Alors qu’à Maurice la nouvelle année scolaire démarre ce lundi dans l’effervescence et sur un ton plus ou moins « cool », à Agaléga les conditions ne sont pas réunies pour permettre aux enfants de reprendre l’école en toute confiance et avec joie. En effet, les bâtiments scolaires gravement endommagés lors du passage du violent cyclone Chido le 11 décembre dernier sont toujours dans un état pitoyable. D’où la décision des autorités, en attendant les réparations nécessaires, de faire transférer les classes du primaire dans l’Île du Nord vers le Tsunami Centre, et de reporter la rentrée des élèves du secondaire à la semaine prochaine. Cette situation chaotique est diversement commentée dans l’île et donnant lieu au mécontentement des habitants. Et les critiques fusent aussi quant à l’attente depuis ce triste événement d’une visite des responsables de l’Outer Islands Developement Corporation (OIDC) et de ceux du ministère de l’Education. « Kot minister ledikasyon ete ? Kot l’OIDC ete ? », se demandent avec colère les parents d’élèves.
Plus d’un mois après le cyclone dévastateur, les travaux de reconstruction des maisonnettes et autres infrastructures détruites ont progressé lentement. Les travailleurs que le gouvernement avait envoyés dans l’île pour prêter main-forte aux Agaléens sont retournés à Maurice avant la fin de l’année. Outre l’attente de ressources humaines additionnelles, il faudrait aussi approvisionner l’île en matériaux de construction. L’arrivée d’un prochain bateau de ravitaillement est donc très attendue.
Par ailleurs, les parents d’élèves, bien qu’ils comprennent que Mahend Gungaparsad, le ministre de l’Éducation, ait un agenda chargé, estiment qu’un représentant de son ministère aurait dû se rendre sur place avant la rentrée scolaire pour une évaluation de la situation et pour les informer aussi des projets de reconstruction et d’amélioration du système éducatif. Ils se sentent délaissés et frustrés par le manque de communication. « Dep enn mwa avion pe ale-vini kot nou…Personn dan sa minister-la pa finn vinn rann kont ki pe arive kote ledikasyson. Nou byen desi », confient les habitants. Ces derniers s’interrogent aussi l’absence de visites d’officiels du côté de l’OIDC en soulignant que c’est l’organisme responsable de la gestion de l’île.
Selon les témoignages des habitants, la situation dans le secteur du secondaire serait préoccupante, le bâtiment abritant MEDCO Agalega étant dans un état avancé de dégradation. Il semblerait que l’environnement physique de ce collège serait complètement impraticable et qu’il y aurait urgence de construire un nouveau bâtiment. « Bizin kraz batiman MEDCO-la ek refer enn nouvo lekol sekonder», affirment les parents d’élèves.
D’autre part, Medco Agalega souffrirait aussi d’un manque aigu d’enseignants en ce début d’année scolaire, ce qui expliquerait aussi le report de la rentrée pour le secondaire à la semaine prochaine. En effet, il y aurait, à ce jour, seulement deux enseignants en service, alors qu’il aurait fallu en avoir au moins 8 à 10 pour assurer un bon déroulement de cette année scolaire.
En ce début d’année, la situation dans le secteur éducatif à Agaléga est floue et précaire et nécessite une réponse urgente et coordonnée des autorités pour restaurer les conditions d’une scolarité normale pour les enfants de l’île. Les habitants attendent un soutien tangible des autorités compétentes dans les meilleurs délais.