- Mru2025 : « We’ve been heard ! »
Une bonne nouvelle pour la protection du littoral mauricien. Le ministère de l’Environnement a ordonné au promoteur de Naïa Villas Project à Bel-Air Pomponette de soumettre un Environmental Impact Assessment (EIA). C’est ce qu’a indiqué l’organisation non-gouvernementale (ONG) Mru2025 sur sa page Facebook, tout en s’exclamant que « We’ve been heard ! » La junior minister de l’Environnement Joanna Bérenger a, elle, annoncé la bonne nouvelle via une vidéo publiée sur sa page Facebook officielle.
Malgré l’étendue des travaux, le Naïa Villas Project, ne dépassant pas le seuil de 50 unités, était exempté d’EIA. Une anomalie longtemps décriée par les écoactivistes qui expliquent que de tels travaux d’envergure impactent inévitablement la région et méritent que les autorités s’y attardent. En plus de l’EIA mandaté par les autorités de tutelle, Mru2025 souligne que « le ministère envisage également de procéder à une Strategic Environmental Assessment (SEA) pour la région. Cette évaluation permettra d’approfondir les effets cumulés de ces projets, d’avoir une vue d’ensemble et d’assurer la durabilité à long terme. Il s’agit d’une mesure urgente pour l’ensemble de la zone côtière. » Une annonce qui vient répondre à leur demande faite durant la semaine.
En effet, il y a quelque temps, Mru2025 avait tiré la sonnette d’alarme et informé les autorités sur le projet se trouvant sur les Pas géométriques à Riambel-Pomponette. Une visite du site avait été organisée par le ministère de l’Environnement, le 26 décembre 2024, et a réuni le District Council de Savanne pour discuter du projet de villas Naïa, qui prévoit la construction de 21 villas sur quatre arpents de Pas géométriques, adjacents à une plage publique. « Lors de la visite du site, nous avons été rejoints par Eco-Sud représentant des partenaires de la société civile qui, comme nous, suivent de près ce développement. Malheureusement, le ministère du Logement et des Terres n’a pu être présent », indique l’ONG.
Cette dernière explique avoir identifié plusieurs anomalies, dont l’érosion côtière, avec des rochers provenant de gabions brisés et éparpillés le long du front de mer et un escarpement de la plage de 0,5 à 1,5 mètre. Selon Mru2025, « ces conditions résultent de l’impact des vagues, de l’élévation du niveau de la mer et de l’exploitation historique du sable, ce qui rend cette zone très vulnérable. » L’ONG a aussi constaté l’absence de Public Notification, malgré le fait que le Building and Land Use Permit (BLUP) a été soumis au promoteur le 12 décembre 2024. Elle regrettait aussi qu’aucun Environmental Impact Assessment (EIA) ou Project Environmental Report (PER) n’avait été demandé, malgré la vulnérabilité du site.
À cet effet, l’ONG expliquait : « Le promoteur prévoit de rejeter les effluents traités pour l’irrigation, ce qui soulève des inquiétudes quant à la sensibilité écologique de la lagune. Le fait que l’on s’appuie actuellement sur les lignes directrices relatives à la qualité des eaux d’irrigation, plutôt que sur les normes de qualité des eaux côtières, souligne les risques potentiels associés à ce projet. » Par ailleurs, avant la décision annoncée par la junior minister Joanna Bérenger d’exiger un EIA du promoteur du projet, une autre lettre avait été envoyée cosignée par Mru2025, AKNL, Eco sud et Sea Users Association, « dans laquelle nous avons souligné la nécessité d’une évaluation environnementale stratégique, car nous devons prendre en compte l’impact cumulatif que de tels projets auront sur le littoral mauricien, en même temps que d’autres projets similaires. Les développements côtiers tels que Naia Villas ne sont pas isolés, ils font partie d’une tendance croissante à la privatisation et à l’exploitation du littoral mauricien qui cause des dommages supplémentaires à notre zone côtière. »