Une étude réalisée par StraConsult pour le compte d’Afrobarometer démontre que les Mauriciens en général sont très conscients des effets du changement climatique sur la société. « Les Mauriciens considèrent le changement climatique comme une menace croissante et appellent à davantage d’investissements dans les infrastructures résilientes au changement climatique », souligne l’enquête d’Afrobarometer.
La plupart des Mauriciens connaissent bien le changement climatique et considèrent que ce dernier aggrave la vie à Maurice, révèle l’enquête. De plus, la population est au courant d’une augmentation de la gravité des sécheresses, des cyclones et des inondations dans leur région au cours des dix dernières années. Les Mauriciens souhaitent ainsi une augmentation des investissements dans les infrastructures résilientes au climat, tout en souhaitant que les pays riches et développés aident les Mauriciens touchés par les changements climatiques.
L’enquête, réalisée en début d’année, observe que la plupart des gens considèrent comme insuffisants les efforts fournis par le gouvernement concernant la fiabilité des prévisions météorologiques et les avertissements en temps opportun. Cette insuffisance se reflète également dans les efforts effectués pour améliorer les systèmes de drainage des eaux de crue et pour informer le public de l’occurrence et des dangers des cyclones et des inondations.
« L’île Maurice, petit État insulaire en développement, est confrontée de plein fouet aux effets dévastateurs du changement climatique. Ces dernières années, le pays a connu une augmentation de l’intensité des événements climatiques, notamment des crues soudaines », rappellent les auteurs de l’étude. Selon l’enquête d’Afrobarometer, plus de huit Mauriciens sur dix (83%) disent avoir entendu parler du changement climatique. Parmi les sondés, une écrasante majorité (95%) signale que le changement climatique aggrave la vie à Maurice (« un peu pire » ou « bien pire »), ce qui représente une augmentation de 34 points de pourcentage par rapport à 2017.
Environ neuf Mauriciens sur dix (89%) estiment aussi que les inondations sont devenues « un peu plus graves » ou « beaucoup plus graves » dans leur région depuis ces dix dernières années, tandis que 56% disent la même chose des cyclones. Ces proportions ont augmenté de 34 et 36 points de pourcentage respectivement par rapport à 2017. Enfin, près de la moitié (46%) des citoyens interrogés déclare en outre que les sécheresses sont devenues « un peu plus graves » ou « beaucoup plus graves » dans leur région au cours de la dernière décennie, soit une augmentation de 10 points de pourcentage depuis la précédente enquête, en 2022.
Pour répondre à l’évolution des conditions météorologiques et à la dégradation de l’environnement, une forte majorité de Mauriciens sont favorables à l’investissement dans l’amélioration des infrastructures (90%) et à faire pression sur les pays riches et développés pour qu’ils fournissent des ressources afin d’aider les Mauriciens touchés par les changements climatiques (82%). Une faible majorité (51%) soutient par ailleurs l’investissement dans les technologies éoliennes et solaires, tandis que plus de quatre personnes sur dix souhaitent que le gouvernement encourage l’utilisation de taxis et de bus fonctionnant à l’électricité, même si cela signifie que les clients paient des tarifs plus élevés (45%), et qu’il rende illégal l’abattage d’arbres pour le bois de chauffage ou le charbon de bois. Là encore même si les clients doivent payer plus cher pour d’autres sources d’énergie (41%).
Au moment de la réalisation de l’enquête, la majorité des Mauriciens avaient exprimé leur insatisfaction de la performance du gouvernement en matière de prévisions météorologiques fiables et en temps opportun (81%), d’amélioration des systèmes de drainage des eaux de crue (78%) et de communication au public sur l’occurrence et les dangers des cyclones et des inondations (76%).