Las de ne pas avoir été entendus par les autorités régulatrices des services financiers au sujet de la Mandatory Offer d’Airport Holdings Ltd pour l’acquisition obligatoire d’actions à un prix qualifié de dérisoire de Rs 5.80 l’unité, des actionnaires minoritaires d’Air Mauritius sollicitent l’intervention du Premier ministre, Pravind Jugnauth.
Dans une correspondance adressée au Bureau du PM par le secrétaire de la Listed Companies Minority Shareholders Association, Raj Ramlugun, la manière dont ce Takeover des actions de MK se déroule est dénoncée avec force. « Je constate avec consternation qu’en dépit de mon objection écrite pour empêcher l’acquisition forcée de mes actions dans Air Mauritius Limited (MK), Airport Holdings Ltd (AHL) et d’autres organismes concernés agissent de concert pour m’imposer leur décision arbitraire », explique le représentant des petits actionnaires de MK.
« Il est inutile de rappeler le processus et les règles très controversés et même contestables par lesquels se déroule toute la prise de contrôle de MK par AHL. En tant qu’actionnaire fidèle de MK et véritable patriote, j’ai toujours soutenu la compagnie aérienne nationale. Je considère donc qu’il est grossièrement injuste de me traiter ainsi que d’autres actionnaires minoritaires d’une manière aussi expéditive et cavalière », fait encore comprendre Raj Ramlugun.
Ce dernier dit comprendre toutefois, le caractère exceptionnel des circonstances que traverse le secteur de l’aviation, et les efforts du gouvernement pour assurer la survie de MK.
« Mais cela devrait-il être une raison suffisante pour que nous, actionnaires minoritaires, en soyons les victimes à ce point ? Sans aucune communication décente et sensée de la part du conseil d’administration de MK ou de son président dans les circonstances données, ni par le biais d’une assemblée générale pour donner aux actionnaires le minimum d’opportunités d’exprimer leurs préoccupations ? Ces pratiques et comportements sont-ils conformes à la justice et aux valeurs de confiance, d’éthique, de responsabilité et de bonne gouvernance ? »,se demande le contestataire de la démarche d’AHL.
Il demande au Premier ministre de réévaluer la situation et veiller que des mesures raisonnables soient apportées afin qu’un sentiment de justice et d’équité puisse prévaloir dans le traitement des actionnaires minoritaires dissidents, comme l’ont fait précédemment dans le cas de la société privée, BAI et ses investisseurs de Super Cash Back Gold.
On réclame ainsi que ceux qui sont disposés à vendre leurs actions détenues au sein de MK devraient se voir offrir un dernier prix négocié de Rs 14.85 à Rs 15 par action. On demande également de permettre aux actionnaires minoritaires de MK qui ne sont pas disposés à vendre leurs actions à ce stade pour des raisons personnelles ou financières, de pouvoir rester à bord en tant qu’actionnaires d’AHL selon un statut défini, comme tel est le cas chez Mauritius Telecom entre autres.
Raj Ramlugun recherche également auprès du PM la mise sur pied d’une commission d’enquête sur MK pour faire la lumière sur les causes réelles, avant et après le Covid-19, qui ont conduit au crash rapide de la compagnie nationale d’aviation depuis 2019.
Par ailleurs, d’autres actionnaires dissidents de MK envisagent d’interpeller le Premier ministre pour son intervention urgente au sujet de cette transaction. Du côté de LCMSA, l’on déplore que malgré l’instruction écrite de plusieurs actionnaires minoritaires de MK de ne pas vendre leurs actions, les stockbrokers et agents de la State Bank of Mauritius et de la MCB ont tout de même imposé leur décision aux actionnaires dissidents, à l’exception de ceux qui ont intenté une action en justice contre la Mandatory Offer.