Après une semaine supplémentaire de vacances malgré eux, les élèves du secondaire à Agalega reprennent le chemin de l’école ce lundi 20 janvier. Cependant, les élèves de MEDCO Agalega démarrent hélas cette nouvelle année scolaire avec un grave manque d’enseignants, car deux seulement seront en poste aujourd’hui, alors qu’il en faudrait au moins six pour assurer le bon déroulement des classes dans toutes les matières. Ce manque de personnel enseignant dans l’archipel perdure depuis des années, d’où le mécontentement des habitants. « Sak lane ena mem problem… Nos enfants sont délaissés par MEDCO. Kouma oule ki nou bann zanfan resi dan lexamin SC si pena profeser dan sa lekol-la ? » réagissaient avec colère hier plusieurs parents.
À partir d’aujourd’hui, MEDCO Agalega fonctionnera dans la Community Centre Library, car le bâtiment abritant le collège a été gravement endommagé durant le cyclone Chido et se trouve dans un état de délabrement total. Une des raisons pour lesquelles le gouvernement avait reporté la rentrée du secondaire à aujourd’hui était donc de donner le temps aux autorités de transformer la Community Centre Library en école et de la doter des facilités de base.
Les parents sont contents que leurs enfants retournent enfin à l’école. Toutefois, ils sont déçus et en colère devant ce problème de manque d’enseignants, qui plus est un problème récurrent. « Nous ne voulons plus de MEDCO Agalega ! ». Tel est le cri du cœur de ces habitants en ce début d’année, en évoquant la mauvaise expérience vécue par les élèves se préparant aux examens de SC l’année dernière à cause justement du manque d’enseignants dans plusieurs matières, mais aussi de la pénurie de certains manuels scolaires.
À plusieurs reprises, Le Mauricien a fait état des difficultés de ces élèves à Agalega dans la préparation de ces épreuves académiques. Cette situation a malheureusement pesé lourd dans les résultats peu satisfaisants obtenus par les cinq candidats. Aucun d’entre eux n’a en effet décroché le diplôme de SC. Les parents de ces derniers espèrent que leurs enfants pourront participer une deuxième fois cette année à ces examens de Cambridge et qu’un meilleur encadrement sera accordé au collège dans la préparation de ces épreuves.
D’autre part, en raison du manque d’enseignants, les élèves des Grades 7 à 9 n’allaient pas à l’école tous les jours de semaine, car les classes pour eux se déroulaient de manière alternative. Les habitants d’Agalega demandent de fait à Mahend Gungapersad, ministre de l’Education, de veiller que les élèves du secondaire dans l’archipel bénéficient de la même qualité de traitement que les collégiens de Maurice.
Ils fustigent à ce titre l’administration de MEDCO à Maurice pour le manque de planification par rapport au personnel enseignant requis pour la nouvelle année scolaire. « La question d’enseignants à Agalega aurait dû être réglée pendant les vacances scolaires de fin d’année. Ki bann responsab MEDCO ti pe fer tousa letan-la ? Agalega n’était pas à leur agenda de travail », dénoncent des parents.
En ce début d’année, les habitants d’Agalega reviennent à la charge avec leur requête au gouvernement pour confier l’éducation secondaire à un autre organisme que MEDCO. « Nou dir minis Ledikasion si MEDCO napa kapav “deliver”, bizin fer li ale ! » L’association Les Amis d’Agalega abonde elle aussi dans le même sens. « Il ne suffit pas d’ouvrir un collège à Agalega pour prétendre qu’on prend soin des jeunes Agaléens », dit Laval Soopramanien, président de cette ONG.
« Cette école doit tenir compte des réalités de l’archipel et répondre aux besoins des jeunes. Malheureusement, il y a trop de critiques depuis plusieurs années concernant le fonctionnement de MEDCO Agalega. Nous sommes en faveur de remplacer MEDCO par un autre organisme ayant les compétences nécessaires dans l’éducation secondaire. Le nouveau gouvernement ne peut ignorer les doléances des habitants et doit apporter des changements dans l’éducation dans l’archipel », maintient Laval Soopramanien. Avant d’affirmer que l’association Les Amis d’Agalega a toujours revendiqué une réforme du système éducatif à Agalega.