Agaléga : Soulagement pour les candidats du SC après des semaines d’incertitude

Ils ont pu arriver à Maurice, jeudi dernier, grâce à une vol d'évacuation sanitaire du Dornier

Quel soulagement pour les trois candidats de Mauritius Educational Development Company Ltd (MEDCO) Agalega qui, après des semaines d’incertitude, ont finalement pu rejoindre Maurice pour participer aux examens de School Certificate (SC)! Grâce à un vol d’urgence du Dornier de la National Coast Guard (NCG), initialement dépêché pour une évacuation médicale, ces élèves ont enfin pu quitter l’archipel jeudi dernier, mettant fin à une période de stress intense pour eux et leurs familles.

Depuis plusieurs semaines, les parents des cinq élèves de MEDCO Agalega, concernés par ces examens cruciaux, avaient entamé des démarches auprès des autorités pour obtenir un transport vers Maurice. Selon les enseignants, les élèves avaient accumulé du retard dans plusieurs matières, et il était donc nécessaire de leur donner un délai supplémentaire pour compléter le syllabus avant de partir. La demande formelle avait été de pouvoir quitter Agaléga durant la deuxième semaine de septembre. Cependant, cette requête est restée sans réponse favorable de la part du ministère de l’Éducation. Dans un courrier officiel daté du 21 août dernier, le ministère a informé les parents que les élèves devaient impérativement quitter l’île par le MV Trochetia, qui appareillait le même jour. Mais faute de place ou de préparation adéquate, un seul des cinq candidats a pu embarquer à bord du bateau. Les quatre autres se sont retrouvés bloqués à Agaléga, dans l’angoisse et l’incertitude.

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Le Père Jacques-Henri David, qui suit de près les affaires d’Agaléga pour le diocèse de Port-Louis, a exprimé son mécontentement face à cette situation. « Depuis longtemps, c’était une urgence ! Il ne fallait pas attendre que quelqu’un tombe malade pour que ces candidats aient un transport », a-t-il souligné. Pour lui, la solution était simple : envoyer un avion pour s’assurer que les candidats arrivent à temps pour les examens.

Le déblocage de la situation est finalement survenu mercredi 4 septembre lorsqu’un Dornier de la NCG a été envoyé pour une évacuation médicale urgente. Profitant de cette occasion, un des quatre élèves en attente a pu monter à bord de l’avion. Mais il restait encore trois candidats à Agaléga, toujours dans le flou quant à leur départ. C’est finalement le lendemain, grâce à un autre vol d’urgence sanitaire du Dornier, que les trois élèves restants ont pu quitter l’île et rejoindre Maurice.

Le Dornier, solution providentielle

Tout en se réjouissant que tous les candidats soient finalement arrivés à bon port, le Père David n’a pas caché son agacement face à la manière dont la situation a été gérée. « Fallait-il attendre des Emergency Flights prenant des malades pour que ces jeunes puissent avoir un transport pour venir à Maurice ? Cela dépasse mon entendement ! », a-t-il fustigé. « On n’a pas fait de faveur à ces jeunes Agaléens en leur donnant une place dans l’avion de la National Coast Guard pour venir prendre part aux examens à Maurice. C’est un droit pour ces enfants, qui font partie de la République de Maurice. »

Les parents des candidats, qui avaient multiplié les appels à l’aide sans succès, sont évidemment soulagés, mais ils ne cachent pas leur frustration face à la lenteur des autorités. Pour eux, cette situation aurait pu être évitée. « On a demandé un transport pour nos enfants à temps, mais personne ne nous a écoutés. C’est uniquement parce qu’un vol médical d’urgence a été organisé que nos enfants ont pu partir », confie l’un d’eux.

Dans l’archipel, bien que nombreux à exprimer leur soulagement de voir enfin les élèves arriver à Maurice, les habitants ont adressé une critique sévère aux autorités. « Nou kontan ki zot finn resi ariv dan Moris », disent-ils, mais derrière cette joie, se cache un message fort : « Plus jamais ça ! » Pour eux, cette situation doit servir de leçon, afin que de telles négligences ne se reproduisent plus à l’avenir.

Une planification insuffisante et des inégalités flagrantes

Cette situation met en lumière les difficultés récurrentes que rencontrent les habitants d’Agaléga, pour accéder aux services essentiels. L’Outer Islands Development Corporation (OIDC), chargée de la gestion des îles éloignées, est intervenue dans cette affaire en menant des négociations avec les autorités mauriciennes, permettant ainsi de trouver une solution de transport pour les élèves. Mais cette intervention, bien que salutaire, n’efface pas les lacunes du système.

Actuellement, MEDCO Agalega compte une quarantaine d’élèves des Grades 7 à 11, et la plupart des parents s’inquiètent déjà pour l’avenir. Ils espèrent que la situation changera pour les prochaines cohortes d’élèves qui prendront part aux examens de SC, et que des solutions plus efficaces seront mises en place pour assurer une planification logistique adaptée.

Un droit fondamental, pas une faveur

« Nous espérons que les autorités tireront des leçons de cette expérience. Nos enfants ont droit à un traitement égal, qu’ils vivent sur le continent ou dans les îles éloignées. Ils méritent le même accès à l’éducation et aux services », dit un parent. Le Père Jacques-Henri David estime également que ce genre de traitement ne devrait pas se répéter. Pour lui, l’éducation est un droit fondamental, et les élèves d’Agaléga ne devraient pas être laissés de côté. « Je souhaite que ces jeunes retrouvent une certaine sérénité pour bien entrer dans ces examens et qu’ils soient bien encadrés durant cette période », dit-il.

 

Légende :

Sollicité pour une évacuation médicale vers Agaléga, Le Dornier a permis d’assurer le déplacement, jeudi dernier, de ces trois candidats de MEDCO Agalega

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