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RELATIONS FINANCES / BOM : Bérenger revient sur la «confrontation» Duval / Bheenick

Paul Bérenger, leader du MMM, est revenu, hier, sur la mésentente qui existe, selon lui, entre le ministre des Finances, Xavier Duval, et le gouverneur de la Banque de Maurice (BoM), Rundheersingh Bheenick. Il soutient que le summum de cette «confrontation» Duval / Bheenick est apparu lors du récent symposium des Banques centrales africaines organisé par la BoM quand, dit-il, le ministre des Finances a subi «l’humiliation» de ne pouvoir prendre la parole et d’être contraint de «lev simé alé». Alors que le ministre des Finances annonce qu’il travaille déjà sur la présentation du budget 2014, le leader du MMM prévoit, comme l’an dernier, un autre «budget pour rien».
Commentant l’annonce du ministre des Finances, Xavier Duval, à l’effet qu’il travaille déjà à la présentation du budget 2014, Paul Bérenger rappelle, non sans ironie, comment, lors de son dernier discours budgétaire le 9 novembre 2012, le Grand Argentier avait promis que les politiques macroéconomiques allaient être, davantage, renforcées «to ensure greater policy coordination and coherence between monetary and fiscal policies». Or, explique le leader des mauves, l’année financière en cours n’a jamais cessé d’être marquée par des «cafouillages» et une absence de «cohérence» entre, d’une part, le ministère des Finances, de l’autre, la Banque de Maurice (BoM).
«Le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque centrale, Rundheersingh Bheenick, n’ont jamais été, autant, à couteaux tirés. Encore plus, ces derniers temps», trouve-t-il. Le leader du MMM en veut pour preuve la polémique qui se poursuit dans la presse entre la Policy Research Unit du ministère et la BoM au sujet des meilleures options à prendre. «N’ayant pas le courage d’affronter Bheenick, Xavier Duval ne trouve rien de mieux que de le faire par le biais des jeunes de son ministère», soutient-il. Ce qui, pour Paul Bérenger, est non seulement «ridicule mais aussi dangereux».
Pour lui, le summum de cette «confrontation» Duval/ Bheenick est apparu lors du récent symposium des Banques centrales africaines dont l’organisation était placée sous la responsabilité de la BoM. Le leader des mauves explique que, lors ces assises, le ministre des Finances a subi «l’humiliation» de ne pouvoir prendre la parole et d’être contraint de «lev simé alé». S’il trouve cela «inacceptable», Paul Bérenger est d’avis que c’est Xavier Duval, lui-même, qui l’a cherché.
Revenant au budget 2013 présenté en novembre de l’année dernière, le leader du MMM rappelle que le ministre des Finances avait prévu une croissance de 4% pour l’année en cours. Or, dit-il, cette prévision s’avère, aujourd’hui, complètement erronée. Si bien, explique Paul Bérenger, que le Grand Argentier ne peut s’empêcher de traiter de tous les noms Statistics Mauritius «un organisme qui dépend, pourtant, des Finances».
En fait, pour le leader des mauves, le taux de croissance, cette année, sera   bien moins que les 4% initialement estimés par le ministre des Finances. Il ajoute à cela le chômage croissant, «particulièrement, chez les jeunes, ainsi que la morosité ambiante dans l’hôtellerie, le commerce et ailleurs». Paul Bérenger rappelle que, lors de la présentation du dernier budget, il avait laissé entendre que c’était «un budget pour rien, dépourvu d’inspiration et de vision».
«Donner de la crédibilité à MID»
«Nous avions, dit-il, prévu que cela n’allait pas relancer l’économie qui allait continuer à se détériorer. Nous pouvons, déjà, prévoir que, cette fois encore, ce sera un budget pour rien. L’économie continuera à être en pilotage automatique». En dépit de son pessimisme, le leader des mauves lance, malgré tout, un «appel spécial» au gouvernement pour que, dans le cadre de la présentation du budget 2014, un «véritable effort particulier» soit accordé aux énergies renouvelables, plus précisément, les énergies éolienne et solaire : «Cela, au moins, donnera de la crédibilité et de la substance à Maurice île Durable (MID).»
Pour ce faire, Paul Bérenger souligne que les producteurs devront obtenir la garantie d’un bon prix au moyen de subventions. Il explique, à cet effet, que, selon ses informations, le ministère des Finances continue de «pinailler». Le leader du MMM souligne, de même, la nécessité de doter le Central Electricity Board (CEB) des garanties de «back-up» techniques nécessaires en cas d’urgences dues aux conditions météorologiques. Le leader du MMM souhaite, dans ce contexte, un maximum de «bons projets, surtout pas», explique-t-il, «ceux des petits copains à la Seetaram».
Soulignant, une nouvelle fois, le fait que, jusqu’ici, le CEB est, à la fois, juge et partie, étant, en  même temps, producteur d’énergie électrique et régulateur du secteur, il rappelle que le précédent gouvernement avait, en 2003, fait voté une législation pour l’institution d’une Regulatory Body pour le secteur énergétique. Celle-ci aurait, notamment, rappelle-t-il, pour tâche la fixation des prix de vente «de manière à encourager la production d’énergies renouvelables». «Le présent gouvernement est largement responsable si ce dossier n’a pas progressé», estime-t-il.
Paul Bérenger appelle, par ailleurs, les «amis de l’environnement» et les forces vivres à comprendre, quand même, qu’en matière de production énergétique, il y a nécessité d’assurer les arrières. Il évoque, à ce propos, ce qu’il estime être l’éventuel «malheur d’un black-out» d’ici à trois ou quatre ans.
Le leader des mauves suggère, alors, une nouvelle fois, de trancher la question CT Power au moyen du lancement d’un nouvel appel d’offres international «ouvert à tous» en vue d’une nouvelle centrale d’une capacité de production de 50/100 MW. Paul Bérenger, qui laisse comprendre que le temps presse, explique que cet appel d’offres international auquel CT Power pourrait, tout aussi, concourir, devrait être ouvert à toutes les technologies, entre autres, charbon pur, charbon / bagasse, gaz LNG.
Comme pour soutenir, encore, l’urgence de la situation, le leader des mauves explique que certaines centrales du CEB sont encore équipées d’équipements datant  de 1974 avec, selon lui, des risques potentiels d’accidents. «Le risque est si ‘explosif’ que, cette semaine même, un High Powered Committee présidé par le secrétaire permanent a été institué en vue de donner le feu vert pour l’acquisition, par le CEB, de quatre nouveaux générateurs de 15 MW, chacun, fonctionnant à l’huile lourde», soutient-il. Ce qui, selon lui, va chercher dans les quelque Rs 3 milliards.
Abordant, ensuite, la question de l’eau, Paul Bérenger trouve que, depuis 2005, l’on tourne en rond avec la valse des «chairpersons» à la tête de la Central Water Authority (CWA). Il rappelle qu’après que la population a été appelée à casquer, d’une part, pour la Corporation Nationale de Transport (CNT), de l’autre, pour la MBC/Tv, le ministre de tutelle de la CWA, le Dr Rashid Beebeejaun, vient d’évoquer une hausse à venir des tarifs d’eau. Le leader du MMM lance, sous ce rapport, un sévère avertissement: «Ne jouez pas avec l’eau bouillante!»
Pour ce qui concerne la nouvelle carte nationale d’identité, il parle de la «grande inquiétude» dans la population quant à un mauvais usage de ce document ou de quelque viol de confidentialité «par le gouvernement, au profit de certains petits copains». Il insiste pour dire que c’est le devoir de ce même gouvernement de «rassurer, au maximum». Paul Bérenger rappelle que, «par souci de transparence, le MMM avait demandé que le projet d’émission de nouvelles cartes d’identité se fasse au moyen d’un appel d’offres».
«Pourquoi Ramgoolam soutire-t-il autant Jeetah?»
Alors que, rappelle-t-il, le gouvernement a choisi d’aller de l’avant avec ce projet  sans passer par un appel d’offres, il demande que la liste complète des contracteurs et autres sous-traitants engagés dans le projet soit rendue publique. Le leader du MMM précise, à ce propos, n’avoir rien à dire de Singapore Enterprise vers qui le gouvernement mauricien s’est tourné pour ce projet. Il soutient, toutefois, que plusieurs sous-traitants seraient concernés par le projet. Alors que, selon lui, le gouvernement n’inspire plus confiance, il est «évident» que le public soit dans l’angoisse quant à l’usage ultime de ce document qui comprendra, entre autres, l’empreinte digitale des détenteurs et, éventuellement, des données se rapportant à la santé des Mauriciens.
Paul Bérenger trouve, par ailleurs, que l’unanimité s’est faite, «même, au sein du gouvernement», quant à l’utilité de la démission du ministre de l’Enseignement supérieur, Rajesh Jeetah. Pour lui, la population veut, toutefois, savoir pourquoi il est autant «soutiré», selon lui, par le Premier ministre, Navin Ramgoolam. «Les pires interprétations sont permises», trouve-t-il.
Pour ce qui concerne la situation à Madagascar, le leader du MMM trouve que Navin Ramgoolam veut «se donner le beau rôle de celui qui a réglé le problème». «En fait, par ses mauvais choix, le gouvernement mauricien, en compagnie de la France de Sarkozy, a, ces dernières années, joué un rôle négatif dans le règlement du problème à Madagascar. Si la situation a, finalement, été débloqué, c’est grâce à la Southern African Development Community (SADC), à l’ex-président mozambicain, Joachim Chissano, à l’Union africaine (UA) et au nouveau gouvernement socialiste français sous François Hollande», dit-il.
Paul Bérenger, qui se réjouit de ce développement, estime qu’il importe, dorénavant, de ne pas s’ingérer dans les affaires de ce pays, d’éviter de prendre parti pour un candidat ou un autre et d’aider pour que les élections présidentielles et législatives dans ce pays soient «libres et justes». Le leader du MMM trouve, par ailleurs, que Maurice aurait dû être représentée par un ministre à la cérémonie d’investiture du président zimbabwéen controversé, Robert Mugabe, de nouveau, reconduit. «Avec tout le respect dû au président de la République, Kailash Purryag, j’estime qu’il aurait dû refuser de remplacer le Premier ministre à cette occasion. Cela est mauvais pour l’image du pays», pense Paul Bérenger. Le leader des mauves désapprouve, parallèlement, le fait qu’à la récente rencontre de la SADC au Malawi, Navin Ramgoolam a été partie prenante de la «mauvaise décision» portant sur le choix du Zimbabwe pour le prochain sommet de l’organisation. Sur un plan plus politique, il trouve que le meeting du Remake 2000 de vendredi après-midi à Ste-Croix a été, sans plus, «un bon meeting, comme celui de Bar Chacha à Rose-Hill», mais «pas aussi excellent que celui de Chemin Grenier». Notons, enfin, que, dirigeant actuellement, en Inde, une délégation du Public Accounts Committee PAC), le leader de l’opposition, Alan Ganoo, n’était pas présent, hier, à la conférence de presse du MMM.

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