Airports of Mauritius Ltd : malaise profond et favoritisme dénoncés

Après le tumulte qui secoue Air Mauritius Ltd, Airports of Mauritius Ltd (AML) fait face aussi à des allégations de mauvaise gestion, de népotisme et d’abus de pouvoir. Un groupe d’employés, préoccupé par l’état actuel de l’organisation, dénonce une nouvelle fois des pratiques inquiétantes qui minent la transparence et l’équité au sein de cette filiale clé d’Airports Holding Ltd (AHL), avec en toile de fond un réseau d’influence opaque incarné par un personnage surnommé “Shakuni”. Fatigués de l’inaction et de l’injustice, les employés brisent le silence, révélant une atmosphère de travail devenue toxique et un système qui privilégie le favoritisme, au détriment de l’équité et de la compétence.

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Le climat au sein d’AML est devenu irrespirable pour de nombreux employés. Ces derniers dénoncent des pratiques de recrutement qui bafouent les principes de transparence et d’équité. Les griefs des employés sont multiples, mais un nom revient sans cesse, “Shakuni”. Ce personnage, accusé d’être au cœur des manipulations internes, est pointé du doigt pour avoir orchestré des recrutements douteux, favorisant des candidats externes, au détriment du personnel interne. Selon les dénonciateurs, des postes vacants à Airports Terminal Operations Ltd (ATOL) seraient pourvus avec des candidatures externalisées en Inde, sans que les employés d’AML ne soient consultés ou considérés, privant ainsi les employés locaux d’opportunités de progression.

Les employés dénoncent également un favoritisme éhonté. Ils affirment que les promotions internes sont réservées à ceux qui ont su s’attirer les bonnes grâces de “Shakuni”. Ce dernier n’hésiterait pas à modifier les descriptions de postes pour mieux répondre aux profils de ses protégés, souvent au détriment d’employés plus expérimentés, disent-ils. L’ascension fulgurante de certains membres du personnel –  qui n’ont rejoint AML qu’en 2019, se sont vus propulsés à des postes stratégiques, en éclipsant ceux qui possédaient une ancienneté et une expertise plus significatives – en est un exemple frappant.

Manœuvres d’élimination et pression interne
Le favoritisme ne s’arrête pas là. Des témoignages font état de pratiques encore plus sournoises. “Shakuni”, avec l’appui de certains cadres et la bénédiction de son soutien à AHL, aurait élaboré un plan visant à éliminer des cadres clés d’AML pour asseoir son pouvoir. Des mutations arbitraires entre AML et ATOL, sans appel à candidatures, seraient ainsi devenues monnaie courante. Ces échanges de personnel viseraient à marginaliser les employés jugés indésirables pour permettre à “Shakuni” de consolider son emprise.

Des mutations entre départements sont effectuées sans appel à candidatures, souvent pour des raisons obscures. C’est ainsi que des employés du département de Sécurité se retrouvent soudainement affectés à des fonctions dans le département de Procurement, sans raison valable, si ce n’est pour satisfaire les besoins du clan “Shakuni”. Une employée du département des Ressources Humaines, qui n’aurait pourtant aucune compétence en sécurité, aurait également été promue dans le département Safety, uniquement grâce à ses liens avec ce réseau d’influence. Perçue comme une injustice criante, cette promotion exacerbe le malaise au sein de l’entreprise.

Harcèlement moral : un cas qui illustre le malaise
La situation prend une tournure encore plus sombre avec des accusations de harcèlement moral. Une employée avec 35 ans de service, reconnue pour son dévouement et son expertise, est actuellement sous pression pour quitter son poste d’Aerodrome Systems & Implementation Coordinator (ASIC) par intérim. Cette pression, exercée quotidiennement, vise à la remplacer par un protégé de “Shakuni”. Des échanges de messages internes révèlent la mainmise de ce dernier dans cette affaire, mettant en lumière un climat de travail devenu toxique.

Loin d’être isolé, ce cas reflète un environnement de travail de plus en plus tendu, où l’expérience et la compétence semblent peser peu face aux jeux de pouvoir. Les employés vivent dans la crainte constante de voir leurs efforts et leurs carrières anéantis par des décisions prises dans l’ombre.

Espoir et renouveau syndical
Face à cette situation, la réaction des employés ne s’est pas faite attendre. En juin dernier, las de l’inaction de leur syndicat d’alors face à ces injustices, ils ont massivement voté pour un changement de représentation. Un nouveau syndicat a été mis en place, dans l’espoir qu’il défende leurs droits avec plus de transparence et de fermeté. Le nouveau syndicat aura la lourde tâche de faire entendre la voix des employés et de s’assurer que les décisions soient prises dans l’intérêt collectif, et non sous l’influence de réseaux opaques. Ce changement est un signal fort envoyé à la direction d’AML et d’AHL : les employés ne toléreront plus d’être ignorés ou marginalisés. Ils exigent désormais des actions concrètes pour rétablir la justice et restaurer un climat de travail sain. Cependant, la route semble encore longue, et la question reste ouverte quant à la manière dont la direction d’AML et d’AHL répondra à ces accusations graves. Les employés attendent, désormais, des actions concrètes pour restaurer la confiance et mettre fin à des pratiques qui, selon eux, n’ont pas leur place dans une organisation de cette envergure.

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