De ses 20 ans de présence active auprès de la communauté d’Agalega et d’un soutien constant aux habitants de l’archipel dans leurs différentes doléances, l’association Les Amis d’Agalega estime qu’elle peut apporter une contribution dans la préparation du Masterplan for the development of Agalega figurant dans le dernier discours du budget. Un comité au Prime Minister’s Office se penche sur ce document depuis quelque temps, d’où la demande de cette association aux responsables de cette instance de pouvoir participer aux discussions pour faire part de ses suggestions visant le bien-être de la population.
« Nous sommes la seule organisation dûment enregistrée qui milite pour le respect des droits des Agaléens », fait d’emblée ressortir d’emblée Laval Soopramanien, président des Amis d’Agalega. Il affirme – en montrant une collection d’articles de presse – que, durant ses 20 années d’existence, l’association a régulièrement fait entendre sa voix sur les principales doléances des habitants à Agalega, et a même eu l’occasion d’en discuter officiellement avec différentes autorités gouvernementales.
« Lorsque les travaux de construction de la nouvelle jetée et de la nouvelle piste ont débuté, nous avons sollicité et obtenu une rencontre en août 2018 avec le haut-commissaire indien à Maurice pour lui faire part des préoccupations des habitants concernant leur avenir et lui soumettre nos propositions en relation avec les développements futurs », ne manque pas d’ajouter Laval Soopramanien.
L’association accueille favorablement la décision du gouvernement d’élaborer un Master Plan pour définir les développements à venir dans le sillage de la mise en opération des nouvelles infrastructures aéroportuaires. « Nous ne sommes pas contre le développement dans l’archipel, mais faut-il encore que le plan directeur soit en harmonie avec les réalités de l’archipel et tienne compte des besoins des habitants et de l’avenir des jeunes dans tous les domaines. Notre association œuvre sur le terrain et nous avons des choses à dire. Nous voulons faire des propositions au comité responsable de ce plan directeur. Pourvi ki Master plan-la pa ekrir par enn sel dimounn ! » prévient le président de l’association, qui espère que l’appel sera entendu par les autorités concernées.
Aux dires des Amis d’Agalega, les Agaléens, dans l’archipel aussi bien que ceux résidant à Maurice, se posent beaucoup de questions au sujet de l’après-inauguration de l’aérodrome et de la jetée, et sont dans l’attente de réponses claires des autorités. Et leurs incertitudes et interrogations ont été exposées lors de la dernière assemblée générale de l’association. « Malheureusement, nous n’avons pas de réponses à leur donner. Le récent atterrissage d’un avion de la marine indienne est venu renforcer leurs inquiétudes concernant l’avenir de l’archipel », lancent les dirigeants de l’association.
Étant donné que le portefeuille Agalega est passé sous la responsabilité du PMO depuis au moins deux ans, l’association, affirme son président, a envoyé plusieurs fois des demandes officielles pour une rencontre avec le responsable du dossier. « Indépendamment du Master Plan, dont la mise en œuvre prendra du temps, il y a des questions urgentes dans l’archipel que les autorités doivent régler. C’est pour cette raison que nous sollicitons une rencontre avec la personne responsable de ce Desk, mais nous attendons toujours une réponse. » À titre d’exemple, les plaintes récurrentes des habitants concernent l’éducation secondaire, le service de santé, l’emploi et le logement.
Par ailleurs, dans l’esprit toujours de collaborer avec les institutions présentes dans l’archipel, les dirigeants des Amis d’Agalega ont rencontré récemment Mgr Jean Michaël Durhône, évêque de Port-Louis. « L’église catholique est présente dans l’île depuis 125 ans et a œuvré de différentes manières pour le bien-être des habitants, comme dans le domaine de l’éducation. Nous voulions saluer le nouvel évêque et le féliciter pour sa nomination, et ensuite discuter avec lui de certains sujets sur le plan social, auxquels, selon nous, l’église pourrait collaborer pour l’accompagnement et le développement global des jeunes à Agalega », explique Laval Soopramanien à ce sujet.
C’est ainsi que cette association a exprimé le souhait que l’éducation catholique se mette au service de jeunes Agaléens, comme c’est le cas à Maurice. « Il n’est un secret pour personne qu’il y a beaucoup de problèmes dans le secondaire à Agalega et qu’il y a une demande des Agaléens à l’effet que l’éducation catholique, grâce à son savoir-faire, participe à l’éducation secondaire. Nous souhaitons que le ministère et l’église catholique, dans l’intérêt des jeunes Agaléens et par rapport à l’avenir de l’archipel, discutent au plus vite des modalités d’une collaboration au niveau du secondaire », espère ardemment le responsable des Amis d’Agalega.