée pour recadrer les habitudes alimentaires.

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Cette nouvelle pratique, qui est de s’acheter des plats déjà préparés en dehors de la maison et désormais pleinement ancrée dans les mœurs des Mauriciens, implique de surcroît une augmentation de la taille des portions consommées, comme le souligne Vanesha Bhogun. Pour ne pas arranger les choses, ajoute-t-elle, cette tendance comprend aussi une diminution de la consommation de fruits, légumes et aliments riches en fibres. La diététicienne souligne l’importance de bien choisir ses plats ainsi que les méthodes de cuisson.

Elle tire la sonnette d’alarme en montrant que chaque année, d’après les chiffres de l’ONU, les habitudes alimentaires malsaines provoquent 11 millions de décès dans le monde. « En outre, les régimes alimentaires malsains entraînent des maladies chroniques qui provoquent des souffrances et pèsent lourdement sur les budgets de tous les pays à l’exemple du diabète, des cardiopathies, des accidents vasculaires cérébraux et du cancer.

Ces maladies sont induites par des facteurs de risque alimentaires communs, notamment une consommation élevée de sel, l’un des principaux facteurs de risque alimentaire de décès et de maladie dans le monde. Une consommation élevée de sel augmente la tension artérielle, ce qui accroît le risque de maladie cardiovasculaire et d’accident vasculaire cérébral, d’insuffisance rénale chronique et de certains cancers », fait-elle comprendre.

Par ailleurs, la diététicienne affirme qu’ « une consommation élevée de sucre – l’excès de sucre peut contribuer à la formation de caries dentaires et à la prise de poids, entraînant surpoids et obésité, ainsi qu’à une augmentation de la tension artérielle, des maladies cardiovasculaires et accidents vasculaires cérébraux, et certains cancers. Une consommation élevée d’acides gras trans est liée aux maladies cardiovasculaires et aux AVC. Une faible consommation de fruits et légumes est liée à plusieurs cancers, aux maladies cardiovasculaires et aux AVC. Une faible consommation de fibres, de céréales, de noix, de graines et de micronutriments est liée au diabète, aux maladies cardiovasculaires, aux AVC et à certains cancers ».

En revanche, une alimentation équilibrée est basée sur un mélange de protéines, de glucides, et de graisses, ainsi que des vitamines et minéraux essentiels. « Il faut également prendre en compte l’apport énergétique qui doit être adapté à chaque individu en fonction de son âge, de ses activités physiques et de son état de santé », rajoute Vanesha Bhogun.
Elle invite à profiter des produits locaux frais comme les fruits et légumes : papaye, l’ananas, avocat, mangues, goyaves, litchi, corossol, riches en vitamines, minéraux et antioxydants : « Ces nutriments sont essentiels pour renforcer le système immunitaire, améliorer la digestion et lutter contre les inflammations. En outre, la consommation régulière de ces fruits peut contribuer à la prévention de certaines maladies chroniques et soutenir une bonne santé cardiovasculaire. La pomme d’amour et les brèdes, le chou, et la courgette sont tous riches en nutriments essentiels et font partie d’une alimentation saine. »

Vanesha Bhogun encourage à piocher dans les aliments de base locaux tels que le riz, le blé, les lentilles et les grains entiers. « Ces ingrédients fournissent de l’énergie et sont de bonnes sources de fibres, aidant ainsi à maintenir un système digestif sain. La cuisine locale est aussi riche en poissons et fruits de mer, une excellente source de protéines et d’acides gras oméga-3, bénéfiques pour le cœur. La patate douce, le manioc, le fruit à pain, la banane verte entre autres sont aussi consommés sous forme de farine, de chips, de lait pour en faire de délicieux plats. »

L’approche de la cuisson n’est pas moins importante que la sélection des aliments, insiste la diététicienne. Elle encourage la préparation de plats en grillade, vapeur ou sauté. « Ces méthodes de cuisson conservent au mieux les nutriments des aliments et limitent l’ajout de matières grasses superflues. La population locale est également adepte d’épices et d’herbes qui enrichissent les plats en goût tout en apportant des bénéfices pour la santé ». Elle met l’accent sur l’hydratation comme élément essentiel d’un mode de vie sain, particulièrement dans un climat tropical comme celui de Maurice. « L’eau reste la meilleure option pour rester hydraté, mais les Mauriciens jouissent également d’une variété de boissons traditionnelles comme l’alouda, une boisson à base de lait parfumée à l’agar-agar et le jus de tamarin, connu pour ses propriétés rafraîchissantes. Ces boissons, consommées avec modération, peuvent être bénéfiques pour la santé et compléter un régime alimentaire équilibré », explique Vanesha Bhogun.

Manger sain et pas cher

D’après la Food and Agricultural Organization (FAO), près de 2,8 milliards de personnes dans le monde ne peuvent se permettre un régime alimentaire sain. Les régimes alimentaires malsains sont la principale cause de toutes les formes de malnutrition (sous-nutrition, carences en micronutriments et obésité), qui existent aujourd’hui dans la plupart des pays, toutes classes socio-économiques confondues. La FAO indique que les personnes les plus vulnérables sont souvent contraintes de se rabattre sur des aliments de base ou des aliments moins chers qui peuvent être mauvais pour la santé, tandis que d’autres souffrent de l’indisponibilité d’aliments frais ou variés, ne disposent pas des informations nécessaires pour choisir un régime alimentaire sain, ou optent simplement pour la commodité.

Alors, manger sainement est-il possible avec la vie de plus en plus chère ? Pour Vanesha Bhogun, c’est réalisable. Elle recommande ainsi d’acheter des légumes et fruits surgelés, de consommer des fruits de saison locaux, d’acheter en plus grande quantité, de prévoir ses repas pour la semaine, de respecter sa liste de courses, de cuisiner ses repas à la maison, d’éliminer les aliments à calories vides tels les chips ou les plats qui n’apportent que sel et sucre. « On peut préparer et stocker des grains secs, du curry de pois chiche, du poulet grillé comme Filling dans les sandwichs, croque-monsieur et panini, du riz fricassé, du chopsuey, du poisson cuit à la vapeur etc. ». Autant d’idées que recommande Vanesha Bhogun et qui évitent à la famille de se restaurer en dehors de la maison et de manger plus sainement.

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