L’établissement d’enseignement supérieur YKBS a changé d’identité après 18 années d’existence. Désormais connue comme Honoris Educational Network, l’institution veut ainsi se positionner davantage sur la scène internationale en rejoignant un réseau d’universités et d’écoles de commerce panafricaines. Une circonstance opprtune de plus pour les étudiants mauriciens qui pourront ainsi échanger avec d’autres étudiants, d’autres pays, dans ce “Nouveau Monde”. Le professeur Reshad Jaumally, directeur de Honoris Educational Network, répond à nos questions.
YKBS change d’identité après 18 années, pourquoi ?
— Cet exercice de rebranding intervient à la suite d’un partenariat signé en 2018 entre l’institution et Honoris United Universities, le premier réseau d’universités et d’écoles de commerce panafricaines. Le réseau compte 11 institutions, dont des universités pluridisciplinaires, écoles spécialisées, instituts techniques et professionnels, en présentiel, à distance et en ligne. Les étudiants peuvent bénéficier de partenariats et de programmes d’échange exclusifs dans plus de 60 universités en Europe et aux États-Unis. Le réseau dispense plus de 280 programmes en médecine, sciences de la santé, ingénierie, informatique, commerce, droit, architecture, arts créatifs et design, médias, sciences politiques et éducation. Notre parcours pour adopter Honoris Educational Network est en ligne avec notre ambition d’élever notre statut de fournisseur d’éducation avec une réputation et un réseau solide à travers l’Afrique. En donnant aux étudiants les compétences nécessaires dans un milieu de travail difficile du 21e siècle, Honoris Educational Network se positionne stratégiquement en tant qu’institution universitaire agile et innovante, offrant des programmes éducatifs de classe mondiale à Maurice. Notre vision aujourd’hui est de permettre au capital humain d’améliorer ses perspectives d’employabilité pour renforcer l’économie locale et régionale à travers le développement d’un pôle de connaissances.
Pourquoi ce partenariat avec Honoris United Universities, et pas une autre institution par exemple ?
— Ce partenariat a été jugé nécessaire parce que YKBS a à l’esprit la croissance de l’Afrique, qui sera le continent à la croissance la plus rapide au cours des trois prochaines décennies. HUU était la seule plateforme africaine qui répondait aux besoins de l’Afrique. En établissant des liens étroits avec les institutions de l’Afrique du Nord et du Sud, le réseau a ainsi créé un pont entre les différentes nations africaines. Les États africains défavorisés pourront désormais bénéficier d’un accès facile à l’éducation.
Quelques mots sur le Honoris 21st Century Skills Certificate?
— Les besoins des étudiants d’aujourd’hui ont beaucoup changé. La société et les industries se sont davantage orientées vers la technologie nécessitant des compétences supplémentaires pour que l’étudiant soit capable de surmonter les défis dans une société en transformation rapide. Le certificat de compétences du 21e siècle sera intégré dans le cursus afin de permettre aux étudiants d’acquérir de nouvelles compétences lui permettant de s’adapter plus facilement aux changements, pour un nouveau marché du travail. Ces compétences supplémentaires visent à montrer des différences tangibles par rapport aux méthodes traditionnelles et augmentent les chances d’employabilité.
Ce diplôme s’adresse-t-il à qui particulièrement? Quelles sont les compétences requises pour entreprendre ce cours?
— Pour le moment, le certificat sera disponible aux étudiants de Honoris, visant à accroître l’employabilité de ses étudiants en les dotant des compétences digitales et comportementales nécessaires pour être compétitif dans le Nouveau Monde du travail du 21e siècle. Le programme, entièrement en ligne, formera les étudiants aux huit compétences les plus demandées par les employeurs: l’intelligence comportementale, la créativité et le design thinking, l’esprit critique, la communication, la collaboration, le coding, l’analyse de données et l’entrepreneuriat. Ces compétences inhérentes à la quatrième révolution industrielle permettront aux diplômés d’Honoris d’être en affinité avec les exigences du Nouveau Monde du travail. Il n’y a pas d’exigence spécifique pour entreprendre ce cours, car ce cours a pour but d’ajouter aux compétences existantes du candidat, tout en réduisant l’écart de «mismatch» existant dans l’industrie.
Vous parlez de la quatrième révolution industrielle, dites-nous-en plus.
— La quatrième révolution industrielle est une manière de décrire le brouillage des frontières entre les mondes physique, numérique et biologique. C’est une fusion des progrès de l’intelligence artificielle (IA), de la robotique, de l’Internet des objets (IoT), de l’impression 3D, du génie génétique, de l’informatique quantique et d’autres technologies. Nous ne savons pas encore exactement comment cela se déroulera, mais une chose est claire : la réponse doit être intégrée et globale, impliquant toutes les parties prenantes des secteurs public et privé aux universités et à la société civile. À l’avenir, l’innovation technologique conduira également à un miracle du côté de l’offre, avec des gains à long terme d’efficacité et de productivité. Les coûts de transport et de communication baisseront, la logistique et les chaînes d’approvisionnement mondiales deviendront plus efficaces et le coût du commerce diminuera, ce qui ouvrira de nouveaux marchés et stimulera la croissance économique.
Quel est selon vous, l’avenir de l’enseignement supérieur à Maurice post-Covid ?
— Dans l’état actuel des choses et compte tenu des effets transgressifs de la Covid-19 dans le monde, le besoin de cours en ligne continuera d’augmenter fortement. À Maurice, nos étudiants ont montré une préférence pour les cours en ligne par rapport aux cours traditionnels. La majorité de nos étudiants, qui sont des adultes qui travaillent, peuvent équilibrer leur style de vie et leurs études en étudiant à domicile. Des suppléments en ligne sont également mis à la disposition des étudiants, ainsi que du matériel académique, des webinaires et des guides pour rendre le parcours d’apprentissage aussi confortable que possible. Post-Covid, les tendances indiquent une augmentation de la demande de cours de courte durée avec des critères et des compétences spécifiques. Dans un temps relativement plus court, l’étudiant pourra se redéployer vers des profils d’emploi nouvellement développés.