Le front des relations industrielles s’annonce agité pour cette première semaine de juillet. La grève spontanée de mercredi dernier observée unanimement par les employés de la Corporation Nationale de Transport (CNT) a eu pour conséquence de remettre en perspective la série de litiges industriels, qui couvent dans différents secteurs. Dès demain, les employés de la CNT ont un rendez-vous crucial pour décider de la marche à suivre dans l’épreuve de force au sujet des cinq routes desservies par la CNT et ouvertes à d’autres opérateurs du transport en commun. Presque en même temps, les employés du port et membres de la Port Louis Maritime Employees Association (PLMEA), syndicat affilié à la General Workers Federation (GWF), sauront si l’accalmie décidée, jeudi, avec la reprise des négociations salariales, tient toujours le cap. Puis, le 4 juillet, l’ouverture des discussions entre le Joint Negotiating Panel (JNP) et la Mauritius Producers’ Association (MSPA) sur les salaires et conditions d’emploi aura valeur de symbole dans une conjoncture marquée par des convulsions industrielles.
Indépendamment de la démarche sur le plan syndical qu’adopteront, demain soir, les employés de la CNT lors de leur assemblée spéciale d’urgence, le secteur du transport en commun demeurera contaminé par la grippe industrielle. L’Union of Bus Industry Workers Union (UBIW) a adopté la stratégie d’élargissement du front de mécontentement en donnant priorité aux revendications salariales dans l’ensemble de ce secteur. Le premier rendez-vous des syndicalistes du transport par autobus au bureau du ministre du Travail et des Relations industrielles, Shakeel Mohamed, annoncé pour 13h, demain, devra donner le ton de la suite des événements.
Cette réunion est consacrée exclusivement aux revendications salariales des employés de la CNT. Avec la position de ligne dure réitérée en fin de semaine par le gouvernement par rapport à la CNT, il est plus que probable que l’option du National Remuneration Board (NRB) pour se pencher sur la question de révision salariale et venir de l’avant avec des propositions pourrait être privilégiée. L’une des raisons est dans l’état actuel de ses finances : la CNT n’est nullement en mesure d’assurer la moindre augmentation salariale.
Anticipant une telle éventualité, les dirigeants de l’UBIW-GWF, Imzad Beeharry, président, Alain Kistnen, secrétaire, et Wakhil Lalloo, négociateur, affirment que ce scénario n’est pas acceptable. «Les employés de la CNT et du transport en commun en général ne sont plus disposés à attendre le Remuneration Order promis par Shakeel Mohamed avant l’échéance du 1er mai dernier», soutiennent-ils.
Les dirigeants de l’UBIW ajoutent que pas moins d’une dizaine d’autres secteurs économiques sont actuellement dans l’attente des recommandations salariales du NRB. «Des salariés du secteur privé, qui ont soumis leurs cas respectifs depuis 2007, attendent toujours les Remuneration Orders. Toute allusion de Shakeel Mohamed à l’effet que les dossiers seront soumis au NRB ne représentent qu’une énième tentative de leurrer des employés du transport. Nous ne nous laisseront nullement berner par ce discours», ajoutent-ils.
La réunion avec la direction de la CNT sous l’égide du ministère du Travail et des Relations industrielles pour discuter d’une éventuelle révision salariale découle du bras de fer de mercredi dernier avec la CNT complètement paralysée. «La réunion de lundi est cruciale et balisera le chemin à parcourir dans le domaine du transport par autobus en général», déclarent les syndicalistes, qui confirment que cet exercice a déjà été entamé depuis vendredi au niveau de la direction de la Rose-Hill Transport Ltd avec un premier contact pour ouvrir le dossier de la révision salariale.
RELATIONS INDUSTRIELLES : L’épreuve de force engagée
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