Dans une lettre ouverte au CEO d’Air Mauritius, Charles Cartier, l’Air Mauritius Staff Association (AMSA) exprime des inquiétudes croissantes concernant la transparence et la gestion des ressources humaines au sein de la compagnie aérienne. Datée du 28 octobre 2024, cette communication, signée par Ryan Ramsamy, président de l’AMSA, révèle un climat de méfiance qui pourrait nuire à la performance et au moral des employés.
Ryan Ramsamy, président de l’AMSA, ouvre la lettre en soulignant l’absence de comptes rendus de réunions et de communications régulières, des manquements qui ont conduit le syndicat à cette démarche publique. « Nous nous trouvons dans l’obligation d’interpeller la direction, car de nombreuses questions restent sans réponse », déclare-t-il, évoquant un climat d’incertitude qui mine le moral des employés.
Parmi les préoccupations majeures évoquées, le syndicat s’interroge sur la situation financière d’Air Mauritius, et parallèlement la gestion des salaires des employés d’Airmate. Le syndicat réclame des explications sur les raisons pour lesquelles Air Mauritius continue de financer ces salaires, demandant une transparence totale sur les implications financières de cette décision. Cette situation soulève des inquiétudes quant à sa viabilité financière et à l’impact sur les ressources de la compagnie. « Il est impératif que nos membres comprennent clairement cette situation », insiste Ryan Ramsamy, rappelant que l’engagement du syndicat est d’assurer la défense des intérêts des employés.
L’AMSA s’interroge également sur le statut des employés de GHS et sur la façon dont leurs salaires sont financés, notamment celui du nouveau CEO de GHS. L’AMSA exprime également des inquiétudes concernant des instructions verbales données à ses membres pour qu’ils report à des responsables externes à Air Mauritius, ce qui pourrait compromettre la confidentialité des informations de l’entreprise.
Autre question avancée dans cette lettre concerne l’absence de rapports financiers pour l’exercice fiscal se terminant en mars 2024, privant ainsi les employés d’informations essentielles sur la santé financière de la société. Le syndicat dénonce le silence prolongé du président et du CEO concernant la situation financière de l’entreprise, ce qui alimente l’anxiété parmi les employés. « Nos membres méritent d’être informés sur la santé financière de leur entreprise », souligne le président de l’AMSA.
L’AMSA a également fait part de ses inquiétudes concernant le non-respect des accords antérieurs entre le syndicat et la direction, qui visaient à protéger les droits et les conditions de travail des employés. La lettre souligne que ces accords ont été négligés depuis l’établissement de la nouvelle équipe de négociation.
Les tensions internes au sein de la direction ont également été mises en lumière, le syndicat déclarant que les employés ne devraient pas subir les conséquences des désaccords au niveau managérial. L’AMSA souligne qu’il est injuste pour les employés de travailler dans un environnement instable et qu’il est impératif de parvenir à un accord sur le MoU pour assurer un climat de travail serein.
Concernant le recrutement des employés d’Airmate, le syndicat demande que les normes de qualification établies par la politique de l’entreprise soient strictement respectées. L’AMSA insiste également sur le fait que les employés de GHS devraient avoir les mêmes opportunités d’intégration dans l’établissement d’Air Mauritius.
Le président de l’AMSA, exprimant en outre la solidarité de son union avec l’Air Mauritius Crew and Cabin Association (AMCCA) — renforçant l’idée d’unité parmi les syndicats face aux défis auxquels ils sont confrontés — conclut sa lettre en appelant à une mobilisation collective des employés pour défendre leurs droits, notant que la nouvelle direction, présente depuis plus de sept mois, n’a pas encore apporté de solutions concrètes, alors que la compagnie se prépare à une période de forte activité. « Nous espérons des réponses immédiates aux questions soulevées, car nos préoccupations ne doivent pas tomber dans l’oubli », avance-t-il.