Affaire Trafigura-Prateek Gupta : L’utilisation de Rs 692 M de la Silver Bank évoquée

Le magnat des affaires indien Prateek Gupta aurait proposé de payer USD 15 millions, soit plus de Rs 692 millions, à la compagnie Trafigura en utilisant le financement de la Silver Bank à Maurice. Trafigura, le plus grand négociant privé de métaux au monde, a obtenu ce mois-ci une ordonnance de gel de USD 625 millions contre Gupta et son empire commercial, dans l’un des plus grands procès jamais intentés à Londres sur les matières premières. C’est ce que rapporte le Financial Times dans son édition d’hier.

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Dans un affidavit déposé auprès de la Haute Cour de Londres, l’ancien négociant en nickel de Trafigura, Sokratis Oikonomou, a détaillé comment Gupta avait proposé un financement de la Silver Bank dans le cadre de plusieurs propositions visant à « réparer la détérioration rapide des relations commerciales ». Trafigura a en effet accusé l’homme d’affaires indien, basé à Dubaï, d’avoir perpétré une « fraude systématique » contre elle impliquant de fausses cargaisons de nickel, représentant une fraude de USD 577 millions.

Oikonomou a déclaré que Gupta aurait proposé de fournir deux lettres de crédits totalisant USD 15 millions de la Silver Bank le 11 janvier, avant de réduire ce montant à USD 7 millions un peu plus tard. Le négociant a également fait ressortir que les deux parties se sont ensuite entretenues sur le Drafting de ces deux lettres de crédits. Ces documents offrent aux vendeurs de biens l’assurance qu’une institution financière couvrira tout manque à gagner si un acheteur ne paie pas.

L’affidavit révèle aussi que Prateek Gupta a affirmé avoir offert d’autres lettres de crédits à la branche commerciale de la société minière indonésienne Mind ID. Le mineur s’était retrouvé pris au piège lorsqu’il avait acheté de Trafigura des cargaisons censées contenir du nickel provenant des sociétés du négociant en métaux. « Nous leur avons verbalement proposé la solution des lettres de crédits de la Silver Bank », aurait déclaré Gupta à Oikonomou dans un message posté sur WhatsApp en janvier dernier, et cité dans l’affidavit.

Dans un affidavit séparé, un avocat agissant pour Trafigura a fait valoir que cette série d’offres suggère que l’indien Gupta considère que « la Silver Bank agira selon ses instructions ». Les retombées de ce litige entre Trafigura et Prateek Gupta se sont également propagées à Maurice, où la Banque de Maurice examine la Silver Bank, qui est suspectée de liens avec Gupta.
La Silver Bank a pour l’heure nié que le négociant en métaux soit l’un de ses actionnaires et a déclaré cette semaine qu’elle n’a aucune exposition, directe ou indirecte, avec l’homme d’affaires ou à des sociétés et particuliers liés.

Dans le camp de Prateek Gupta, du moins ce qu’on laisse entendre dans la presse internationale, on affirme que l’homme d’affaires indien préparait une « réponse solide » aux allégations de Trafigura et prévoyait de « déposer une demande de suppression de l’ordonnance de gel » au plus tard le 6 avril prochain.

L’unique actionnaire de la Silver Bank est la société d’investissement des îles Caïmans Silver Star SPC, qui a racheté cette banque en octobre 2021, et a injecté USD 40 millions de capital pour renforcer son bilan. L’avocat de Trafigura affirme également dans son affidavit que Prateek Gupta peut avoir un certain intérêt dans la société Silver Star et exercer un contrôle sur elle, car le négociant en métaux a aussi offert une garantie sur un certain nombre de ses actifs.

Gupta a par ailleurs offert à Trafigura une garantie sur la société singapourienne d’énergie renouvelable Ultravolt Power, dont l’unique actionnaire est Silver Star, selon l’affidavit d’Oikonomou. D’autres actifs ont également été proposés dans le cadre d’un ensemble de sécurité de grande envergure, y compris une « société de solutions de chaîne de valeur de projet appelée Hangji Global Ltd ».

Les documents déposés à Chypre, où les actions peu négociées de Hangji sont cotées, montrent que Gupta a constitué la société en 2015 avant que ses actions ne soient transférées à plusieurs véhicules offshore.

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