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RÉFORME ÉLECTORALE : Ramgoolam a été finalement contraint de publier son Livre Blanc, a déclaré SAJ

L’ancien président de la République et leader du Remake 2000, sir Anerood Jugnauth, estime que c’est « sous contrainte » que le Premier ministre a dû rendre public son Discussion Paper sur la réforme électorale. Il espère qu’un consensus se dégage sur la question et que le chef du gouvernement présente « au plus vite » un projet d’amendements et n’use pas « de nouveau » de tactiques dilatoires « comme cela a été le cas avec son Livre Blanc ».
D’emblée, sir Anerood juge « très encourageant » la reconfirmation du Remake 2000 par l’assemblée des délégués du MMM après celle du comité central de ce parti. Il félicite à ce propos tant le leader des mauves, Paul Bérenger, que les membres de ces deux instances du MMM. Selon lui, le Remake 2000 est non seulement le voeu des militants du MMM et du MSM, mais aussi celui d’une majorité au sein de la population.
SAJ remonte aussi loin qu’en 1982 pour rappeler comment le gouvernement du changement sous sa direction avait hérité d’un pays « au bord de la banqueroute ». « Alors que, soutient-il, sir Seewoosagur Ramgoolam avait déjà signifié son accord au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale pour le démantèlement du welfare state, c’est nous qui avons sauvé le pays ».
Il poursuit en arguant qu’à son départ à la tête du gouvernement en 1995, le pays avait été « complètement transformé ». Sir Anerood évoque alors le dernier passage du MSM et du MMM au gouvernement entre 2000 et 2005 et le compare à celui de Navin Ramgoolam au pouvoir depuis 2005. « Les gens ne sont pas aussi imbéciles pour avaler toutes les couleuvres de Ramgoolam ». Pour lui, comme à chaque fois qu’il a été au gouvernement, le MMM-MSM « means business ».
SAJ prévoit à ce propos que la population donnera « une bonne leçon » au gouvernement de Navin Ramgoolam aux prochaines élections quand, assure-t-il, le Remake 2000 « pou balié karo ». Pour lui, en effet, « enn baté bef » attend le leader du PTr, pour qui le Remake 2000 constitue « un cauchemar ». Il promet « un vrai changement » à la population. Un « vrai changement pour le bien », assure sir Anerood, contrairement, dit-il, au « slogan trompeur » de Navin Ramgoolam en 2005 quand ce dernier, rappelle-t-il, avait prétendu qu’il allait « sanz ou lavi dan 100 zour ».
En vue de ce « renouveau » promis, le leader du Remake 2000 explique que l’exemple doit venir d’en haut, « notamment, au niveau de la moralité » avec, souligne-t-il, « l’extraordinaire dégradation morale » de ces derniers temps. Dans l’immédiat, sir Anerood appelle les militants des deux partis constituant le Remake 2000 à la mobilisation en vue de la préparation du meeting du 1er mai à Port-Louis. Pour lui, ce rassemblement du Remake 2000 à l’occasion de la Fête du Travail doit être « un succès jamais égalé » pour que, explique-t-il, « Navin Ramgoolam cesse de bluffer ».
Critiquant la « prétention » de ce dernier de « faire accroire » que toutes les réalisations dans le pays ne sont qu’à l’actif du PTr, SAJ évoque la lutte pour l’indépendance. Il soutient à ce propos que l’indépendance n’aurait jamais été acquise « sans le soutient de l’Independent Forward Block (IFB) et du Comité d’Action Musulman (CAM) ». Sir Anerood souligne ainsi le rôle prépondérant qu’il a personnellement joué en tant que membre de la délégation qui s’était rendue à Londres à cet effet.
Indépendance : « Ne pas fausser l’Histoire »
« Les Britanniques, explique-t-il, avaient exigé que l’indépendance ne serait accordée que si une majorité des membres de la délégation y était favorable. L’IFB a fait la différence. En fait, c’est moi qui ai convaincu Sookdeo Bissoondoyal qu’il fallait opter pour l’indépendance car c’était le souhait d’une majorité au sein de la population. Plus nuancé, Razack Mohamed était, lui, pour une accession à l’indépendance mais différée dans le temps. Quant à Bissoondoyal, il se méfiait de ce qu’il appelait « ces bandits du PTr ». Pour le leader du Remake 2000, s’il est vrai que sir Seewoosagur Ramgoolam a été le moteur en vue de l’accession du pays à l’indépendance, il convient, dit-il, de ne pas pour autant « fausser l’Histoire et faire croire que l’indépendance est l’oeuvre du seul PTr ».
Commentant par ailleurs le Discussion Paper sur la réforme électorale rendu public lundi soir, sir Anerood explique qu’après avoir, « des années durant », promis un Livre Blanc sur la question, Navin Ramgoolam, a été, selon lui, finalement « contraint » de rendre public le document longtemps attendu en raison de l’affaire y relative en Cour suprême. Alors que, trouve-t-il, Navin Ramgoolam veut se donner « le beau rôle » autour de toute cette question de réforme électorale, le leader du Remake 2000 accuse le leader du PTr d’avoir, à l’époque, « saboté » le projet initial de faire de Maurice une république et va jusqu’à évoquer comment, dit-il, un député avait même alors été « séquestré ». SAJ se dit à cet effet « sceptique » que le Livre Blanc promis aurait été finalement publié s’il n’y avait pas, en Cour suprême, l’affaire présente.
Du Discussion Paper lui-même, sir Anerood confirme qu’il contient plusieurs points communs à l’accord déjà intervenu au sein du Remake 2000 entre le MSM et le MMM sur la réforme électorale à être appliquée. Il ne reste, explique-t-il, qu’à régler la question du nombre de parlementaires à être désignés selon la dose de représentation proportionnelle ainsi que le mode de désignation de ceux qui seront appelés à suppléer aux huit députés correctifs prévus jusqu’ici dans la loi électorale et qui sont désignés selon le Best Loser System.
Pour SAJ, les gens n’ont aucune raison de craindre qu’il n’y ait pas une représentation équitable de la population dans son ensemble. Il rappelle qu’après les divers jugements de la Cour suprême et du Privy Council ainsi que du « pronouncement » du Comité des Droits de l’Homme des Nations unies, le système actuel de Best Loser ne pourra plus être appliqué lors des législatives. Pour lui, les leaders des différents partis politiques ont toujours tenu compte des différentes sensibilités dans le choix des candidats des différents partis.
« Pas de nouvelles tactiques dilatoires ! « 
Il trouve ainsi que ces leaders politiques sont les mieux avertis pour désigner dorénavant ceux et celles qui seraient appelés a, en quelque sorte, remplacer les anciens Best Losers en assurant l’équilibre nécessaire à maintenir. Sir Anerood espère qu’un consensus se dégagera entre les différents protagonistes concernés et que le Premier ministre présente « au plus vite » un projet d’amendements pour rendre effective la réforme électorale et n’use pas « de nouveau » de tactiques dilatoires, « comme cela a été le cas avec la publication de son White Paper ».
Par ailleurs, SAJ remet une nouvelle fois en doute le fait que le Premier ministre a rencontré le ministre indien des Finances, M. Chidambaram, lors de sa dernière participation au World Economic Forum à Davos pour parler du Traité de Non-double Imposition fiscale entre les deux pays en dépit de l’affirmation en ce sens faite mardi dernier à l’Assemblée nationale par le chef du gouvernement.
Le leader du Remake 2000, qui se fie à des propos attribués au ministre indien comme rapporté dans un journal, allègue que les deux hommes ne se seraient en fait que « croisés dans un couloir » et n’auraient « échangé que deux mots ». Pour lui, le fait que la MBC/TV, « qui est de tous les voyages de Navin Ramgoolam », n’a rapporté aucune image de cette « rencontre » et n’en a pas fait « tout un tralala » parle de lui-même.
Autre cible de sir Anerood : le ministre des Infrastructures publiques, Anil Bachoo, qui a affirmé cette semaine que le leader du Remake 2000, qui a été pendant de longues années député de Piton/Rivière-du-Rempart, « n’a rien fait » pour les habitants de cette circonscription. « Il a le culot de me critiquer. Il aura à rendre des comptes ! » prévient SAJ, qui fait un certain nombre d’allégations.

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