- Les passagers mauriciens et locaux, mécontents, logés hier soir à l’hôtel aux frais de la compagnie aérienne en attendant leur prochain vol
Décidément, la série noire se poursuit pour la compagnie aérienne nationale, Air Mauritius. En plus de ses problèmes de vols à l’international, la compagnie fait face à des ratés au niveau régional. Bien qu’il ait été difficile de confirmer auprès d’Air Mauritius, les récriminations des passagers en partance de Maurice vers Rodrigues et ceux prenant l’avion en sens inverse font état de l’annulation des vols MK150 vers Rodrigues (20 h 50) et par conséquent, du vol MK 151 (23 h 05), puisqu’aucun avion n’est disponible pour assurer le vol retour sans le vol aller. Jusqu’à hier soir, Air Mauritius n’avait pas expliqué officiellement ces annulations de vols.
Les passagers en colère – locaux compris –, qui devaient être du vol MK 151 annulé hier soir, lundi, auraient été logés à l’hôtel par les bons soins de la compagnie aérienne. D’après des informations obtenues auprès de certains d’entre eux, ils sont extrêmement mécontents d’être obligés d’attendre un prochain vol pour retourner à Maurice. Le Mauricien s’est aussi appuyé sur les données de sites d’aviation spécialisés dans le suivi des vols pour confirmer l’annulation de ces dessertes aériennes inter-îles.
Dans le contexte des problèmes pour les vols régionaux, un vol d’Air Mauritius MK 298 en partance pour La Réunion a décollé de la poste du Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport avec plus d’une heure de retard. Renseignement pris, il s’agissait d’un problème de déficience de la climatisation à bord de l’appareil.
Quolibets et irritations des passagers
Avec ces quatre vols annulés à destination et au départ de Rodrigues, la situation est des plus complexes pour la compagnie aérienne nationale. D’abord, les employés d’Airport Holdings Ltd à Pointe-Corail, aussi bien que le personnel de MK que celui d’Airports of Mauritius Ltd, ont été confrontés aux quolibets et irritations de passagers frustrés et critiques du manque d’égard à leur encontre, sans compter l’absence d’information à tous les niveaux au sein de la compagnie aérienne.
Au point où des observateurs avertis rappellent que l’un des fondamentaux de l’aviation commerciale est la communication vis-à-vis des clients, quelle que soit la situation. Dans la situation de crise actuelle, le public et les observateurs vont jusqu’à se demander s’il y a un pilote à bord de la compagnie.
S’il est entendu que les soucis trouvent leur source dans des problèmes techniques des appareils de la compagnie — un A350, un A330 et probablement les problèmes récurrents avec les ATR 72, ayant fait leur temps, et qui auront bientôt le soutien d’un ATR 72 tout neuf qui est arrivé au pays la semaine dernière — il faut concéder au management que la flotte d’Air Mauritius est utilisée à sa pleine capacité en cette période la plus intense de l’activité aérienne, d’où l’effet multiplicateur qu’une panne peut engendrer sur l’ensemble des opérations de la compagnie.
Backlog bientôt résorbé
Air Mauritius a par ailleurs laissé entendre que le backlog serait résorbé sur le réseau international aujourd’hui, mardi, mais il y aura encore du retard à redouter avec le départ avec deux heures de retard, hier soir, pour New Delhi du vol MK 744, et un peu plus d’une heure plus tard que prévu pour celui en partance pour Paris.
Enfin, il est un secret de Polichinelle qu’une grande majorité de vols long-courriers se font en sous-effectifs, ce que dénonce avec force le personnel navigant en permanence sous tension. Comme à la règle, il y a toujours des exceptions; le vol vers MK14 vers Paris de vendredi dernier avait à son bord le personnel réglementaire requis. Il serait hasardeux d’attribuer ce respect de la norme parce que cet avion avait comme passagère à son bord une proche d’une haute personnalité du pays…