Accaparement de la Plage à Trou aux Biches : L’exaspération des riverains face à l’inaction des autorités

La privatisation déguisée des plages publiques prend une nouvelle tournure à Trou aux Biches. Selon plusieurs témoins, l’hôtel Casuarina aurait, en seulement trois jours, envahi une portion entière du littoral avec des installations privées, en toute impunité. Une situation qui scandalise les habitués de cette plage publique et soulève des questions sur l’inaction des autorités, qui sont beaucoup plus agiles à d’autres abus aussi scandaleux.

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Une plage publique transformée en espace privé
Les images prises récemment montrent un alignement de parasols et de transats s’étendant sur toute la plage devant l’hôtel Le Cardinal, désormais sous propriété sud-africaine. Selon des sources sur place, l’hôtel Casuarina aurait déployé ces équipements en urgence, peu avant les fêtes de fin d’année, occupant un espace supposé rester ouvert au public. « Toute la plage, absolument toute, a été squattée par Casuarina », s’indigne un témoin, évoquant la présence continue du personnel hôtelier qui sert exclusivement les clients de l’établissement sur cette zone. Une photo du logo de l’hôtel figure clairement sur le poteau d’un des parasols.

Un terrassement express et un stop order tardif
Outre les parasols et transats, l’hôtel aurait également procédé à des travaux de terrassement à l’aide de machines JCB, une opération quasi finalisée, lorsque le ministère concerné a émis un stop order, fin décembre ou début janvier. Mais le mal était déjà fait : quelques roches ont été placées sur le site, légitimant de facto l’aménagement. « Ils ont mis quelques grosses roches et le tour est joué : ils ont un terrassement ! », ironise un autre riverain scandalisé qui promet d’intervenir par la force, si les autorités persistent dans leur silence.

En janvier, les riverains avaient alerté sur cette situation scandaleuse, espérant une intervention des autorités. Pourtant, plus d’un mois après, la situation reste inchangée, et l’indignation des habitants ne cesse de croître. Une nouvelle lettre envoyée par des riverains et accompagnée de photos montre que non seulement les parasols et transats n’ont pas été enlevés, mais que l’exploitation illégale de la plage s’est intensifiée.
Les résidents dénoncent une inaction totale des autorités, malgré des signalements répétés. L’ONG Aret Kokin Nu Laplaz (AKNL), pourtant informée, n’a pas donné suite aux alertes, laissant les riverains dans l’expectative et l’incompréhension.

Ce n’est pas la première fois que Casuarina est pointé du doigt pour empiéter sur le domaine public. Son boat house, visible sur le côté gauche des images prises depuis la mer, occupe déjà une partie de la plage depuis plusieurs années. De plus, d’autres hôtels dans la région auraient adopté des pratiques similaires, avec des parasols et des installations prenant progressivement possession de plages autrefois ouvertes à tous.

L’exaspération des riverains : « Tout change, mais rien ne change »
Face à cette nouvelle tentative d’accaparement, la colère monte chez les habitués du site. Les autorités doivent, désormais, répondre aux interrogations des citoyens : pourquoi laisse-t-on des établissements privés s’accaparer de l’espace public ? Une régularisation tacite est-elle en cours ?

L’affaire Casuarina relance le débat sur la protection des plages publiques à Maurice et l’application effective des règlements en vigueur. Les habitants et usagers de la plage espèrent une intervention rapide, avant que ces pratiques ne deviennent une norme irréversible. Reste à voir si une action suivra ou si, comme le regrettent déjà certains, « tout change, mais rien ne change ». Affaire à suivre.

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