Agriculture raisonnée — Arvin Boolell : « Protéger la santé des consommateurs et l’environnement »

La troisième phase de l’initiative Agriculture raisonnée, menée par la Chambre d’Agriculture de Maurice, a été officiellement lancée lors d’une cérémonie organisée au MSIRI et à laquelle participait le ministre de l’Agro-industrie, Arvin Boolell. Ce dernier a, à cette occasion, souligné l’importance non seulement de protéger les consommateurs mais aussi l’environnement.

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Le ministre Boolell a abordé le rôle du projet dans la promotion de la durabilité agricole, en particulier la diminution de l’utilisation des pesticides. Il a souligné que certaines cultures, comme les courges, ont tendance à absorber plus de pesticides que d’autres produits, « ce qui soulève des inquiétudes quant à l’impact à long terme sur la santé publique ». Il a évoqué l’importance de passer à des pratiques agricoles intelligentes afin de protéger à la fois la santé des consommateurs et l’environnement.

« Le projet marque une étape importante dans la création d’un secteur agricole plus résilient et durable grâce à des méthodes de production respectueuses de l’environnement qui favorisent une alimentation plus sûre et plus saine pour tous », a dit Arvin Boolell. Il a aussi invité les jeunes à se lancer dans l’agriculture. « Le potentiel de croissance dans ce secteur est considérable », a-t-il dit.

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Intervenant également, la secrétaire générale de la Chambre d’Agriculture, Jacqueline Sauzier, a fait une présentation des deux premières phases du projet qui a commencé avec 13 planteurs et qui en touche actuellement une trentaine. Selon elle, dans plusieurs plantations, l’utilisation des pesticides a baissé en moyenne de 57%.

Dans une déclaration à la presse, Jacqueline Sauzier a plaidé pour une politique nationale en matière d’utilisation de produits chimiques dans les champs. « Maurice dispose de 8 000 planteurs engagés dans la culture de légumes. S’ils réussissent à changer leurs pratiques agricoles, ils pourront mettre des produits sains sur le marché pour les consommateurs. Il nous faudra avoir une politique nationale sur l’utilisation des produits chimiques ainsi qu’un cadre dans lequel tous les planteurs pourront se retrouver. De plus, il est important que tous les planteurs puissent vendre leurs produits à des coûts de production concurrentielle et profitable », a-t-elle soutenu. Elle estime que la Chambre d’Agriculture insiste également sur l’importance d’une approche holistique concernant la production agricole raisonnée. « Afin de changer nos pratiques agricoles, il faudra la formation, l’éducation, la sensibilisation, le matériel pour que les transitions se fassent de manière sereine et en même temps nous permet d’avancer. »

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Pour sa part, Amanda Serumaga, représentante résidente du PNUD à Maurice, a rappelé que le GEF (Global Environment Facility) Small Grants Programme est présent à Maurice depuis plus de 30 ans. Il a aidé des groupes locaux et des agriculteurs à adopter des méthodes agricoles « plus intelligentes et meilleures pour le climat et l’environnement ». Elle a expliqué que dans le cadre de ce projet et d’autres projets similaires, le PNUD continuera de travailler avec les communautés et la société civile pour atteindre les objectifs fixés.

Ainsi les agriculteurs disposent déjà d’un guide complet sur l’agroécologie, en version imprimée et en ligne, afin qu’ils puissent facilement apprendre de meilleures façons de cultiver. D’après Amanda Serumaga, un montant jusqu’à Rs 30 000 est accordé par agriculteur pour l’achat de matériel et d’outillage et des formations de haute qualité sont dispensées par des experts du Cirad et du FAREI. Elle a aussi dit qu’une aide avec des certifications comme MauriGap et Made in Moris est accordée et comprend une subvention jusqu’à Rs 5 000 par agriculteur pour couvrir les coûts.

Le projet, financé par le PNUD dans le cadre du Programme de microfinancements du Fonds pour l’environnement mondial, aide les planteurs, principalement les petits agriculteurs de l’île, à adopter des méthodes agricoles respectueuses de l’environnement et à réduire les intrants chimiques.

L’événement de lancement a été suivi d’un atelier au cours duquel les agriculteurs ont été formés et des fiches d’information technique ont été distribuées pour les aider à mettre en œuvre des techniques d’agriculture intelligente.

Plusieurs planteurs ont livré des témoignages quant aux succès de leurs cultures dans plusieurs régions du pays, notamment à Plaine-Sophie et à Union-Ducray. Leurs produits sont disponibles dans les supermarchés et chez des distributeurs connus.

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