La messe chrismale, présidée par l’évêque de Port-Louis, le cardinal Maurice Piat, et qui marque la fête du sacerdoce des prêtres, a été célébrée, hier, avec une ferveur renouvelée après deux années de confinement. La cérémonie n’avait été tenue ni en 2020 ni en 2021. Hier, ils ont été nombreux à avoir fait le déplacement en la cathédrale Saint-Louis dans le respect des contraintes du protocole sanitaire.
Ils étaient une trentaine de prêtres du diocèse de Port-Louis à avoir participé à la cérémonie afin de renouveler leurs promesses sacerdotales. Le cardinal Piat leur a adressé un remerciement spécial. « Merci de tenir le coup dans la foi et l’espérance au milieu de ces restrictions sanitaires qui affectent beaucoup l’exercice du ministère. Je pense spécialement aux confrères âgés et malades, et aussi aux séminaristes. Ils m’ont écrit et sont en communion avec nous », a-t-il fait ressortir.
Le cardinal a fait part de son appréciation quant à la manière dont les hommes religieux ont manifesté en cette période de confinement leur fidélité créatrice au service du peuple qui leur a été confié. « J’ai particulièrement aimé la façon dont vous avez encouragé l’émergence d’une multitude de petits groupes qui se sont réunis dans les quartiers, dans des cours ou dans des maisons pour célébrer Noël, et encore pour vivre la cérémonie des cendres. Tout au long du Carême, ces mêmes groupes ont organisé des chemins de croix, ou des temps d’adoration du St-Sacrement, et de confession, et plus récemment des célébrations de la Parole pour les Rameaux. J’ai eu plusieurs échos très positifs de ce qui a été vécu dans ces petits groupes. En cherchant à s’adapter au mieux à une situation pénible de restrictions, vous avez permis l’émergence d’un autre visage d’Église plus proche des gens, plus fraternel, plus accueillant. Vous avez pu ainsi découvrir la beauté discrète de l’Église, celle qui apparaît au carrefour d’une rencontre, dans un geste d’amitié, un soutien partagé, un enseignement à persévérer dans la foi et l’espérance », a affirmé le Cardinal.
Par ailleurs, l’évêque de Port-Louis a souligné que les restrictions ont empêché les personnes de se réunir en grand nombre à l’Église, mais ont permis un bourgeonnement de fraternité à la base. « Et nous avons pu expérimenter que la vraie beauté de l’Église ne tient pas d’abord au grand nombre, aux foules, aux réussites spectaculaires mais plutôt à la qualité plus humble, plus discrète d’un accueil simple, de rencontres et de partages plus vrais, plus profonds, d’une manière de s’encourager mutuellement, comme des pèlerins sur la route », a-t-il dit.
Le cardinal Piat rappelle que l’Eucharistie célébrée en mémoire du Christ serait comme inachevée, si cette célébration de sa mort et de sa résurrection ne débordait pas dans une vie de service toute simple, au ras de terre, à la maison, au travail, dans nos voisinages.
L’évêque de Port-Louis ajoute en substance que ces petits rassemblements ayant eu lieu dans les quartiers depuis Noël et jusqu’à ces jours-ci, ainsi que tout l’esprit de service humble et discret qui s’y est déployé ne sont pas simplement des initiatives prises « faute de mieux » pour remplacer les grandes célébrations eucharistiques auxquelles nous étions habitués.
« Au contraire, elles apparaissent plutôt comme le complément nécessaire aux célébrations eucharistiques, comme un balancier nécessaire pour garder l’équilibre et maintenir à flot la barque de l’Église. Comme pour nous rappeler que, pour être authentique, la célébration Eucharistique appelle un engagement à servir dans la vie ordinaire, la vie simple et humble de nos familles, et de nos quartiers, comme dans la vie de la cité », fait-il comprendre.
PÂQUES
Cette croix
C’est quoi? Quel emblème?
Deux arbres abattus
Dans son jardin
Équarris par des hommes
Érigés en croix pour lui.
Clouer un thaumaturge,
Les mains miraculeuses
Les pieds chaussés de paix,
Attachés à cette croix,
Spectacle gratuit, applaudi
Par une foule sanguinaire.
Un ciel pur, sera, déchiré
Par des cris, des hurlements,
Dont l’écho ébranlait
Les collines avoisinantes.
C’était le théâtre
En plein air.
Les bourreaux-acteurs
Martelaient les clous
Dans la chair humaine.
C’était leurs rôles d’assassins.
Les spectateurs jubilaient.
Quelle souffrance broyait
Les cœurs des parents, des amis.
Séisme intérieur.
L’âme pleure, impuissante.
Quels remords cuisaient
La conscience des juges iniques,
Influencés par la foule.
Étaient-ils tous coupables
Ces crucifiés ?
Y avait-il quelqu’un
Dont l’innocence
Faisait resplendir sa croix ?
Oui ! Celle de Jésus !
C’est un bandit crucifié
Qui l’a reconnue
Par les yeux de la foi.
Où étais-tu dans cette foule ?
Où es-tu dans cette église
Ce matin ?
Assis sur ta chaise, là.
Impassible, insensible,
Ingrat, inexorable ?
Le sang de Jésus
A aussi coulé pour toi.
Resteras-tu indifférent,
Sourd à Son appel ?
“Père pardonne-leur”
Ton pardon est assuré
Toi aussi tu étais
Dans cette foule hostile
Mets-toi à genoux
Devant cette croix
Resplendissante
P. Sababady
Avril 2022