Le parti écosocialiste Rezistans ek Alternativ (ReA) a organisé, hier, sa première conférence de presse de l’année, dans son quartier général à Moka, après celui tenu à Bambous Virieux en début d’année. Un des porte-parole du parti, Ashok Subron, a fait plusieurs commentaires sur la situation socio-économique et politique du pays, et a proposé un plan d’action régional pour une meilleure gestion des catastrophes naturelles.
Le parti a aussi lancé le débat sur la création de conseils pour les 30 wards urbains du pays.
« Il y a des faiblesses structurelles dans la National Disaster Risk Management Act », a déclaré d’emblée Ashok Subron. Réagissant aux dégâts causés par le cyclone Batsirai, notamment au décès de Ramjeet Gosto quelque temps après la levée de l’alerte 4, Ashok Subron est catégorique que tout cela est dû à l’irresponsabilité des autorités concernées.
« M. Sok Appadoo m’a confirmé que c’est la toute première fois qu’il y a mort d’homme après la levée de l’alerte 4 à Maurice. » Pour Ashok Subron et ReA, « il est clair que le gouvernement et les institutions n’ont pas fonctionné dans le cas de Batsirai. »
Il a aussi avancé qu’il faut désormais adopter une approche « down to top » pour « ramener le pouvoir au plus près des gens qui habitent dans les villes et villages. » Il explique qu’il est nécessaire de modifier la loi pour permettre la création de conseils dans chacun des 30 wards des régions urbaines du pays.
En plus des autorités et des forces de l’ordre, dit-il, il faut des volontaires, des réservistes qui puissent agir sur le terrain pour donner un coup de main en cas d’urgence ou de catastrophes. Ashok Subron espère, par ailleurs, que cette proposition fera l’objet de débats sérieux lors des municipales, dans l’intérêt des citadins. « On ne peut pas réinventer Maurice si on ne réinvente pas le pouvoir des administrations régionales », a-t-il dit.
Dans le volet politique, le porte-parole de ReA a vertement critiqué « les valses traditionnelles de politiciens qui changent soit de partis soit de partenaires. » Il a aussi critiqué « l’opposition extraparlementaire qui imite les partis politiques traditionnels au lieu d’apporter une politique de rupture, ce qui est triste parce qu’on a fait des mobilisations ensemble.
Des mobilisations qui représentaient un mouvement citoyen demandant une nouvelle île Maurice, pas une imitation. »
Selon lui, le pays est resté bloqué dans un système « économique, politique et institutionnel périmé » en pleine dégénérescence. Quant au modèle économique adopté par l’État mauricien depuis l’indépendance du pays, il soutient qu’il « prend une pente dangereuse et que c’est l’argent public qui subventionne ce modèle économique. » Critiquant la « pseudomodernisation » du gouvernement, Ashok Subron regrette également qu’il n’y ait pas plus de projets verts et qui soient sustainable.